Pamiat Merkouria (croiseur, 1902)
Souvenir de Mercure Память Меркурия | |
Le Souvenir de Mercure en 1917 | |
Autres noms | Komintern |
---|---|
Type | Croiseur protégé |
Classe | Classe Bogatyr |
Histoire | |
A servi dans | Marine impériale russe flotte de la mer Noire Marine ukrainienne Marine soviétique |
Chantier naval | Nikolaïev |
Quille posée | |
Lancement | |
Armé | 1905 |
Statut | Coulé pour servir de brise-lames à la fin de 1942 |
Équipage | |
Équipage | 589 hommes d'équipage |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 134 m |
Maître-bau | 16,6 m |
Tirant d'eau | 6,3 m |
Déplacement | 6 752 tonnes |
Propulsion | 2 moteurs à vapeur à triple expansion verticale (TEV), 16 chaudières de type Normand |
Puissance | 23 000 ch |
Vitesse | 23 nœuds (43 km/h) |
Caractéristiques militaires | |
Blindage | ceinture :
ponts : 80 mm, tourelles : 127 mm, kiosque : 80 mm |
Armement | 2 × 2 × 152 mm, 8 × 1 × 152 mm, 12 × 280 mm, 8 × 47 mm, 2 × 37 mm, 2 tubes lance-torpilles d'un calibre de 380 mm |
Carrière | |
Pavillon | Russie |
Port d'attache | Sébastopol |
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Le Souvenir de Mercure ou Mémoire de Mercure (en russe : Память Меркурия, Pamiat Merkouria) est un croiseur protégé de la classe Bogatyr de la Marine impériale russe, construit en 1901-1902.
Ses sister-ships sont l’Otchakov et l’Oleg.
Histoire
[modifier | modifier le code]Le ministère de la Marine ordonne sa construction qui se déroule en 1901-1902 au chantier naval de Nikolaïev sur la mer Noire. Il est mis à l’eau le et armé en 1905 sous le nom de Kagoul. Cependant à cause de la confusion avec le navire du même nom, l’ancien Otchakov, rebaptisé Kagoul en 1907 (à cause des mauvais souvenirs de la révolution de 1905), le navire prend le nom de Pamiat Merkouria (Souvenir de Mercure), la même année.
Il est à quai à Sébastopol du au pour des travaux de fond.
Service pendant la Première Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]Le croiseur navigue en mer Noire pour la défense des côtes et participe au blocus de la Turquie, alliée de l’Empire allemand.
C’est en escortant cinq pré-Dreadnoughts au large du cap Sarytch que le Souvenir du Mercure rencontre les croiseurs allemands[1] SMS Goeben (sous pavillon turc et renommé Yavuz Sultan) et SMS Breslau (sous pavillon turc et renommé Midili), le . Ces derniers dévient rapidement de leur course après qu’une casemate (15 cm) du SMS Goeben a été touchée, provoquant un début d’incendie.
Le Souvenir de Mercure et le Kagoul rencontrent de nouveau à deux reprises le SMS Breslau en , accompagné du croiseur turc Harnidye, mais ces derniers s’échappent et il n’y a aucun dommage de part et d’autre.
La flotte de la mer Noire bombarde, le , les fortins turco-allemands du Bosphore. Le Souvenir de Mercure est repéré par le SMS Goeben (sous pavillon turc) de retour d’une patrouille au large d’Eregli à 115 miles (185 km) à l’est du Bosphore. Le croiseur allemand se lance à ses trousses, tandis que le croiseur russe se tourne à toute vitesse pour se diriger vers lui et atteindre le corps du bâtiment. Les pré-Dreadnoughts russes atteignent le navire allemand à trois reprises qui se dégage de la bataille profitant de sa vitesse plus importante. Le croiseur russe n’est pas atteint.
Lorsque le Souvenir de Mercure est arrêté pour remise en état, de à , (après la révolution de Février), il est équipé de seize canons de 130 mm, au lieu des six précédents de 152 mm. Le navire est posté en face de Constanza en Roumanie le , pour détruire le dépôt d’essence du port, qui était en possession des Allemands qui occupaient la ville. Toutefois une fausse alerte sous-marine oblige le Souvenir de Mercure à partir sans même avoir tiré. Il retourne sur place trois jours plus tard et cette fois-ci détruit quinze des trente-sept réservoirs.
Guerre civile
[modifier | modifier le code]Le drapeau ukrainien est hissé sur le navire en , plusieurs semaines après la révolution d'Octobre, et sera remplacé par le drapeau rouge en .
Les Allemands capturent le croiseur, le , alors que la Russie soviétique s’était désengagée de la guerre à Brest-Litovsk, mais elle devait lutter contre les armées anti-bolchéviques luttant aux marges de l’ancien Empire pour leur indépendance, le plus souvent soutenues par les Allemands. Ces derniers soutiennent et mettent en place l’Hetmanat d’Ukraine à qui ils remettent le navire qui est rebaptisé par les factions ukrainiennes, l’Ivan Mazeppa, mais cinq mois plus tard, il est capturé par les armées russes blanches restées vainement fidèles à l’esprit de l’alliance avec les puissances occidentales. Il est désarmé en février 1919 lorsque les Bolchéviques prennent temporairement contrôle du sud de la Russie, et démantelé sur ordre des Britanniques en . Les Blancs finissent par quitter la Crimée en et le navire tombe aux mains des Soviets. Il reste à quai en réparation et l’on se sert du matériel de ses sister-ships, en bien plus mauvais état et sacrifiées.
Le croiseur est rebaptisé Komintern, après la réunion du Komintern du et sert de navire-école à partir de 1930. Le futur amiral Ivan Goloubev-Monatkine y a servi comme officier de quart au milieu des années 1920.
Seconde Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]En compagnie des croiseurs Krasny Kavkaz, Chervona Ukraina et d'un certain nombre de destroyers, le Komintern est chargé d'établir un barrage de mine défensif pour protéger la base de la flotte de la mer Noire à Sébastopol le [2]. Le , en compagnie des destroyers Nezamozhinsk et Shaumyan, il coopère avec l'armée côtière et passe une grande partie du mois suivant à bombarder les positions roumaines et les défenses côtières[3]. Pendant le siège d'Odessa, il escorte un certain nombre de convois vers et depuis la ville assiégée[4]. Pendant la campagne de Crimée, le Komintern livre des vivres à la 44e armée à Théodosie le et transporte des troupes et vivres à Sébastopol pendant les prochains mois[5].
Le navire est gravement endommagé par une attaque aérienne allemande le [6], mais parvient à continuer sa mission par ses propres moyens. Cependant, il est de nouveau attaqué à Novorossiïsk par le I. Gruppe du Kampfgeschwader 76 le et doit rejoindre Poti peu de temps après. Alors à l'ancrage dans le port dans l'attente de réparations, le croiseur subit une nouvelle fois un bombardement allemand le à la suite duquel il est jugé non réparable. Désarmé en août — , ses canons équiperont notamment des batteries de défense côtière à Touapsé[7].
Sombré en eaux peu profondes quelque temps après, la coque est renflouée dans la foulée et le , l'épave est remorquée jusqu'à l'embouchure de la rivière Khobi, juste au nord de Poti, puis coulée pour servir de brise-lames[6],[8]. Le navire est renfloué et démoli en 1958[9].
Notes
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Russian cruiser Pamiat Merkuria » (voir la liste des auteurs).
- Sous pavillons turcs à cause des conventions internationales, mais l’équipage reste allemand
- Rohwer, pp. 80–1
- Rohwer, pp. 91, 97–8
- Rohwer, pp. 100, 106
- Rohwer, pp. 131, 136, 138, 143, 149, 150
- « Cruiser Komintern » (consulté le )
- (ru) « ru:Бронепалубный крейсер "Память Меркурия" » (consulté le )
- Rohwer, pp. 177, 181
- Gardiner et Chesneau 1980, p. 323
Liens externes
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