Paul Jaume
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(à 56 ans) Castel del Piano |
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Paul Jaume, né le à Nîmes et mort le à Castel del Piano[1], est un militant royaliste français.
Biographie
[modifier | modifier le code]Né le , Paul Jaume est le fils de Marie-Julie Duplissy et de Pierre Jaume, charcutier à Nîmes, rue Porte-de-France[2].
Catholique royaliste, Paul Jaume est le vice-président de la Jeunesse royaliste de Nîmes en 1896[3] et le président du cercle Saint-François de Sales de cette même ville en 1897[4]. La même année, il prend la direction d'un nouvel hebdomadaire nîmois, La Gazette royaliste[5]. Antisémite et antidreyfusard, Jaume invective brutalement l'anarchiste Edmond Villeméjane en , celui-ci ayant placardé des affiches dreyfusardes et jugées hostiles à l'armée. Jugé pour « tapage injurieux », il est acquitté tandis que Villeméjane est condamné à 11 francs d'amende[6]. Entre 1899 et 1900, Jaume dirige un autre journal nîmois, Le Clairon du Midi[7], « hebdomadaire catholique, royaliste, anti-juif ».
En 1899, Jaume est installé à Paris, rue Saint-Denis, où il est arrêté le dans le cadre du vaste « coup de filet » préalable au procès des comploteurs antidreyfusards devant la Haute Cour. Il est libéré au bout de vingt-quatre heures[8] mais une perquisition est opérée au domicile qu'il occupait auparavant, chez ses grands-parents, à Nîmes[9].
Membre ou orateur de plusieurs groupes royalistes parisiens (dont « La Rapière française »), Jaume reçoit, le [10], l'investiture du comité royaliste du 11e arrondissement en vue des élections législatives de 1902[11]. Il dépose ainsi sa candidature dans la première circonscription de cet arrondissement (quartier de la Folie-Méricourt), dont le député sortant est le socialiste Jean Allemane. Avec seulement 365 voix (soit 3,3% des inscrits), il n'arrive qu'en sixième position au soir du premier tour[12]. Considérant sa mission comme terminée, il se retire avant le second tour[13] sans appeler à voter pour le candidat nationaliste le mieux placé, Albert Congy, ce dernier ayant fait savoir au début du mois qu'il ne se désisterait jamais en faveur d'un royaliste[10].
Opposé à l'expulsion des congrégations, Jaume prête main-forte à Jules Girard et André Gaucher lors de l'occupation de l'école des sœurs augustines de Sainte-Marie de la rue Saint-Maur en [14]. L'année suivante, il est arrêté avec plusieurs autres manifestants pour avoir brisé les scellés d'un autre établissement menacé par la politique combiste, le couvent des Rédemptoristes du boulevard de Ménilmontant[15]. Il est condamné pour ce délit à quinze jours de prison[16]. En 1906, pendant la querelle des inventaires, il préside un comité de vigilance qui tente d'empêcher l'inventaire de l'église Saint-Denis-de-l'Estrée[17]. À ce titre, il subit une nouvelle perquisition en [18], dans le cadre d'un nouveau « coup de filet » organisé par Clemenceau en anticipation des manifestations du Premier mai[19].
Présenté comme « industriel » sur son acte de mariage en 1908, Paul Jaume devient par la suite caissier du journal royaliste L'Action française[20].
Le , Paul Jaume a épousé Louise-Léopoldine Barthélemy (1879 – 1917), née comme lui à Nîmes, fille de Jeanne-Marie-Françoise Benoît de Laval et de Léon-Joseph-Félix Barthélemy, journaliste[21] et ancien confiseur.
En 1915[22], Paul Jaume se rend en Italie pour y représenter une firme industrielle[23]. L'année suivante, les époux Jaume se séparent. Après plusieurs tentatives pour renouer avec son mari[23], Louise-Léopoldine se résout à entamer une procédure de divorce[20]. Installée à Paris, elle y est séduite par le tueur en série Landru, dont elle deviendra la neuvième victime connue[24].
Paul Jaume est mort en Toscane en 1932.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Table des successions et absences à Nîmes, n° 4, vue 92/178.
- Archives municipales de Nîmes, état civil, registre des naissances de 1875, acte no 527 (vue 101 sur 319).
- La Gazette de France, 7 juillet 1896, p. 2.
- La Gazette de France, 14 mars 1897, p. 2.
- La Gazette de France, 13 juin 1897, p. 3.
- Le Petit Journal, 25 décembre 1898, p. 2.
- Le Pays, 11 octobre 1900, p. 1.
- La Gazette de France, 15 septembre 1899, p. 3.
- La Libre Parole, 23 octobre 1899, p. 1-2.
- Le Soleil, 3 avril 1902, p. 2-3
- Le Soleil, 4 mai 1901, p. 1.
- Journal des débats, 29 avril 1902, p. 1.
- Le Soleil, 6 mai 1902, p. 2.
- La Presse, 27 juillet 1902, p. 1.
- Le Petit Parisien, 27 juin 1903, p. 2.
- Le Figaro, 1er juillet 1903, p. 3.
- Le Gaulois, 6 mars 1906, p. 2.
- Le Petit Parisien, 28 avril 1906, p. 1.
- Michel Winock, Clemenceau, Paris, Perrin, 2007, p. 329.
- Le Matin, 23 avril 1919, p. 1.
- Archives de Paris, état civil du 11e arrondissement, registre des mariages de 1908, acte no 1258 (vue 2 sur 31).
- Le Petit Journal, 28 mai 1919, p. 3.
- Le Petit Parisien, 18 novembre 1921, p. 1-2.
- Le Figaro, 14 janvier 1920, p. 2.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Bertrand Joly, Dictionnaire biographique et géographique du nationalisme français (1880-1900), Paris, Honoré Champion, 2005, p. 207.
- Naissance en avril 1875
- Naissance à Nîmes
- Journaliste français du XIXe siècle
- Journaliste français du XXe siècle
- Antidreyfusard
- Personnalité royaliste française du XIXe siècle
- Personnalité royaliste française du XXe siècle
- Personnalité de l'Action française
- Décès en janvier 1932
- Décès dans la province de Grosseto
- Décès à 56 ans