Suroît (groupe)
Autre nom | Groupe Suroît[1] |
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Pays d'origine | Canada |
Genre musical | Musiques du monde |
Années actives | Depuis 1977 |
Membres | Alcide Painchaud |
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Suroît, ou Groupe Suroît[1], est un groupe musical canadien de musique traditionnelle, originaire des Îles de la Madeleine, au Québec.
Depuis sa création en 1977, le groupe, à la structure changeante, a exploré plusieurs courants musicaux reliés à leurs origines acadiennes : folklore, cadien, bluegrass, blues et celtique pour ne nommer que ceux-là. Leur musique évoque la mer, la pêche et le fait acadien. Reconnus pour leur enthousiasme communicatif, les membres du groupe ont su s'inspirer de leurs influences musicales individuelles et faire évoluer la musique traditionnelle. Malgré leur succès en Europe et un parcours de près de 30 ans, Suroît a encore de la difficulté à s'imposer véritablement sur la scène musicale québécoise.
Histoire
[modifier | modifier le code]Débuts
[modifier | modifier le code]Les débuts du groupe peuvent être retracés à 1977 lorsque le groupe est né de l'amour de la musique de Bertrand Déraspe (voix, violon et guitare), Pierrot Déraspe (voix, guitare) et Alcide Painchaud (voix, accordéon, piano, synthétiseur et contrebasse). Les trois amis vivent alors aux Îles de la Madeleine et finissent par créer un premier 33 tours éponyme.
À l'époque, le but n'étant pas de faire carrière, le groupe se sépare. Bertrand Déraspe continue néanmoins à faire de la musique en duo avec Roger Aucoin, également madelinot. Ils proposent alors à Alcide Painchaud et Henri-Paul Bénard (voix, guitare, violon, mandoline, accordéon, bandonéon, harmonica, cuillères, osselets, planche à laver) de se joindre à eux et reprennent ainsi le patronyme de Suroît. La formation restera ainsi jusqu'en 1981.
Années 1980–1990
[modifier | modifier le code]En 1981, Roger Aucoin (voix, guitare) quitte les Îles de la Madeleine pour aller s'établir à Paris. Pour le remplacer au sein du groupe, on demande à Michel Leblanc (voix, guitare et basse). Jusqu'à 1989, Suroît roule sa bosse dans les bars. Le groupe prend doucement ses aises dans les grandes villes québécoises. À la fin de la décennie, il enregistre un album en format cassette, Si l'amour prenait racine, qui marquera un tournant dans sa carrière. En effet, il fait sa première tournée en Europe, en 1989, grâce notamment à la rencontre décisive de la chanteuse folklorique française Marie Courcelle qui les programme dans son festival Brie-Québec. Le groupe se rapproche du milieu artistique québécois. Lentement mais sûrement, Suroît devient un groupe professionnel. Certaines pièces deviennent cultes aux Îles telles que : Mon oncle Willie ou Si l'amour prenait racine toutes parues sur la cassette.
Dès 1992, la tendance professionnelle du groupe se confirme. Alcide Painchaud et Henri-Paul Bénard s'installent à Québec, quittant les Îles de la Madeleine pour permettre à Suroît de s'imposer plus solidement sur la scène musicale. À ce moment, le groupe s'élargit : Félix Leblanc (voix, violon, podorythmie), Réal Longuépée (voix, basse) et Kenneth Saulnier (voix, guitare, mandoline, banjo et tifer). Ce dernier est également membre du groupe 1755. Sous le chapeautage de Gestion son image, ils réalisent leur 2e album éponyme en 1993. Un an plus tard, un nouveau membre se joint au groupe : André Cummings (batterie, djembé, percussions, voix). Suroît participe également avec succès au Congrès Mondial Acadien de 1994.
Dès 1995, le succès du groupe devient plus sérieux : il est, entre autres, l'invité spécial du Festival de la Bière de Mars à Paris, impressionne lors de la fête de la Saint-Jean-Baptiste, à Montréal, devant 100 000 personnes et est sacré Coup de Cœur Francophone. L'emploi du temps du groupe se charge de plus en plus. Pourtant, même avec plus d'une centaine de spectacles donnés en 1996, il trouve quand même le temps de façonner l'album Ressac, réalisé par Pierre Bazinet. Suroît sillonne en 1997 le Canada francophone tout en gardant un pied en Europe pour des tournées en France et en Suisse. Il réalise en 1998 à Moncton, Nouveau-Brunswick, l'album Bootleg qui recrée l'atmosphère chaleureuse des veillées de cuisine. Encore une fois, la France est au rendez-vous alors que le groupe fait l'ouverture de Robert Charlebois au Bataclan, à Paris. Malgré les incursions fréquentes en Europe, Suroît n'oublie pas ses origines acadiennes en participant à nouveau au Congrès Mondial Acadien à Lafayette, en Louisiane. La fin de cette décennie se passera en France et en Suisse pour Suroît.
En 1999, le groupe est nommé pour l'album Bootleg dans la catégorie « album folk » au 21e gala de l'ADISQ[2].
Depuis les années 2000
[modifier | modifier le code]En 2000, Suroît produit un album hommage à La Bolduc (alias Mary Rose Anna Travers), première chansonnière québécoise. La même année, Kenneth Saulnier quitte le groupe. On y accueille alors Luc Bourgeois (guitare électrique et acoustique, cornemuse, flûte irlandaise). Originaire également des Îles de la Madeleine, et alors âgé de vingt ans, Bourgeois est issu de l'école du heavy metal et donne à Suroît un son plus rock amenant ce dernier vers une tendance rock celtique. La compilation Les Grandes marées est publiée en 2001[1], sous le management de Lorraine Pouliot et le groupe signe avec les Productions Octant.
Le , Alcide Painchaud, fondateur de Suroît, décède subitement à la suite de problèmes cardiaques. Le choc est dur pour le reste du groupe. Néanmoins, les membres lui survivant canalisèrent leur deuil dans la composition de l'opus Prends le temps, sous la réalisation de Pierre Duchesne. Gabriel Bourque (accordéon, clavier) joint les rangs de Suroît jusqu'en 2003. Cette même année, l'histoire du groupe est présentée à la télévision anglophone canadienne sous la forme d'un documentaire intitulé Le Vent dans les voiles.
Lorsque Réal Longuépée et Gabriel Bourque quittent la formation, ils sont désormais quatre. Qu'à cela ne tienne, Suroît travaille sur un nouveau spectacle, avec l'aide de Gilles Cormier à la mise en scène. S'ensuit une tournée sous le signe de l'Eau en France. Ils visitèrent de nombreux ports de mer : Saint-Pierre-et-Miquelon, la Bretagne, Belle-Île-en-Mer, Cannes ainsi que la Corse. Leur succès européen se confirme avec la distribution de leur album dans plus de 600 points de ventes en territoire français. En 2004, les tournées se continuent en France et au Québec, alternativement. Suroît est même invité à jouer à la Place Bolchoï à Moscou, spectacle malheureusement annulé en raison du stress national causé entre autres par la prise d'otages de Beslan.
La formation quitte les Productions Octant en 2005 et entreprend de se produire elle-même à nouveau. Le premier album en direct de Suroît fut enregistré en à l'Anglicane de Lévis. Cet album est présenté en primeur lors d'un spectacle en à Fatima, aux Îles de la Madeleine. Au mois de décembre suivant, l'album Suroît en concert à l'Anglicane de Lévis est lancé officiellement sur les lieux même de l'enregistrement.
Pour une deuxième année consécutive, en 2006, Suroît est invité aux Déferlantes Hivernales à Pralognan-la-Vanoise en France, ainsi que pour une tournée en Suisse, notamment au Festival Pully-Québec.
Membres
[modifier | modifier le code]Année | |||
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1977 | Alcide Painchaud | Bertrand Déraspe | Pierrot Déraspe |
1978 | Roger Aucoin | Henri-Paul Bénard | |
1979 | |||
1980 | |||
1981 | Michel Leblanc | ||
1982 | |||
1983 | |||
1983 | |||
1984 | |||
1985 | |||
1986 | |||
1987 | |||
1988 | |||
1989 | |||
1990 | |||
1991 | |||
1992 | Félix Leblanc | Réal Longuépée | Kenneth Saulnier |
1993 | |||
1994 | André Cummings | ||
1995 | |||
1996 | |||
1997 | |||
1998 | |||
1999 | |||
2000 | Luc Bourgeois | ||
2001 | |||
2002 | Gabriel Bourque | ||
2003 | |||
2004 | |||
2005 | |||
2006 |
Alcide Painchaud est un chanteur, multi-instrumentiste québécois et cofondateur du groupe Suroît en 1977. Il en fit partie jusqu'à son décès le .
Ses fils Jonathan Painchaud et Éloi Painchaud furent membres du groupe Okoumé et du duo Éloi et Jonathan Painchaud. Jonathan a aussi une carrière solo. Ils sont aujourd'hui membres du groupe Salebarbes.
Discographie
[modifier | modifier le code]- La chasse
- L'arbre est dans ses feuilles
- Bye bye l'Amérique
- La Gazoline
- L'enfant de la débauche
- Pointe-aux-Loups
- L'épave sympathique
- Le Docteur Grégoire
- Le printemps sur la pointe
- Les gens de par-chez-nous
- Vive la rose
- La reel à Théo
- En menant mes moutons aux champs
- Jean-François de Nantes
- Les États
- Si l'amour prenait racine
- Mon oncle Willie
- Quand il est temps de s'en aller
- Medley Highland Queen - Hornpipe - Devil & Dirk
- Le trip d'la reel du train
- Mystificoté
- Léo
- Beau Robert
- Les filles de Larochelle
- Hé yaille yaille (Disco fait dodo)
- Salut Cap-Breton (Instrumental)
- M'en allant par Saulnierville Station
- Saint-Sauveur
- Les bons souvenirs
- L'amour est dur
- La rose (vive la rose 2e version)
- La danse du samedi soir
- Quand deux violons chantent (Instrumental)
- Le tour du monde
- Montagne
- Jerry Holland's
- Gars d'la Baie
- Le coeur à la bonne place
- Au clair de la brume
- Je ne suis pas un homme facile
- Hé toi
- Le pétrolier
- Orage
- Saison d'ivresse
- La lianne
- D'la bière au ciel
- Chauffe l'alambic
- Pu besoin de guitare
- Loin de toi
- Way down yonder
- La danse du Mardi Gras
- Le macho
- Matelot
- Le blues du mois d'Janvier
- La vieille brosse en Acadie
- Suite pour Cornemuse
- Le blues du 9 à 5
- Déporté en Lafayette / Le courtableau
- Peach & Honey / Great Eagle
- J'ai un bouton sur le bout de la langue (version des Îles)
- Gédéon amateur
- Ça va venir, découragez-vous pas
- La bastringue (version des Îles)
- Mon vieux est jaloux
- Je m'en vais au marché
- La pitoune
- Toujours l'R-100
- Le propriétaire
- Mon vieux est jaloux (version des Îles)
- La bastringue
- Les maringouins
- J'ai un bouton sur la langue
- À la prochaine Madame Bolduc - Medley de reels
- Orage
- Le Tour Du Monde
- Mystificoté
- Jerry Holland
- Chauffe L’Alambic
- St-Sauveur
- Suite Pour Cornemuse
- Les Filles De Larochelle
- Le Pétrolier
- Je M’en Vais Au Marché
- Salut Cap Breton
- Quand Deux Violons Chantent
- Rivages
- Jolies Marjolaines
- Des bars, des filles et du bourbon
- La gaillarde
- L'alambic du père Martin
- Dans l'creux d'une dune d'la baie d'en dedans
- La route
- Hommes de mer
- 1948-2002 (Alcide Painchaud)
- Falaise rouge
- Entre Belle-Île et Nantes
- Pointe Sauvage
- Prends le temps
- Gaillarde
- Rivage
- Saint-Sauveur
- Des Bars, Des Filles Et Du Bourbon
- La Route
- The Appropriate Dipstick
- La Complainte Des Lebel
- Falaise Rouge
- Matelot
- Pointe Sauvage
- Hommes De Mer
- Jolies Marjolaines
- Medley Cajun
- Jerry Holland
- Orage
- Celtic
- Coupons Le Gui
- Gaillarde
- Rivage
- Saint-Sauveur
- Des Bars, Des Filles Et Du Bourbon
- La Route
- The Appropriate Dipstick
- La Complainte Des Lebel
- Falaise Rouge
- Matelot
- Pointe Sauvage
- Hommes De Mer
- Jolies Marjolaines
- Medley Cajun
- Jerry Holland
- Orage
- Celtic
- Coupons Le Gui
- Simone
- Bonheur à l'envers
- Mi-Carême
- Fusion
- Mets d'la danse à tes semelles
- La belle et l'anglais
- Salut Pee-Wee
- Trois capitaines
- Rosalie
- La jolie Madeleine
- Yessir c'est vendredi !
- Hommes De Mer
- Chanson démodée
- La reel à Charlélie
- Le Chant Du Large
- Santiano
- La Belle Hélène
- Marée Noire
- Navigateur
- Le Mousse
- Bercer L'Amer
- Debout Les Hommes
- Pêcheurs De Tradition
- Le Marie Carole
- Dans Les Nuits D'hiver
- Embardée
- Pour Qui La Mer N'a D'importance
- Mets d’la dans à tes semelles
- La Lianne
- Matelot
- Le tour du monde
- Léo
- L’alambic du Père Martin
- Si l’amour prenait racine
- Salut Pee-Wee
- Les Filles de Larochelle
- Le Marie-Carole
- La Pointe aux Loups
- Mystificoté
- Coupons le gui
- Vive la rose
- L’enfant de la débauche
- Homme de mer
Vidéographie
[modifier | modifier le code]- 1989 : Mon oncle Willie
- 1989 : Si l'amour prenait racine
- 1989 : La Reel à Théo
- 1993 : Léo
- 1993 : La danse du samedi soir
- 2009 : Mi-Carême
- 2009 : Mets d'la danse dans tes semelles
Distinctions
[modifier | modifier le code]- 1994 : Nomination pour l'« album de l'année country-folk », Gala de L'ADISQ de 1994[4].
- 2016 : Artistes de l'Acadie du Québec, Prix Éloizes[5]
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Le Groupe Suroît aux FrancoFolies de Montréal - Tradition branchée », sur Le Devoir (consulté le ).
- « Archives 1999 – – ADISQ », sur ADISQ (consulté le ).
- Mi-carême par Suroît | QUB musique (lire en ligne)
- « Archives 1994 – – ADISQ », sur ADISQ (consulté le )
- « Suroït : Pour qui la mer n'a d'importance », sur Îles de la Madeleine, (consulté le ).
Liens externes
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- Ressources relatives à la musique :