Projet:Les Mille Pages/Mary Lura Sherrill

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Mary Lura Sherrill
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High PointVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Randolph College (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
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A travaillé pour
Distinctions

Mary Lura Sherrill ( - ) est reconnue pour ses réalisations dans le domaine de la recherche chimique, en particulier la synthèse de composés antipaludéens, et pour son enseignement au Mount Holyoke College[1]. En 1947, elle reçoit la médaille Garvan, une récompense pour les femmes dans le domaine de la chimie[2].

Enfance et formation[modifier | modifier le code]

Mary Sherrill est née à Salisbury, en Caroline du Nord, le 14 juillet 1888, fille de Miles et Sarah (Bost) Mary Sherrill[3]. Elle fait ses études dans les écoles publiques de Caroline du Nord, avant de fréquenter le Randolph-Macon Women's College, où elle obtient une licence en chimie en 1909. Son intérêt pour la chimie est stimulé par l'un de ses professeurs de première année, Fernando Wood Martin[2].

Apprentissage et enseignement[modifier | modifier le code]

Mary Sherrill a poursuivi son éducation en combinant enseignement et études. Elle travaille comme assistante en chimie à Randolph-Macon tout en suivant des cours en vue de l'obtention de sa maîtrise en physique, qu'elle obtiente en 1911. Elle continue à enseigner à Randolph-Macon jusqu'en 1916[2].

Pendant l'année universitaire 1916-1917, Mary Sherrill suit le programme de doctorat de l'université de Chicago. De 1917 à 1920, elle fréquente l'université de Chicago pendant l'été, tout en enseignant pendant l'hiver. Elle travaille à Randolph-Macon en 1917-1918 et au North Carolina College for Women en 1918-1920. Elle a eu pour mentor Julius Stieglitz. Pour ses recherches de troisième cycle, elle a étudié la synthèse des barbituriques, et les méthodes de synthèse des esters de l'acide méthylènedisalicylique[2].

Pendant la première guerre mondiale, Stieglitz a activement recruté des chimistes pour l'effort de guerre. Mary Sherrill travaille à plein temps en tant qu'associée de recherche pour le Chemical Warfare Service (CWS) en 1920-1921. Ses recherches ont porté sur la synthèse d'un gaz provoquant des éternuements, et elle obtient un brevet pour sa production commerciale[2].

Après la guerre, Stieglitz a recommandé Mary Sherrill à Emma Perry Carr, présidente du département de chimie de Mount Holyoke. Mary Sherrill y travaille comme assistante de recherche de 1921 à 1923, tout en terminant sa thèse de doctorat. Elle obtient son doctorat à l'université de Chicago en 1923[2].

Au foyer et au travail à Mount Holyoke[modifier | modifier le code]

Kathleen Zier, Anna Jane Harrison, Mary Sherrill, Marie Mercury (1947)
Mary Lura Sherrill (1945)

Après avoir obtenu son doctorat, Mary Sherrill est promue professeure associé de chimie (1924), puis professeure titulaire (1931). Elle devient présidente du département en 1946[4]. Elle et Emma Perry Carr sont devenues des amies dévouées, vivant, travaillant et voyageant ensemble. Leur collègue Lucy Weston Pickett devait s'en souvenir : "Elle était très dévouée à Mlle Carr... et elles travaillaient très bien ensemble. Elle était un bon professeure et une bonne scientifique à part entière, mais d'une manière ou d'une autre, nous les voyions ensemble."[2]

Le département de chimie de Mount Holyoke était organisé comme un groupe de recherche, dans lequel les professeurs, les étudiants en maîtrise et les étudiants de premier cycle travaillaient ensemble. Mary Sherrill préconisait la combinaison de l'enseignement et de la recherche active pour ses avantages tant pour les enseignants que pour les étudiants[5] Le groupe du Mount Holyoke a étudié la spectroscopie ultraviolette des molécules organiques. La contribution de Mary Sherrill au groupe était la synthèse et la purification des composés organiques, en vue de leur examen spectroscopique. Il s'agissait d'un travail essentiel si l'on voulait que les résultats de l'analyse soient significatifs[2]. Sherrill a d'abord travaillé avec un spectrographe Fery, après 1926 avec un spectrographe à quartz Hilger, et après 1930 avec un spectrographe à prisme en fluorine. Plus tard, le laboratoire obtient deux spectrophotomètres Beckman[4].

En 1928-1929, Mary Sherrill reçoit une bourse pour étudier les nouvelles techniques de purification utilisées à l'étranger. Elle rendit visite à Jacques Errera à Bruxelles et à Johannes Diderik van der Waals à Amsterdam. Avec Errera, elle étudie également la relation entre les moments dipolaires et la structure moléculaire[6]. Mary Sherrill a également séjourné en Europe en 1936, étudiant à Bruxelles, à Oxford et à l'université de Vienne.[6]

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il devient difficile d'obtenir de la quinine pour le traitement de la malaria. Comprendre l'action des composés organiques et trouver des traitements alternatifs pour la malaria est devenu un domaine de travail important pour l'effort de guerre.[7],[8] Sherrill et d'autres personnes, dont Emma Perry Carr, Mary Mercury Roth, Eleanor Anderson et Jean Crawford, ont travaillé sur la synthèse de médicaments antipaludiques pour l'Office de la recherche et du développement scientifiques (OSRD) en temps de guerre.[6],[9],[10]

Mary Sherrill publie sur une variété de sujets, notamment la préparation et l'identification de dérivés chimiques, l'isomérie, les composés cycliques, les moments dipolaires et la constitution moléculaire, les pentènes, les heptènes, le méthylbutène et les dérivés de la quinazoline[11] Ses contributions ont été notées dans l'Annual Survey of American Chemistry (1930) : "La préparation et la purification des chlorures, bromures et iodures de l'heptane normal et des dérivés hydroxylés correspondants, ainsi que la détermination de leurs moments dipolaires, constituent des contributions précieuses"[12] La Vassar Chronicle (1948) rapporte : "Chercheur constant et actif, le professeure Sherrill a contribué à la connaissance de la relation entre les propriétés physiques et la structure moléculaire, et développe l'application des méthodes physiques à l'étude des composés organiques"[6].

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

En reconnaissance de ses travaux d'enseignement et de recherche, Mary Lura Sherrill reçoit la médaille Garvan pour les femmes en chimie en 1947[13]. Elle est l'une des trois femmes de son groupe de recherche au Mount Holyoke College à avoir remporté indépendamment le prestigieux prix, les autres étant Emma Perry Carr (1937) et Lucy W. Pickett (1957)[13].

Avec Emma Perry Carr, elle reçoit le James Flack Norris Award for Outstanding Achievement in the Teaching of Chemistry de la Northeastern Section of the American Chemical Society au printemps 1957[14].

Elle prend sa retraite de l'enseignement à Mount Holyoke en 1954[15].

Mary Lura Sherrill décède le 27 octobre 1968 à High Point, en Caroline du Nord[2],[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Mary Lura Sherrill » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) Elizabeth H. Oakes, Encyclopedia of world scientists, New York, Facts on File, , 661–662 (ISBN 9781438118826, lire en ligne)
  2. a b c d e f g h et i (en) Notable women in the physical sciences : a biographical dictionary, Westport, Conn., Greenwood Press, , 359–363 (ISBN 978-0313293030, lire en ligne)
  3. a et b (en) « Mary Lura Sherrill » (consulté le )
  4. a et b (en) Susan H. Hixson, « History of research in chemistry - Mount Holyoke College », Department of Chemistry, Mount Holyoke College (consulté le ), p. 24–26
  5. (en) Mary L. Sherrill, « The relation of research to teaching in a liberal arts college. », Journal of Chemical Education, vol. 25, no 9,‎ , p. 512 (DOI 10.1021/ed025p512)
  6. a b c et d (en) « Prof. Mary L. Sherrill Will Talk On Synthesis Of Antimalarial Drugs », Vassar Chronicle,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. (en) M. E. (Mary Ellen) Condon-Rall, « The Army's War against Malaria: Collaboration in Drug Research during World War II », Armed Forces & Society, vol. 21, no 1,‎ , p. 129–143 (DOI 10.1177/0095327X9402100108, S2CID 72089119, lire en ligne)
  8. (en) J. K. Baird, « Resistance to Chloroquine Unhinges Vivax Malaria Therapeutics », Antimicrobial Agents and Chemotherapy, vol. 55, no 5,‎ , p. 1827–1830 (PMID 21383088, PMCID 3088196, DOI 10.1128/AAC.01296-10)
  9. (en) Eleanor P. Anderson, « Synthesis of 1-Diethylamino-5-aminohexane », Journal of the American Chemical Society, vol. 68, no 7,‎ , p. 1294–1296 (PMID 20990983, DOI 10.1021/ja01211a052)
  10. (en) Mary Mercury Roth, « Another Ph.D. mom shares her story », Motherhood: The Elephant in the Laboratory, (consulté le )
  11. (en) « Search results for Sherrill, Mary », ACS Publications (consulté le )
  12. (en) « Annual survey of American chemistry », {{Article}} : paramètre « périodique » manquant, New York, The Chemical Catalog Company, vol. V,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. a et b (en) « Francis P. Garvan-John M. Olin Medal », American Chemical Society (consulté le )
  14. « {{{1}}} ».
  15. (en) « Mary Lura Sherrill (1888-1968) », Smithsonian Institution Archives (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]