Aller au contenu

Chamosite

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Thuringite)

Chamosite
Catégorie IX : silicates[1]
Image illustrative de l’article Chamosite
Chamosite (klementite) Belgique
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique H6Al2Fe3.5Mg1.5O18Si3 (Fe2+;Mg;Fe3+)5 Al(Si3Al)O10(OH;O)8
Identification
Masse formulaire[2] 664,171 ± 0,015 uma
H 0,91 %, Al 8,12 %, Fe 29,43 %, Mg 5,49 %, O 43,36 %, Si 12,69 %,
Couleur grise voir gris verdâtre, on en trouve aussi de couleur vert noirâtre et marron
Système cristallin monoclinique
Réseau de Bravais faces centrées C
Classe cristalline et groupe d'espace prismatique,
C 2/m
Macle sur {001}
Clivage parfait sur {001}
Cassure inégale
Échelle de Mohs 3
Trait blanc à blanc verdâtre
Éclat vitreux
Propriétés optiques
Indice de réfraction a=1,6,
b=1,6,
g=1,67
Biréfringence biaxial (-) ; 0,0700
2V = 0° (emsuré)
Dispersion optique 0,2
Fluorescence ultraviolet fluorescent et luminescent
Transparence translucide à opaque
Propriétés chimiques
Densité 3,2
Propriétés physiques
Magnétisme possible
Radioactivité aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La chamosite est une espèce minérale du groupe des silicates sous-groupe des phyllosilicates cristallisant dans le système monoclinique, qui fait partie de la famille des chlorites. Sa formule idéale est (Fe2+;Mg;Fe3+)5 Al(Si3Al)O10(OH;O)8 avec des traces de manganèse, calcium, sodium et potassium.

Historique de la description et appellations

[modifier | modifier le code]

Inventeur et étymologie

[modifier | modifier le code]

Espèce décrite en 1820 par le minéralogiste Pierre Berthier[3] elle est nommée par son lieu de découverte, Chamoson, entre Sion et Martigny, en Suisse.

Haut de Cry, Chamoson, Riddes, Valais, Suisse

Caractéristiques physico-chimiques

[modifier | modifier le code]
  • Bavalite, variété de formule idéale (Fe,Mg,Al)6(Si,Al)4O10(OH)8 : trouvée initialement en Bretagne, mais également en Autriche : Kamuderkeusche, Stallhofen, Moosburg, Klagenfurt, Carinthie[9].
  • Daphnite (Gustav Tschermak 1891[10]), variété magnésienne de chamosite de formule idéale (Fe,Mg)5Al(Si,Al)4O10(OH)8 : trouvée initialement à Penzance, région de Ludgvan, district de Mount's Bay, Cornouailles, Angleterre, mais aussi au Canada : Rouyn-Noranda, Abitibi-Témiscamingue, Québec[11].
  • Thuringite, variété ferreuse de chamosite de formule idéale ((Fe,Fe, Mg,Al)6(Si,Al)4O10(O,OH)8 : trouvée initialement à Reichmannsdorf, Thuringe, Allemagne,assez répandue dans le reste du monde.
Variété pour le thuringite :
Klémentite, découverte et analysée par le minéralogiste belge Constantin Klément en 1888 sur des échantillons de Vielsalm (Belgique)[12] et inventée par Tschermak qui l'a dédiée au découvreur[13]. Une autre klémentite est décrite et nommée par E. (Eugène ?) Prost en 1883, dédiée au même homme.

Cristallochimie

[modifier | modifier le code]

La chamosite est un polytype des chlorites. Elle est un dimorphe de l'orthochamosite et forme une série avec le clinochlore.

Selon la classification de Strunz, elle fait partie de la classe des silicates (IX), plus précisément des phyllosilicates (9.E) micacés composés de réseaux tétraédriques et octaédriques (9.EC).

Membres du groupe 9.EC.55 des phyllosilicates micacés
Minéral Formule Groupe ponctuel Groupe d'espace
Baileychlore (Zn,Al)3[Fe2Al][Si3AlO10](OH)8 1 ou 1 C1 ou C1
Borocookéite Li1+3xAl4-x(BSi3)O10(OH,F)8 (x ≤ 0,33) 2/m C2/m
Chamosite (Fe,Mg,Fe)5Al(Si3Al)O10(OH,O)8 2/m C2/m
Clinochlore (Mg,Fe)5Al(Si3Al)O10(OH)8 2/m C2/m
Cookéite LiAl4(Si3Al)O10(OH)8 1, 2 ou 2/m C1, C2 ou Cc
Donbassite Al2[Al2,33][Si3AlO10](OH)8 2/m C2/m
Franklinfurnacéite Ca(Fe,Al)Mn4Zn2Si2O10(OH)8 2 C2
Glagolevite NaMg6[Si3AlO10](OH,O)8·H2O 1 C1
Gonyérite Mn3[Mn3Fe][(Si,Fe)4O10](OH,O)8 orthorhombique
pseudo-hexagonal
inconnu
Nimite (Ni,Mg,Fe)5Al(Si3Al)O10(OH)8 2/m C2/m
Odinite (Fe,Mg,Al,Fe,Ti,Mn)2,5(Si,Al)2O5(OH)4 m Cm
Orthochamosite (Fe,Mg,Fe)5Al(Si3Al)O10(OH,O)8 orthorhombique
pseudo-hexagonal
inconnu
Pennantite Mn5Al(Si3Al)O10(OH)8 2/m C2/m
Sudoïte Mg2(Al,Fe)3Si3AlO10(OH)8 2/m C2/m

Selon la classification de Dana, la cookéite se trouve dans la classe des phyllosilicates (classe 71) dont les couches de silicate sont formées par des anneaux à six membres avec une alternance de couches 2:1 (deux couches de tétraèdres T autour d'une couche d'octaèdres O) et de couches 1:1 (couche isolée d'octaèdres) (71.04) et plus précisément dans le groupe des chlorites (71.04.01).

Cristallographie

[modifier | modifier le code]
  • Paramètres de la maille conventionnelle : a = 5.373, b = 9.306, c = 14.222, Z = 2; beta = 97.88° V = 704.40
  • Densité calculée = 3,13

Gîtes et gisements

[modifier | modifier le code]

Gîtologie et minéraux associés

[modifier | modifier le code]
  • Métamorphisme des dépôts de fer.
  • Dans la réduction des matériaux organiques.

Elle est associée aux minéraux calcite, kaolinite, magnétite, olivine, plagioclase, pyroxènes, quartz et sidérite.

Gisements producteurs de spécimens remarquables

[modifier | modifier le code]
  • Algérie
Aïn Barbar, Edough-Cap de Fer Massif, District de Constantine, Province de Constantine[14]
  • Belgique
Carrière Les Roches, Bastogne, Province de Luxembourg
Vielsalm,Bastogne, Province de Luxembourg
  • Canada
La mine Jeffrey, Richmond Co., Asbestos au Québec[15]
  • France
Carrière du Bois-de-la-Roche, Saint-Aubin-des-Châteaux, Loire-Atlantique, Pays de Loire[16]
Mine de Rouez, Sarthe, Pays de Loire[17]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. Berthier ; Annales des Mines 5. 393 1820.
  4. Johannes Fromme, "Brunsvigit, ein neuer Leptochlorit aus dem Radauthale", in Gustav von Tschermak, éditeur, Mineralogische und petrographische Mittheilungen, nouvelle série, t. XXI, 1902, p. 171
  5. Bulletin de la Société française de minéralogie et de cristallographie, vol. XXV, 1902, p. 170
  6. Bibliographie des sciences de la terre, volume 37 1976
  7. Alfred Des Cloizeaux, Manuel de minéralogie, tome premier, Dunod, Éditeur, Paris, 1862 p. 453
  8. Alfred Lacroix, Minéralogie de la France et de ses colonies, tome premier, second fascicule, Librairie Polytechnique, Baudry et Cex. : ie, Éditeurs, 1895, p. 395
  9. G. Niedermayr, I. Praetzel, Mineralien Kärntens, 1995
  10. Gustav Tschermak von Seysenegg, "Die Chloritgruppe", in Sitzungsberichte der Akademie der Wissenschaften in Wien, 100, Abt. 1, 1891, p. 38
  11. Econ. Geol. (1995) 90:2006-2017
  12. Mémoire de la Classe des sciences, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, Classe des sciences 1938
  13. (Sitzunngsb. Akad., Vienne, C. 40.75, 1895)
  14. Ch. Marignac (1988): Bull. Minéral., 111, 359-381.
  15. Normand (2001) Experimental and field investigation of serpentinization and rodingitization. unpublished Ph.D. thesis McGill University, Montreal, Québec
  16. Moëlo, Y., Gloaguen, E., Lulzac, Y., Le Roc'h, P. (2006): Minéralogie de la carrière du Bois de la Roche, Saint-Aubin-des-Châteaux (Loire-At´lantique). Le Cahier des Micromonteurs, 1/2006, 3-8.
  17. Leydet, J.C. (1994). "L'amas du Rouez (Sarthe)." Le Cahier des Micromonteurs(4), pp:8.

Sur les autres projets Wikimedia :