Armoiries du grand-duché de Lituanie
Armoiries du grand-duché de Lituanie | |
Détails | |
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Adoption | XIVe siècle |
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Armoiries du Grand-Duché de Lituanie également connu sous le nom de Pogonia (pol. Pogoń, biél. Паго́ня, en lit. Vytis) est un symbole du Grand-Duché de Lituanie dérivé de la dynastie Giedyminowicz. L'une des plus anciennes armoiries d'Europe.
Bien que les historiens estiment que la création réelle des armoiries est bien antérieure, la première image connue des armoiries date de 1366. Il faisait alors partie du sceau du Grand-Duc Olgierd.
Les armoiries étaient officiellement incluses dans les armoiries du République des Deux Nations et étaient utilisées comme signe personnel des rois de Pologne. Les armoiries actuelles de la Lituanie, ainsi que de nombreuses armoiries de villes polonaises et les armoiries de Podlasie, font référence à son image.
Actuellement, le symbole est considéré comme faisant partie du patrimoine national de la Pologne, de la Lituanie et de la Biélorussie. Il est encore utilisé aujourd'hui par plusieurs familles princières polonaises (dont les familles Czartoryski et Sanguszko).
Étymologie et signification
[modifier | modifier le code]Le mot « pogonie » est d'origine slave. Il vient précisément d'un mot ruthène[1], pogonia, qu'on retrouve sous une forme proche en polonais ou en biélorusse actuel.
Le mot polonais pogoń signifie « la poursuite ».
Le mot lituanien Vytis signifie « le Poursuivant »[2]. En lituanien, d'autres termes peuvent se rencontrer : Waikymas, Pagaunė.
Blasonnement
[modifier | modifier le code]- Blasonnement du Pogonie biélorusse :
De gueules au chevalier d'argent à l'armure et la monture de même, cabrée à dextre, le chevalier tendant vers dextre une épée aussi d'argent dans sa main dextre et, dans sa main sénestre, tenant un écu de même frappé d'une croix d'Anjou d'or.
- Blasonnement du Vytis lituanien :
De gueules au chevalier d'argent à l'armure et la monture de même, cabrée à dextre et harmanchée d'azur et d'or, le chevalier, aux éperons d'or, tendant vers dextre une épée d'or et d'argent dans sa main dextre et, dans sa main sénestre, tenant un écu d'azur frappé d'une croix d'Anjou d'or.
Histoire
[modifier | modifier le code]Jusqu'en 1795
[modifier | modifier le code]Ces armoiries auraient été utilisées pour la première fois par Alexandre Nevski au XIIIe siècle[réf. nécessaire].
Elles auraient été utilisées par un seigneur de Polotsk en 1330.[réf. nécessaire]
Elles sont adoptées quelques années plus tard par Olgierd (Algirdas), grand-duc de Lituanie de 1345 à 1377. Ses descendants les conservent et, au début du XVe siècle, en font les armoiries officielles du grand-duché ainsi que du duché de Vilnius[réf. nécessaire].
C'est à ce moment que le blasonnement se fixe : auparavant, les couleurs et l'orientation du cheval changeaient fréquemment.
Le Pogonie reste l'emblème du grand-duché jusqu'en 1795.
Il constitue aussi le blason (herb) de la famille princière des Czartoryski : en polonais Czartoryski, herbu Pogoń litewska.
Des partages de la Pologne (1772-1795) à 1918
[modifier | modifier le code]Le Pogonie est donné comme emblème à plusieurs villes annexées par la Russie lors du premier partage de la Pologne en 1772.
Après le troisième partage de la Pologne (1795), le territoire du grand-duché est entièrement annexé par la Russie. Le Pogonie est alors introduit dans les armes impériales russes.
Les nationalistes lituaniens et biélorusses du XIXe siècle s'attachent beaucoup à ce blason, qu'ils considèrent comme un symbole de leurs nations.
Les armoiries de l'insurrection polonaise de 1830-1831 comportent deux parties : à gauche, l'aigle polonais ; à droite, le Vytis lituanien.
Au XXe siècle
[modifier | modifier le code]Les république de Lituanie et la République populaire biélorusse l'adoptent donc comme blason officiel lors de leur indépendance en 1918.
Les deux pays les distinguent tout de même. La Lituanie choisit un cheval harnaché d'or et d'azur et la Biélorussie opte pour le cheval entièrement d'argent.
Lorsque la Biélorussie est intégrée à l'URSS, les autorités interdisent l'usage du Pogonie, qui rappelle la noblesse et la monarchie. La Lituanie doit à son tour abandonner son Vytis en 1940, mais le Pogonie et le Vytis continuent d'être utilisés comme emblème par la diaspora des deux peuples.
Après la chute de l'URSS, la Lituanie et la Biélorussie reprennent leur blason.
Mais en 1995, le nouveau président de Biélorussie, Alexandre Loukachenko, remplace après un référendum le Pogonie par un emblème inspiré de celui de la république socialiste soviétique de Biélorussie.
Galerie
[modifier | modifier le code]-
Sceau d'Alexandre Nevski, avers (après 1236)
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Sceau de Dimitri Ier Donskoï, revers (XIVe siècle)
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Sceau de Narimunt Gediminovich, prince de Polotsk (1338)
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Sceau du prince de Pskov Alexandre Mikhaïlovitch (1331)
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Pogonie dans le Codex Bergshamar (1435)
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Armes de la république des Deux Nations après l'union de Lublin (1569)
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Armes de la république des Deux Nations
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Pogonie de 1581
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Drapeau du grand-duché de Lituanie (1792)
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Armoiries du grand-duché de Lituanie du panneau mural carrelé « Procession des Princes » à Dresde. Créé en 1904-1907.
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Armoiries des principautés et régions de Biélorussie et de Lituanie dans les armoiries de l'Empire russe (1882)
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Armes de la République populaire biélorusse (1918)
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Armoiries de la République populaire biélorusse sur un timbre de 1918
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Sceau de la Rada centrale biélorusse. 1943
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Vytis lituanien (1990)
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Vytis lituanien (1991)
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Armoiries actuelles de la Biélorussie
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Armorial de la noblesse polonaise (en fait, de la noblesse de Pologne et de Lituanie)
- Armoiries de la Lituanie
- Armorial de Biélorussie
- Armoiries de la Biélorussie
Liens externes
[modifier | modifier le code]- « Le Vytis, symbole commun à la Lituanie et au Bélarus » sur le site Art et culture de Lituanie des Cahiers lituaniens, août 2020
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Le mot « ruthène » (ou « russien », en polonais ruski qui ne signifie pas « russe ») se réfère jusqu'au XVIIIe siècle aux Slaves situés entre les Polonais et les Russes.
- Le chevalier est considéré comme poursuivant des envahisseurs