Place Maubert
5e arrt Place Maubert
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Situation | ||
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Arrondissement | 5e arrondissement | |
Quartier | Sorbonne et Saint-Victor | |
Début | rue Maître-Albert et boulevard Saint-Germain | |
Fin | rue Lagrange et rue Frédéric Sauton | |
Morphologie | ||
Forme | pentagonale | |
Historique | ||
Création | début du XIIIe siècle | |
Ancien nom | Place Aubert | |
Géocodification | ||
Ville de Paris | 6096 | |
DGI | 6181 | |
Géolocalisation sur la carte : Paris
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La place Maubert est une place située dans les quartiers de la Sorbonne et Saint-Victor du 5e arrondissement de Paris.
Historique
La place est créée au début du XIIIe siècle avec l'édification de maisons en 1210. Le nom de la place provient dès sa création d'une déformation soit du nom d'Aubert, abbé de Sainte-Geneviève qui créa les étaux de bouchers sur ce site au XIIe siècle[1], soit de Maître Albert[2].
Étienne Dolet, martyr de la libre pensée
Le , c'est sur cette place qu'est érigée la toute première barricade des Ligueurs soutenant le duc de Guise lors de la journée des barricades[1]. Elle est aussi un ancien lieu d'exécutions publiques des imprimeurs au XVIe siècle siècle dans Paris, notamment celle d'Étienne Dolet, torturé, pendu et brûlé sur cette place avec ses livres le . Une statue en bronze lui est élevée par le conseil municipal de Paris, et inaugurée par Émile Chautemps le devant une foule de six mille personnes. Elle devient un symbole de la libre pensée, et de la laïcité, avec d'importantes manifestations dans les années 1890 et 1900, chaque premier dimanche d'août[3]. Progressivement les autorité religieuses contre-attaquent en proposant l'installation d'une statue en marbre de Michel Servet, médecin et théologien brûlé vif par les protestants en 1553, juste en face de celle d'Étienne Dolet en 1904. Celle-ci fut installée dans le square Aspirant-Dunand dans le 14e arrondissement.
La statue d’Étienne Dolet fut enlevée puis fondue par les autorités françaises en 1942 sous le prétexte de réclamation du métal par les Allemands[4] et jamais remplacée malgré certaines tentatives malheureuses[3],[5]. Après l'enlèvement de la statue et des reliefs de son piédestal, les employés des maisons d'édition parisiennes se rassemblèrent pour y déposer une gerbe de fleur[6].
Le marché de la place Maubert
C'est l'un des plus vieux marchés de Paris, institué à cet endroit en 1547 après le transfert du marché Palu de l'île de la Cité devenu trop exigu[7]. Il occupe alors la place où étaient prodigués en plein air des cours de théologie et de philosophie et a pour rôle d'approvisionner la rive gauche de la ville. Marché au pain et fruits et légumes, il sera un temps supprimé avec l'ouverture du marché des Carmes sur le site tout proche de l'ancien Carmel de la place Maubert en 1818[1], avant d'être réinstitué à la fin du XIXe siècle. De nos jours ce marché a lieu tous les mardis, jeudis, et samedis. Il est techniquement situé sur l'espace du boulevard Saint-Germain bien que portant le nom de la place située sur l'autre côté de la voie publique.
Sites particuliers
Il existait en 1638, sur cette place, un hôtel à l'enseigne de l'« Hôtel des Deux Anges », où fut signé le contrat de mariage de Louis d'Ailleboust, futur Gouverneur de Montréal et constructeur du fort de Trois-Rivières avec de Barbe de Boullongne le [8].
Accès
La place est accessible par la ligne de métro à la station Maubert - Mutualité, ainsi que par les lignes de bus RATP 23 63 86 47.
Annexes
Notes et références
- Félix Lazare et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, Paris, , 702 p. (lire en ligne), p. 427
- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Les Éditions de minuit, 1972, 1985, 1991, 1997, etc. (1re éd. 1960), 1 476 p., 2 vol. [détail des éditions] (ISBN 2-7073-1054-9, OCLC 466966117), p. 112
- Jacqueline Lalouette, « Du bûcher au piédestal : Étienne Dolet, symbole de la libre pensée », Romantisme, vol. 19, no 64, , p. 85-100 (lire en ligne).
- (en) Kirrily Freeman, Bronzes to Bullets : Vichy and the Destruction of French Public Statuary, 1941–1944, Stanford, Stanford University Press, , 288 p. (ISBN 0804758891 et 978-0804758895, OCLC 225875959, BNF 41470940).
- L'écrivain surréaliste André Breton, dans son récit Nadja, évoque l'« insupportable malaise [...] qu'attire et cause » la statue d'Étienne Dolet. Y figure une photographie anonyme de cette statue. « Nadja », in Œuvres complètes, tome 1, éditions Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, Paris, 1988, p. 653 et 656.
- June Ellen Hargrove (trad. Marie-Thérèse Barrett), Les Statues de Paris : la représentation des grands hommes dans les rues et sur les places de Paris, Paris, Albin Michel, , 382 p. (ISBN 2-226-03811-6 et 90-6153-208-6, BNF 35063531), p. 305.
- Nicolle Aimée-Meyr et Amanda Pilar-Smith Pilar-Smith (trad. Sylvie Escat-Montreynaud, préf. Paul Bocuse), Paris dans un panier : marchés, marchands et marchandises [« Paris in a basket »], Cologne, éditions Könemann, , 351 p. (ISBN 3-8290-5285-5, OCLC 443514995), p. 41.
- Claire Boudreau, Auguste Vachon et al., Genealogica & Heraldica : proceedings of the 22nd International Congress of Genealogical and Heraldic Sciences in Ottawa, August 18-23, 1996, Ottawa, Presses universitaires d'Ottawa, coll. « Actexpress », , 508 p. (ISBN 978-0-7766-0472-5), p. 183.