Thérèse Kuoh-Moukoury

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Thérèse Kuoh-Moukoury
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
École secondaire (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités

Thérèse Kuoh-Moukoury, née le , est une femme de lettres camerounaise, féministe, par ailleurs, magistrate et consultante. Elle a ouvert la voie à une importante littérature d'auteures au Cameroun.

Biographie[modifier | modifier le code]

Thérèse Kuoh-Moukoury est née en 1938 à Yaoundé, au Cameroun, Son père est Jacques Kuoh-Moukouri (Moukouri étant son prénom africain[1]), administrateur de la France d'outre-mer après l'indépendance du pays, également ambassadeur du Cameroun aux États-Unis et au Canada. Elle est l'une de ses huit enfants. Après l'enseignement primaire, elle continue ses études en France, et étudie le droit à Paris, avec une spécialisation en droits de l'enfant. Devenue magistrate, elle occupe plusieurs fonctions[2]. Elle est membre fondatrice et assure également la présidence de l'Union des Femmes africaines et malgaches[3] dans les années 1960 et 1970[4]. Elle intervient ensuite comme experte auprès de différents gouvernements africains ou d'organisations internationales[5],[6].

Elle fonde en 1968 la revue Belle pour les femmes africaines[4]. Elle représente l'Afrique lors de la conférence internationale des états généraux de la femme[7] à Paris en 1970[4].

Œuvre littéraire[modifier | modifier le code]

En parallèle de ces activités, Kuoh-Moukoury est surtout connue pour ses œuvres littéraires. Son roman Rencontres essentielles, est publié en 1969. Il raconte l'histoire de Flo, une femme qui ne parvient plus à avoir d'enfants à la suite d'une fausse couche, et ses luttes pour garder son mari[5]. Cet ouvrage est généralement considéré comme le premier roman écrit par une femme en Afrique francophone, le premier texte en prose imprimé par une femme en Afrique francophone étant Ngonda, en 1958, l'autobiographie de Marie-Claire Matip, une autre Camerounaise (née également en 1938)[8].

En 1973, elle publie un essai, Les couples dominos, qui aborde le sujet de la dynamique de couples interraciaux[5][4]. Elle est également l'auteur de nombreux articles sur le militantisme politique et le féminisme en Afrique subsaharienne[5].

Thérèse Kuoh-Moukoury est considérée comme une pionnière qui a influencé et ouvert la voie à une série d'auteures au Cameroun, telles Rabiatou Njoya, Delphine Zanga Tsogo, Calixthe Beyala, puis, plus récemment, Léonora Miano et Élizabeth Tchoungui[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Ormerod, Ormerod Noakes et Volet 1994, p. 89.
  2. « Therese Kuoh Moukoury », sur aflit.arts.uwa.edu.au (consulté le )
  3. Femmes Leaders Africaines à Madagascar, DECLARATION DU RESEAU DES FEMMES LEADERS AFRICAINES A MADAGASCAR SUR LA RELANCE ECONOMIQUE DES FEMMES DANS LE CONTEXTE DE COVID-19 ET DU KERE, Antananarivo, , 3 p. (lire en ligne)
  4. a b c et d Pierrette Herzberger-Fofana, Littérature féminine francophone d'Afrique noire : suivi d'un dictionnaire des romancières, (ISBN 2-7384-9905-8 et 978-2-7384-9905-9, OCLC 47238341, lire en ligne)
  5. a b c et d Ngabeu 2013, p. 2409.
  6. Université d'Australie-Occidentale
  7. « Les " états généraux " ont donné parfois une image inattendue de la " condition de la femme " », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Dehon 2013, p. 96.
  9. Bessala Manga 2012, Langaa.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Irène Assiba d'Almeida, Francophone African Women Writers : Destroying the Emptiness of Silence, University Press of Florida, (lire en ligne), p. 180-181.
  • Beverley Ormerod, Beverley Ormerod Noakes et Jean-Marie Volet, Romancières africaines d'expression française : le sud du Sahara, Éditions L'Harmattan, , p. 89.
  • Odile Cazenave, Femmes rebelles : Naissance d'un nouveau roman africain au féminin, Éditions L'Harmattan, (lire en ligne), p. 34,36.
  • Jacques Bessala Manga, « Les amazones de la littérature camerounaise », Langaa,‎ (lire en ligne).
  • Claire Dehon, « L'amour et l'argent : les romancières francophones d'Afrique subsaharienne dans leur rôle d'intellectuelles », dans The Contemporary Francophone African Intellectual, Cambridge Scholars Publishing, (lire en ligne), p. 96-97.
  • Ariane Ngabeu, « Kuoh Moukoury, Thérèse [Yaoundé 1938] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Le dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, (lire en ligne), p. 2409.
  • Pierrette Herzberger-Fofana, Littérature féminine francophone d'Afrique noire : suivi d'un dictionnaire des romancières, (ISBN 2-7384-9905-8 et 978-2-7384-9905-9, OCLC 47238341, lire en ligne)
  • (en) Cheryl Toman et Cécile Dolisane Ébossé, « Getting to the Roots of Francophonie: Women Writers of Cameroon », Women in French Studies, vol. 2002, no 1,‎ , p. 296–310 (ISSN 2166-5486, DOI 10.1353/wfs.2002.0046, lire en ligne Accès limité, consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :