Rue de la Tannerie (Paris)
Anc. 7e arrt Rue de la Tannerie
(disparue en 1854) | ||
Plan du quartier de l'Hôtel-de-Ville au XVIIIe siècle avec la rue de la Tannerie. | ||
Situation | ||
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Arrondissement | Ancien 7e arrondissement | |
Quartier | Arcis | |
Début | Place de l'Hôtel-de-Ville | |
Fin | Rue de la Planche-Mibray | |
Morphologie | ||
Longueur | 156 m | |
Largeur | 10 m | |
Historique | ||
Création | Avant 1300 | |
Dénomination | Avant 1300 | |
Ancien nom | Rue de la Tannerie Rue de la Tanerie Rue de la Tannerye Ruelle de la Planche-aux-Teinturiers Rue de la Planche-aux-Teinturiers Rue de l'Éscorcherie Rue de l'Écorcherie |
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Géolocalisation sur la carte : Paris
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La rue de la Tannerie est une ancienne voie de Paris qui était située dans l'ancien 7e arrondissement et qui a disparu lors de l'ouverture de l'avenue Victoria en 1854.
Situation
[modifier | modifier le code]Au XIXe siècle, la rue de la Tannerie, d'une longueur de 156 mètres, qui était située dans l'ancien 7e arrondissement, quartier des Arcis commençait aux 7-7 bis, place de l'Hôtel-de-Ville et finissait aux 8-10, rue de la Planche-Mibray[1].
Les numéros de la rue étaient rouges[2]. Le dernier numéro impair était le no 41 et le dernier numéro pair était le no 42.
Origine du nom
[modifier | modifier le code]Elle tenait son nom des tanneurs qui l'habitaient, dès 1300, à cause de la proximité de la Seine.
Historique
[modifier | modifier le code]Dès l'année 1300, elle portait le nom de « rue de la Tannerie » qu'elle tenait des tanneurs qui étaient venus l'habiter, en raison de sa proximité de la Seine.
Elle est citée dans Le Dit des rues de Paris de Guillot de Paris sous le nom « rue de la Tanerie ».
En 1348, selon Sauval, elle s'appelait « ruelle de la Planche-aux-Teinturiers » et « rue de la Planche-aux-Teinturiers ». Elle prit ensuite le nom de « rue de l'Éscorcherie », « rue de l'Écorcherie », en raison des bouchers qui l'occupaient, mais finalement la désignation de « rue de la Tannerie » a prévalu.
Elle est citée sous le nom de « rue de la Tannerie » dans un manuscrit de 1636. En 1642, la rue de la Tannerie compte encore deux courroyeurs et un tanneur[3].
En 1673, Louis XIV expulse les tanneurs, les teinturiers et les mégissiers du centre de Paris pour qu'ils s'installent dans le quartier Saint-Marcel et le quartier de Chaillot :
- « Arrêt du conseil, [4] :
Le roy s'estant fait représenter en son conseil l'arrest rendu en iceluy le dernier, par lequel sa majesté auroit ordonné l'exécution de l'édit du , et de l'arrest de la cour de parlement du 6e may 1623, rendu en conséquence pour la translation des tanneurs et tinturiers de la rue de la Tannerye, où ils sont à présent estably, en un autre lieu commode èz-environs de la dite ville, et qu'à cest effect, assemblée seroit faicte en l'Hostel de la dite ville des conseillers, quartiniers, et de tel nombre de notables bourgeois que les dits prevost des marchands et eschevins jugeroient à prospos de mander pour adviser aux moyens de pourveoir à la salubrité de la dite ville, et du lieu le plus proche èz-environs d'icelle où l'on pourroit placer les tanneurs, tinturiers et mégissiers, pour le procès-verbal faict et rapporté être par sa majesté ordonné ce qu'il appartiendroit ; et veu le procès-verbal de la dite assemblée du , en laquelle les dits tanneurs et tinturiers qui sont logés dans la dite rue de la Tannerye et ceux qui sont dans les autres quartiers de Paris sur le bord de la rivierre, seront tenus de se retirer dans un an du jour du présent arrest dans le quartier Saint-Marcel et Chalyot, aux maisons estant sur le bord de la rivierre, ou autres lieux qui seront par eux indiqués qui ne se trouveront point incommoder au publicq, nonobstant la quelle translation, les dits tanneurs et tinturiers qui se retireront de la dite rue de la Tannerye et autres du dedans de Paris conserveront tous leurs privilèges et exemptions de leurs mestiers, et en qualité de bourgeois de Paris, dont ils jouissent, à l'effect de quoy leur seront tous arrêts et lettres expédiés. Enjoignant sa majesté à tous ses officiers de les maintenir et garder en la jouissance des dits privilèges, et de favoriser en toutes choses la ditte translation, et aux dits prevost des marchands et eschevins de tenir la main à l'exécution du présent arrest qui sera exécuté nonobstant oppositions ou appellations quelconques et sans préjudice d'icelles, dont si aucunes interviennent, sa majesté s'est réservé et à son conseil la connaissance, icelle interdite à toutes ses autres cours et juges.
Signé d'Aligre et Colbert. »
Une décision ministérielle du 19 germinal an VIII (), signée Louis Bonaparte, fixe la largeur de cette voie publique à 8 mètres. Cette largeur est portée à 10 mètres, en vertu d'une ordonnance royale du .
La prison du prévôt des marchands était située dans cette rue. Elle était très petite, mesurant onze pieds de long sur quatre de large[5].
La rue de la Tannerie disparait en 1854 lors du percement du boulevard de l'Hôtel-de-Ville.
- « Napoléon, etc.,
Sur le rapport de notre ministre secrétaire d'État au département de l'intérieur,
Vu le plan des alignements proposés pour régulariser et compléter les abords des places du Châtelet et de l'Hôtel de Ville, à Paris, le dit plan apportant une légère modification à celui approuvé par notre décret du , pour divers affluents de la rue de Rivoli;
Les délibérations de la Commission municipale en date des et , tendant à faire déclarer ce projet d'utilité publique;
Les pièces de l'enquête;
L'avis du préfet de la Seine ;
Les lois des , et l'ordonnance réglementaire du ; La section de l'intérieur de notre Conseil d'État entendue, avons décrété et décrétons ce qui suit :
- Article premier. — Sont déclarés d'utilité publique;
- La prolongation d'un boulevard (l'avenue Victoria) entre les places de l'Hôtel de Ville et du Châtelet ;
- Le prolongement de la rue de la Tacherie jusqu'au quai Le Pelletier ;
- L'élargissement de la rue de la Poterie :
- La suppression des rues de la Tannerie, de la Vannerie, des Teinturiers, de la Vieille-Place-aux-Veaux, de la Vieille-Lanterne, de la Vieille-Tannerie, Saint-Jérôme, de la Tuerie et de la Joaillerie.
- Article 2. — Les alignements sont déterminés conformément au tracé, lequel tracé fixe à trente mètres la largeur du boulevard (l'avenue Victoria) entre les places de l'Hôtel de Ville et du Châtelet, à, vingt mètres la largeur de la rue de la Poterie, au prolongement de la rue de la Tacherie jusqu'au quai Le Pelletier, la largeur de la portion de la rue déjà existante, et réduit de neuf à cinq mètres le pan coupé à l'angle des rues de Rivoli et de la Coutellerie.
- Article 3. — En conséquence, le préfet de la Seine, agissant au nom de la ville de Paris, est autorisé à acquérir soit à l'amiable, soit, s'il y a lieu, par voie d'expropriation, conformément à la loi du , les immeubles ou portions d'immeubles teintés en jaune sur le plan.
- Article 4. — Notre ministre secrétaire d'État au département de l'intérieur est chargé de l'exécution du présent décret.
Fait à Biarritz, le . »
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Cadastre de Paris par îlot (1810-1836), plan 28e quartier « Arcis », îlots nos 11 à 15, F/31/86/11, îlot no 16, F/31/86/12, îlot no 17, F/31/86/13, îlot no 18, F/31/86/14.
- Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, étymologique et historique des rues de Paris, 1817.
- Émile Magne, Images de Paris sous Louis XIV, Paris, Calmann-Lévy, 1939, p. 71.
- Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments.
- Jacques-Antoine Dulaure, Histoire civile, physique et morale de Paris, Paris, Baudouin Frère, Libraires, , page 389
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit.
- Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments.
- Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, étymologique et historique des rues de Paris, 1817.