Peinture d'histoire

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Le Martyre de saint Érasme, modello, v. 1628: H. 99 cm ; L. 74 cm, (tableau de la basilique Saint-Pierre de Rome: 320 × 186 cm). Nicolas Poussin. Musée des beaux-arts du Canada
La Reddition de Breda (v. 1635), Diego Vélasquez, Hauteur : 3,07 m ; Largeur : 3,67 m. Musée du Prado
Le Radeau de La Méduse, 1818-19. Géricault. H. 4,91 m ; L. 7,16 m. Musée du Louvre
Les Derniers Jours de Pompéi (1827-1833), Karl Brioullov. 4,56 m ; L. 6,51 m. Musée Russe de Saint-Pétersbourg
Le Rêve, Édouard Detaille, 1888, H. 3 m ; L. 4 m. Musée d'Orsay

La peinture d’histoire, ou peinture historique, est un genre pictural qui s’inspire de scènes issues de l’histoire, en général, qu'il s'agisse de l'Histoire, avec une majuscule, celle des grands évènements politiques, les crises, les guerres, les couronnements et la chute des puissants, ou bien l'histoire qui illustre un texte, qu'il s'agisse de l'histoire chrétienne, de l’histoire antique (Mésopotamienne, Égyptienne, Grecque, Romaine…), de la mythologie ou d’évènements historiques récents, comme ce fut le cas pour Le Radeau de la Méduse par Géricault en 1818-19, ou, pour prendre un exemple plus proche de nous, la série sur les déplacés du barrage des Trois-Gorges, en 2004, par Liu Xiaodong.

Histoire de l'art occidental

  • Initialement

En 1667, elle a été considérée par André Félibien (historiographe, architecte et théoricien du classicisme français) comme le genre majeur de la peinture dans la hiérarchie des genres mais cette « primeur » s'est atténuée, à la fin du XVIIIe siècle et au cours du XIXe siècle avec l'essoufflement du classicisme, au profit d'autres genres tels que le portrait, les scènes de genre et le paysage.

Elle consiste en la représentation de sujets religieux, mythologiques, historiques, allégoriques ou issus de la littérature et sous-tend une interprétation de la vie ou exprime un message moral ou intellectuel.

Les dieux et déesses de la mythologie ancienne représentent alors différents aspects du psychisme humain, les figures religieuses représentent des idées, des préceptes. Les sources d’inspiration, de quelque sorte qu’elles soient, sont prétextes à une expression dialectique ou satirique du sujet.

  • Un exemple au XVIIIe siècle

François Boucher, plus connu aujourd'hui pour ses scènes du style rocaille, fut reçu comme peintre d'histoire, à l’Académie royale sur présentation de son tableau de 1732, Renaud et Armide, aujourd’hui conservé au musée du Louvre.

  • Thèmes courants du néo-classicisme et du romantisme

Fréquemment, et en particulier lors du développement du néo-classicisme, après la Révolution française et durant le XIXe siècle, la peinture d’Histoire se concentre sur la représentation de héros, le plus souvent masculins, nus ou partiellement dévêtus, en reprenant la convention du Nu dans la Grèce antique (le Nu, en tant que genre artistique). Transposés à l'époque moderne cela donne : en 1818-19, Le Radeau de la Méduse, où les naufragés justifient cette nudité partielle, avec un noir pour rappeler le rétablissement de l'esclavagisme par Napoléon et en associer le scandale au naufrage. En 1822, les corps vaincus, partiellement dévêtus de Scènes des massacres de Scio, justifiés par un Orient plus imaginé que vu, sollicitent la compassion du regardeur, sa révolte. En 1830, La Liberté guidant le peuple emprunte aux codes de l'allégorie et de la peinture d'histoire.

  • Évolution au XIXe siècle

Au cours du XIXe siècle, la peinture d'histoire connaît une période de transition pendant laquelle de nombreux artistes copient des styles ou des artistes anciens. En 1847, c'est le cas du tableau de Thomas Couture, Les Romains de la décadence. À la fin de ce siècle, cet historicisme débouche sur la peinture dite académique. C'est ce que l'on constate avec Caïn fuyant avec sa famille, de Fernand Cormon en 1880 ou Le rêve, de Édouard Detaille, en 1888, où les conscrits de la Troisième République rêvent de la gloire de leurs prédécesseurs héroïques. En partie par réaction, la naissance du modernisme voit certains peintres s'emparer du grand format, traditionnellement réservé aux peintures d'histoire, pour y développer des scènes de la vie moderne, comme, en 1849-50, Un enterrement à Ornans de Courbet et, en 1863, Le Déjeuner sur l'herbe de Manet.

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe