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Teinturier (métier)

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Teinturiers à Fez au Maroc.

Le teinturier est un professionnel qui teint ou entretient les textiles, les cuirs et les peaux[1].

Appellations

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Teinturier-coloriste

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Le teinturier-coloriste, aussi appelé coloriste textile, coloriste en teinture textile, échantillonneur textile, technicien coloriste ou opérateur teinture[2], est un spécialiste des couleurs qui crée, souvent à partir d’échantillons et en fonction de la matière et de l’effet attendu, le mélange de colorants destinés à la teinture de textile, de cuirs ou de peaux[3],[4].

Le métier de coloriste textile consiste à mettre au point, en laboratoire ou en atelier de production, une teinte donnée par le ou la designer textile afin de l'appliquer aux matières textiles concernées. Le coloriste textile choisit les composants, élabore la formule et réalise des essais sur des échantillons. La qualification pour ce métier, exercé dans le secteur professionnel de la mode et du luxe, est obtenue par un BTS innovation textile ou métiers de la chimie, un BUT chimie ou génie chimique ou un diplôme d'école d'ingénieurs[5].

Dans la production mécanisée, le teinturier en industrie textile[6] paramètre et utilise des machines pour préparer les produits chimiques, les teintures, les bains et solutions de teinture conformément aux formules. Les aide-conducteurs de machines de teinture[7] et conducteurs d'autoclave de teinture[8] effectuent des opérations liées à l’exécution des processus industriels de teinture.

En Angleterre, le métier de teinturier et coloriste technique s'exerce dans le secteur du textile. Il consiste à produire des teintures et des coloris selon des critères précis donnés par la direction et à diriger une équipe d'opérateurs de teinture. Les teinturiers et coloristes techniques sont employés par des entreprises de teinture, de produits chimiques et de textile[9].

Teinturier blanchisseur

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Le teinturier-dégraisseur ou teinturier nettoyeur[10], un métier longtemps subalterne, procède grâce à des produits nettoyants appropriés à l'élimination des taches sur les textiles et les peaux sans altérer la couleur originale du support[11].

En France, le métier de teinturier est décrit par l'ONISEP comme consistant à prendre soin des vêtements et du linge de table, de toilette ou de maison, confié par des particuliers dans un pressing, contrairement au métier de blanchisseur qui consiste à traiter de grandes quantités de linge pour des collectivités ou des entreprises[12].

La teinture est un art ancestral qui consiste à fixer des matières colorantes sur des éléments textiles, des peaux, du bois, de la paille, etc...

Le métier de teinturier a souvent été déconsidéré car pénible et « sale », les odeurs des lieux de teinture étant repoussantes et tenaces. Sa condition était inférieure à celle du tisserand ou du fileur[13]. En Égypte ancienne, au XIIIe siècle avant notre ère, il est décrit ainsi dans cette satire : « Le teinturier, ses doigts puent, l'odeur des poissons pourris. Ses deux yeux sont battus pas la fatigue, sa main n'arrête pas. Il passe son temps à couper des haillons, c'est son horreur que les vêtements. »[14].

Dans le monde romain et gallo-romain, des coquillages dont on peut dégager des principes tinctoriaux comme les bigorneaux, patelles, moules, huîtres, et surtout les pourpres Nucella lapillus, sont récoltés et traités par les teinturiers dans des manufactures, parfois de grande taille, montrant une organisation quasi industrielle de la préparation des colorants et de la teinture. En plus de la préparation des colorants, le processus de teinture nécessite des étapes de recueil et d'utilisation des urines humaines, de mordançage, de foulage et la manipulation des tissus dans des atmosphères surchauffées et humides. Le dégraissage de la laine et le débouillissage du lin sont faites avec de l’eau chaude, une matière saponifiante comme de la chaux ou de l’urine humaine, de la soude pour la laine, du carbonate de sodium pour le lin. L’argile à foulon, dans le fouloage réalisé pieds nus, pénètre dans la fibre pour la nettoyer. Le blanchiment est également fait avec un foulage à pieds nus avec du lait aigri, du son, de la farine aigrie, des cendres de bois, du soufre, de la craie et parfois de la bouse de vache. Le mordançage, fixateur des couleurs sur les tissus trempés dans les bains de teinture, nécessitent du tartre et des sels métalliques comme des sels ferreux et de l’alun, un mélange épaissi avec des gommes à base de farine ou de son. Les opérations manuelles pénibles et répétées opérées par les teinturiers et leur contact direct avec des produits corrosifs atteignaient leur santé[15].

À l'époque médiévale, le teinturier et son activité sont parfois raillés. En France « teindre sa couleur » désigne la ruse et le mensonge, les Anglais font le lien entre to dye et to die (teindre et mourir) ou to dye et to lie (teindre et mentir). Vers 1200, le grammairien Jean de Garlande raille les ongles rouges, noirs ou jaunes des teinturiers parisiens qui les exposerait à des déconvenues amoureuses. En référence à la recette de préparation de l’orseille, Piero Guarducci mentionne que les teinturiers « sentent la pisse »[16]. Des médiévistes comme Jacques Le Goff, dans son article de 1963 Métiers licites et métiers illicites, ou Michel Pastoureau en 1997 dans Jésus chez le teinturier, accréditent l'idée que le métier de teinturier est dévalorisé par la société médiévale, notamment parce que son activité de modification de la matière, d'artifice, serait considérée comme suspecte car allant à l'encontre de l'ordre divin. L’expression « ongles bleus », retenue par Le Goff, est popularisée en 1970 par le livre Ongles bleus, Jacques et Ciompi de Michel Mollat et Philippe Wolff. Ces publications accréditent l’idée d'un métier réprouvé ainsi que le mythe du teinturier comme artisan querelleur, et protagoniste récurrent des insurrections populaires en Occident entre le 13e et le 15e siècle. « Ongles bleus » figure dans une ordonnance brugeoise de la fin du XIIIe siècle qui parle des « tinturier ki tignent de leur mains meismes et ki ont les ongles bleus », l'expression est rapportée en 1836 dans une publication de Léopold August Warnkoeing[17].

Le livre de Mollat et Philippe Wolff fonde ses assertions du teinturier querelleur sur un traité italien du XIVe siècle, l’Art de la Laine florentin qui ne véhicule cependant pas une image négative des teinturiers. Dans les villes italiennes médiévales, le tinctor appartient à la catégorie des artifices, mais au sens de propriétaire, titulaire ou dirigeant d’un atelier de production, une bottega ouverte sur la voie publique qui lui confère la qualité d’artisan par contraste avec les salariés qu'il y emploie. La tâche du teinturier médiéval italien n'est pas forcément de teindre et préparer directement les cuves. En tant que dirigeant ou investisseur, il ne prend pas part aux tâches productives. Les botteghe destinées à accueillir l’exercice de la teinture nécessitent des fonds important et sont souvent de taille imposante car, outre l’espace nécessaire aux cuves et aux chaudières, elles doivent pouvoir stocker les matières premières pour les apprêts, les produits à teindre, les outils du métier, des bureaux administratifs et parfois l'hébergement des ouvriers concernés par le travail de nuit. Les locaux regroupent souvent une apotheca dédiée à la teinture elle-même, un folatorio, moulin à foulon, et des tiratores, étendoirs. Les entreprises de teinturerie au Moyen-âge en Italie emploient des salariés avec des métiers divers. Le personnel de gestion s'occupe de l'administration de l'entreprise. Le travail manuel est assuré par plusieurs catégories de personnel. Des ouvriers qualifiés bien rémunérés dirigent les processus liés à la teinture, ils sont assistés d'ouvriers non qualifiés. Des enfants sont employés à des tâches particulières comme défaire les noeuds qui se forment sur la laine lors de la teinture et des coursiers chargés de transporter les draps et les rincer dans le fleuve sont au bas de l'échelle[17].

Au début du XIXe siècle, avant l'arrivée des colorants de synthèse, les tâches du teinturier sont décrites comme devant s'assurer de la qualité de l'eau utilisée, de l'agencement correct des locaux de teinturerie qui doivent être spacieux et aérés et mettre en oeuvre les processus successifs permettant la teinture : le blanchissage des éléments à teindre, le mordançage, c'est à dire la préparation chimique des fonds à teindre de manière à ce que la teinture y adhère, la coloration à proprement parler des éléments dans des bains de produits colorants et le rinçage et séchage des éléments.

Le teinturier doit connaître les principes physique de la couleur et sa perception, les matières colorantes, ainsi que les principes des mélanges de couleurs et la manière de les appliquer sur des matières[11].

Au Japon, au début du XXe siècle, la teinture à l'indigo est décrite comme étant faite en plusieurs bains sur trois bains de préteinture et d'apprêts du tissu, suivis de plusieurs étapes de nettoyage et rinçage ainsi que de séchages successifs à l'air libre. Ces opérations pénibles faisaient dire que « si vous pleuriez de douleur, vous ne pourriez jamais devenir un bon teinturier »[18].

Au XXIe siècle, le métier de teinturier en industrie comporte les activités de coloriste textile et de teinturier en industrie textile. Le coloriste textile, aussi appelé opérateur teinture, est un technicien coloriste qui crée ou reproduit une nuance, et échantillonne les teintures en fonction du textile concerné avant de procéder à l'industrialisation. Il conçoit les formules techniques, détermine les besoins en approvisionnement et prépare les matières premières[2].

Le teinturier en industrie textile paramètre et utilise des machines de teinture. Conformément aux formules indiquées, il prépare les produits chimiques, les teintures, les bains et solutions nécessaire au processus de teinture pour tous les types de fils et de textiles. Il positionne et fixe les roules, centre le tissu, ajuste la tension sur la machine et repère les anomalies ou les défauts de fabrication[6].

Organisation de la profession

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Teinturiers de grand teint et petit teint

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En France, en 1669, Colbert définit dans le Règlement général pour toutes sortes de teintures des soyes, laine & fil[19], une liste stricte de matières tinctoriales dont l'usage est autorisé aux teinturiers. En 1737, le Règlement pour la teinture des étoffes de laine et des laines servant à leur fabrication[20] étend la palette d’ingrédients des teinturiers. Elle sera en usage durant plusieurs siècles jusqu'à l'arrivée en 1856 des premiers colorants de synthèse dérivés de l'aniline.

Le règlement de 1669 distingue les teinturiers selon la matière qu'ils travaillent, laine soie ou fil. Ne peut prétendre au titre de Maître teinturier de bon teint en laine soie et fil qu'un artisan qui aura été apprenti et compagnon pendant six ans et aura réalisé son chef d'oeuvre. Le règlement cherche à créer un nouveau segment de production de « grand et bon teint » dont la qualité garantie des beaux draps permet d'exporter et de rivaliser avec les draps d’Angleterre ou des Provinces-Unies comme les laken de Leyde[21].

Dans le règlement de 1737, les teinturiers sont séparés en deux communautés, celle des « teinturiers du grand et bon teint », destiné à colorer les étoffes de qualité supérieure, et celle des « teinturiers du petit teint », qui n'a le droit de colorer que les étoffes de qualité moyenne et inférieure. Chaque groupe professionnel n'a le droit de posséder et d'utiliser qu'une liste exclusive de colorants et de produits nécessaires au processus de teinture.

Les teinturiers du grand et bon teint travaillent des colorants chers et parfois difficiles à obtenir et produisent des couleurs vives, brillantes et solides pour un public fortuné au sommet de l'échelle sociale. La cochenille, importée du Mexique, le pastel, la gaude, la garance, leur permettent d’obtenir de beaux rouges, bleus, ainsi que des teintes pourpres, violacées et rosées. Ils sont encouragés à produire toutes les nuances de coloris et toute la gamme de brillance leur est autorisée. L'Instruction générale pour la teinture des laines et manufactures de laine de toutes couleurs de 1671[22] souligne que les teinturiers du bon teint doivent se charger de « toutes sortes de bleus bons, rouges et jaunes, depuis la plus basse nuance de leur couleur jusqu’à la plus haute, de même qu’en toutes les nuances des couleurs, qui en dérivent. »[22]. 

Si les teinturiers du petit teint sont autorisés à utiliser notamment l’orseille, un colorant interdit aux teinturiers du bon teint, qui leur permet de produire des teintes rosées, violacées ou grisées à moindre coût mais d'une solidité inférieure à celle du bon teint, ces couleurs doivent cependant rester faiblement saturées. Les teinturiers du petit teint ne peuvent en effet produire que « toute la nuance basse de couleurs ». Ils ne sont autorisés à travailler la garance, le pastel et l'indigo, des colorants qui leurs sont cédés en petite quantité par les maîtres teinturiers du bon teint, que dans des dosages faibles pour poser un pied. Le pied est une base de teinture faiblement saturée destinée à renforcer la solidité des couleurs et foncer le tissu pour produire des teintes variées[21].

Mais dans la pratique, les teinturiers des deux communautés mêlent les colorants des deux secteurs, d'une part pour ajuster le coût de la teinture à la qualité variable des tissus et être concurrentiels par rapport aux productions étrangères, d'autre part pour mieux répondre aux goûts du public en utilisant une plus large palette de colorants. L’application du nouveau règlement se heurte à la résistance des teinturiers dans plusieurs régions[21].

Le secteur de la teinture connait d’importantes mutations entre 1750 et 1850, aussi bien dans la teinture et l’impression des cotonnades que le blanchiment des étoffes. L’introduction de nouveaux colorants d’origine tropicale transforme la palette des teinturiers, et nécessite des ajustements des pratiques teinturières pour appliquer les couleurs sur les fibres textiles[21].

Commercialisation de colorants de synthèse

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Entre 1856 et 1900 s'opère la transition entre l’usage des teintures naturelles et celui des colorants de synthèse. La plupart des teinturiers vont commercialiser des matières colorantes synthétiques. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les sociétés se spécialisent, soit dans la fabrication et la vente de colorants, soit dans celle des d’adjuvants et de produits chimiques nécessaires à la teinture. À partir des années 1880, certains noms de teinturiers deviennent des noms de marques de colorants et de produits chimiques. Des entreprises familiales de teinturerie deviennent des sociétés de capitaux dont certaines ont des filiales à l'étranger et certaines entreprises textiles comportent une teinturerie intégrée. Les teinturiers sont parfois des imprimeurs sur étoffes. Vers la fin du XIXe siècle, les tâches de teinturier commencent à être couplées à celles d'apprêteur et blanchisseur[23].

En Suisse, les étoffes blanches sont longtemps préférées aux étoffes teintes. Par exemple, à Saint-Gall, centre de la toilerie, les plus belles toiles sont blanchies, foulées et calandrées et seuls les produits de moindre qualité sont teints. Mais, à partir du XVIIe siècle, avec la vogue des indiennes, le long processus de blanchiment sur pré ou à l'ozone perd de sa suprématie et la teinture progresse[24].

Il y a des teintureries dans chaque ville ou bourg, mais elles sont souvent liées à l'artisanat textile dont elles ne sont que des dépendances et restent de petites entreprises. Les teinturiers indépendants concessionnés traitent de marchandises indigènes ou importées à la demande de tisserands ou de négociants. Des tisserands, tondeurs de drap ou marchands, peuvent exploiter eux-mêmes ou avec du personnel à titre accessoire une teinturerie. Mais le partage des tâches n'est pas suffisamment réglementé et des conflits éclatent autour du monopole de la teinturerie notamment à Bâle en 1504 où a lieu une dispute entre tondeurs et teinturiers. À Lucerne et à Zurich le droit de teindre leur propre production est laissé aux drapiers et toiliers. À Zurich, teinture et calandrage sont un métier unique, ailleurs, blanchiment, foulage et calandrage sont distincts et pratiqués chez des particuliers comme à Lucerne, ou dans un établissement appartenant à la ville comme à Bâle, ou au seigneur comme à Rorschach[24].

En Suisse les teinturiers s'organisent tardivement et n'ont pas de corporation à leur nom, mais forment des maîtrises influentes au sein de la corporation qu'ils intègrent. À Bâle, en 1599, la corporation des tisserands tente en vain de les forcer à la rejoindre, alors qu'à Zurich, en 1674, ils sont considérés comme pratiquant un métier libre et peuvent entrer dans la corporation de leur choix. À Saint-Gall et Lucerne, les teinturiers font partie de la corporation des tailleurs. La profession réglemente l'apprentissage et le compagnonnage. Elle n'impose pas la présentation d'un chef-d'œuvre mais soumet la maîtrise à des contrôles de qualité stricts et teinturiers et blanchisseurs jouissent en majorité d'une bonne situation[24].

Après 1800, la teinturerie, entraînée par l'essor de l'industrie textile suisse, le développement du tissage en couleurs et de l'impression sur étoffes, connaît un essor important et certains ateliers se transforment en véritables usines, notamment de teinture du fil. Après 1850, la mécanisation, les innovations techniques dans le domaine du finissage des fibres et du blanchiment et surtout l'apparition des colorants synthétiques, amènent la teinturerie et le blanchiment à se transformer en industrie de l'ennoblissement textile. Des établissements indépendants travaillent à façon, d'autres sont rattachés à une usine textile[24].

Risques professionnels

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Les teinturiers travaillant en contact prolongé avec divers colorants et produits chimiques sont exposés à des risques professionnels majeurs. Ces substances peuvent entraîner une irritation de la peau et des problèmes respiratoires et peuvent nécessiter l'utilisation d'équipements de protection adaptés, notamment des gants et des masques pour éviter le contact direct et l’inhalation de produits nocifs en suspension dans l’air. La manipulation et le stockage des colorants et des produits chimiques doivent être faits dans le respect des directives et protocoles recommandés. Des bilans de santé réguliers et une formation continue en matière de sécurité contribuent à créer un environnement de travail plus sûr[25].

Dans le sud de l'Inde, la ville de Tiruppur dans la province du Tamil Nadu appelée « la ville aux 500 teintureries », produit 80 % des vêtements tricotés indiens destinés à l’export pour des grandes marques de la mode et la fast fashion. Cette activité implantée dans les années 1980, a amené les teinturiers de la ville à faire leurs colorations sur les berges de la Noyyal en laissant tous les produits chimiques dérivés couler dans la rivière. La mise en service en 1991 à 30 km en aval du barrage d'Orathupalayam (en), stockant toutes les eaux en provenance de la ville, a révélé leur pollution massive par des blanchisseurs au perborate de sodium, des colorants à l’acide sulfonique, des catalyseurs inorganiques etc..., des rejets de l’industrie textile dans l'eau évalués à 2 283 tonnes par jour. Quatre ans plus tard, en 1995, l'ouverture définitive des vannes du barrage est appliquée après une décision de justice[26].

À partir de 2011, les teintureries sont forcées de traiter la totalité de leurs eaux usées et dix-huit stations de recyclage sont mises en place dans la ville. Suite à cette mesure, environ deux cent ateliers de teinturerie partent s’installer au Karnataka ou au Gujarat. Mais des teinturiers clandestins émergent en périphérie de la ville et rejettent leurs eaux usées de manière illégale, allant jusqu'à décolorer leurs eaux sales pour brouiller les pistes ou procéder à des forages illégaux pour injecter leurs déchets dans la nappe phréatique, maintenant ainsi une pollution persistante à Tiruppur et dans la zone agricole qui l'entoure[27].

Notes et références

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  1. « Définitions : teinturier » Accès libre, sur larousse.fr (consulté le )
  2. a et b « Coloriste : fiche métier et offre d'emploi », sur French TEX (consulté le )
  3. « Teinturier-coloriste - la fiche métier », sur www.orientation.com (consulté le )
  4. « Coloriste textile : métier, salaire, formation | CIDJ », sur www.cidj.com (consulté le )
  5. « coloriste (textile) », sur www.onisep.fr (consulté le )
  6. a et b France Carrière, « Teinturier / Teinturière en industrie textile », sur francecarriere.fr (consulté le )
  7. France Carrière, « Aide-conducteur / Aide-conductrice de machine à teindre en industrie textile », sur francecarriere.fr (consulté le )
  8. France Carrière, « Conducteur / Conductrice d'autoclave de teinture en industrie textile », sur francecarriere.fr (consulté le )
  9. (en) « Technical dyer and colourist », sur occupational-maps.instituteforapprenticeships.org (consulté le )
  10. « TEINTURIÈRE : Définition de TEINTURIÈRE », sur www.cnrtl.fr (consulté le )
  11. a et b M. Bergues, L'art du teinturier, suivi de L'art du teinturier-dégraisseur, Malher et Cie, (lire en ligne)
  12. « teinturier et blanchisseur - teinturière et blanchisseuse », sur www.onisep.fr (consulté le )
  13. Marjory Salles, « Du métier de coloriste teinturier... », Horizons Maghrébins - Le droit à la mémoire, vol. 42, no 1,‎ , p. 56–64 (DOI 10.3406/horma.2000.1863, lire en ligne, consulté le )
  14. Gaston Maspero, Du genre épistolaire chez les anciens Égyptiens, (lire en ligne), p. 61
  15. Danielle Gourevitch, « La teinture des tissus et la santé des ouvriers à l’époque romaine : mise au point archéologique », Histoire des sciences médicales, vol. II,‎ , p. 85-98 (lire en ligne [PDF])
  16. Piero Guarducci, Tintori e tinture nella Firenze medievale: secc. XIII - XV, Polistampa, coll. « Arti e mestieri », (ISBN 978-88-8304-901-9)
  17. a et b Mathieu Harsch, « La teinture et les matières tinctoriales à la fin du Moyen Âge : Florence, Toscane, Méditerranée », theses.hal.science, Université Paris Cité ; Università degli studi (Padoue, Italie),‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. Jun'ichi Saga et Geneviève Navarre, Mémoires de paille et de soie, P. Picquier, coll. « Picquier poche », (ISBN 978-2-8097-1061-8), p. 345-351
  19. Louis XIV, Règlement général pour toutes sortes de teintures des soyes, laine & fil, qui s'employent aux manufactures des draps d'or & d'argent et de soye, tapisseries & autres estoffes & ouvrages, (lire en ligne)
  20. Louis XV, Lettres patentes sur le règlement fait et arresté le 15 janvier 1737 au Conseil royal du Commerce pour la teinture des étoffes de laine et des laines servant à leur fabrication, (lire en ligne)
  21. a b c et d Marguerite Martin, « Pour des couleurs plus solides ?: Transgression des règlements et diffusion de l’indigo dans la teinture des étoffes de qualité intermédiaire au 18 e siècle », Dix-huitième siècle, vol. n° 51, no 1,‎ , p. 141–158 (ISSN 0070-6760, DOI 10.3917/dhs.051.0141, lire en ligne, consulté le )
  22. a et b Jean Albo, Instruction générale pour la teinture des laines et manufactures de laine de toutes couleurs, et pour la culture des drogues ou ingrédients qu'on y emploie, (lire en ligne)
  23. « Répertoire des teinturiers (1850-1900) », sur agorha.inha.fr (consulté le )
  24. a b c et d Anne-Marie Dubler, « Teinturerie », sur Dictionnaire historique de la Suisse, (consulté le )
  25. « Teinturiers et finisseurs », sur STOP carcinogens at work (consulté le )
  26. « Tiruppur, capitale indienne du tricot, tente de survivre à la pollution de ses teintureries », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  27. « Enquête. “Made in India” : un désastre environnemental dans nos garde-robes », sur Courrier international, (consulté le )

Articles connexes

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Bibliographie

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  • M. Bergues, L'art du teinturier, suivi de L'art du teinturier-dégraisseur, Malher et Cie, (lire en ligne)
  • Marguerite Martin, « Pour des couleurs plus solides ?: Transgression des règlements et diffusion de l’indigo dans la teinture des étoffes de qualité intermédiaire au 18 e siècle », Dix-huitième siècle, vol. n° 51, no 1,‎ , p. 141–158 (ISSN 0070-6760, DOI 10.3917/dhs.051.0141, lire en ligne, consulté le )
  • Louis XIV, Règlement général pour toutes sortes de teintures des soyes, laine & fil, qui s'employent aux manufactures des draps d'or & d'argent et de soye, tapisseries & autres estoffes & ouvrages, (lire en ligne)
  • Louis XV, Lettres patentes sur le règlement fait et arresté le 15 janvier 1737 au Conseil royal du Commerce pour la teinture des étoffes de laine et des laines servant à leur fabrication, (lire en ligne)

Liens externes

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