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Raffaele Cutolo

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Raffaele Cutolo
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 79 ans)
Ospedale di Parma (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Fratrie
Conjoint
Immacolata Iacone (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Roberto Cutolo (d)
Denise Cutolo (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Condamné pour

Raffaele Cutolo dit « Le Professeur » – 'o Professore en napolitain – né le à Ottaviano et mort le à Parme, est un ancien chef mafieux italien, ancien parrain de la Camorra, la mafia napolitaine, chef camorriste actif à partir de 1970, créateur et fondateur de l'organisation criminelle mafieuse « Nuova Camorra Organizzata » (NCO) ou CR (Camorra Réformée).

Né près de Naples (Italie) en 1941, Raffaele Cutolo commet son premier homicide volontaire en 1963 à l'âge de 21 ans pour avoir abattu un jeune homme qui voulait une médiation dans une combat. Il entre directement en prison pour effectuer la peine de 24 années. En octobre 1974, le jour de San Raphaël, Cutolo a créée la NCO une organisation structurée et hiérarchique, inspiré dans la Cosa nostra et la 'Ndrangheta. En 1977, Cutolo était aidé par psychiatres corrompus pour s'éviter la prison, feignant la folie et envoyé à un hôpital psychiatrique dans laquelle Cutolo s'est evadé en février 1978. 15 mois après, en mai 1979 était nouvellement arrêté et incarcéré dans la prison de Poggioreale.

Des années 1980 à aujourd'hui

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Sa volonté de réunir tous les clans mafieux de la Campanie sous l'autorité d'un seul chef, en s'inspirant notamment de la Cosa Nostra et de son organisation pyramidale, provoquera une sanglante guerre des clans : 295 personnes seront assassinées en 1981, 273 en 1982 et 290 en 1983[1]. Cette « guerre » finira par décimer la NCO dans les années 1980 et provoquer l'assassinat de son fils aîné Roberto, 28 ans, en [2]. L'assassinat de son fils, c'était une vengeance des clans Alfieri-Fabbrocino, pour les meurtres de ses respectifs frères (Salvatore Alfieri, 26 décembre 1981 et Francesco Fabbrocino, 7 octobre 1980)

Il est condamné à plusieurs peines de prison à vie mais il affirmera aux magistrats que son bras droit, Vincenzo Casillo, travaillait pour le SISMI depuis 1978[3].

Cutolo a joué un rôle central lors des négociations pour la libération du démocrate-chrétien Ciro Cirillo (it), enlevé en par les Brigades rouges (BR)[3]. L'agent du SISMI Francesco Pazienza fut l'un des intermédiaires centraux entre les groupes de la démocratie chrétiene négociant pour la libération de Cirillo, un notable local de la DC, et Cutolo[3].

Il entretient des rapports étroits avec une partie du monde politique et des services secrets, obtenant par exemple d’importants contrats lors de la reconstruction d’Irpinia à la suite du séisme du en Irpinia. Ces contrats furent attribués à des entreprises contrôlées par la mafia[4].

Son fils aîné Roberto ayant été abattu, Raffaele Cutolo a demandé à pouvoir avoir un enfant avec sa compagne par insémination artificielle. Ce que la justice italienne a fini par accepter. Le , Cutolo devient père[5].

Le , la mère de sa femme Immacolata, Pasqualina Alaia, 78 ans, est violemment assassinée à coups de marteau à Ottaviano[6].

Raffaele Cutolo meurt le à l'hôpital militaire de Parme à l'âge de 79 ans après avoir été incarcéré pendant 57 ans sous le régime 41bis (it) spécifiquement créé pour les chefs mafieux des cinq branches différentes des organisations criminelles mafieuses italiennes.

Notes et références

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  1. (it) « In vent'anni e' il massacro più feroce », La Repubblica, .
  2. (it) « L'hanno ucciso per il suo cognome », La Repubblica, .
  3. a b et c Philip Willan, Puppetmasters: The Political Use of Terrorism in Italy (2002), p. 326-335.
  4. « Raffaele Cutolo, chef sanguinaire de la mafia napolitaine, est mort », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne).
  5. (it) « Cutolo sarà padre di Denise in sala parto la moglie del boss », La Repubblica, .
  6. (it) « Omicidio Pasqualina Alaia ».

Bibliographie

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  • Le Camorriste. Vie Secrète du Parrain de Naples, de Giuseppe Marrazzo, 1985, éditions Flammarion.

Liens externes

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