Pacha (titre)

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Le mot pacha (en turc, parfois transcrit pascha ou bashaw) était sous l'Empire ottoman, un titre de noblesse de haut rang accordé notamment aux gouverneurs de provinces. Il est un équivalent des titres de Hospodar (Souverain), ou de Seigneur.

Étymologie

Le mot est emprunté au turc paşa, et tire vraisemblablement son origine du persan Padichah[1].

Rôle dans le système politique de l'Empire ottoman

Seuls le sultan ottoman et le khédive d'Égypte ont eu le droit de pourvoir les offices et d'accorder les titres de pacha. À l'origine, le titre était destiné exclusivement au chef suprême de l'armée et aux gouverneurs de provinces[2], et il existait une hiérarchie de pachas à « une, deux, ou trois queues », dont la dignité était matérialisée par des queues de cheval flottant au bout d'une lance[3] ; ainsi, les beylerbeys étaient des pachas à « deux tough ou queue de cheval »[4]. Le rang de pacha est supérieur à celui de bey et d'agha, mais inférieur à celui de khédive et de vizir.

Pachas du Maroc

Au Maroc, un pacha, anciennement « gouverneur », était le représentant du sultan dans une ville ou dans une province[5]. L'un des plus connus est Thami El Glaoui, pacha de Marrakech. « Pacha » est aujourd'hui un terme qui désigne un haut fonctionnaire chargé de l'administration d'un district.

Quelques pachas européens

Le titre de pacha a pu, parfois, être attribué à des européens, pour services exceptionnels rendus au sultan :

  • Claude Alexandre de Bonneval, nommé pacha en 1730 comme commandant de l'artillerie turque sous le nom d'Ahmed Pacha ;
  • Joseph Seve, nommé pacha en 1833 comme généralissime de l'armée égyptienne sous le nom de Soliman Pacha ;
  • Jean Marius Michel, nommé pacha en 1879 pour sa gestion remarquable du port d'Istanbul sous le nom de Michel Pacha ;
  • Ödön Széchenyi, nommé pacha en 1880 pour ses activités de commandant en chef des pompiers d'Istanbul ;
  • Edouard Schnitzer, nommé pacha en 1886 pour différentes activités sous le nom d'Emin Pacha ;
  • Fernando Aranda, nommé pacha en 1886 comme général, chef des musiques du sultan sous le nom d'Aranda Pacha;
  • Victor-Marie Vitalis, nommé pacha pour ses nombreuses activités politiques et militaires sous le nom de Vitalis Pacha.

Et pour des services rendus en Égypte :

Notes et références

  1. Informations lexicographiques et étymologiques de « pacha » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  2. Alain Rey, Dictionnaire historique de la langue française, Dictionnaires le Robert 1992 (ISBN 2-85036-187-9), tome M-Z, p. 1399
  3. Larousse du XXe siècle, 1931, tome V, p. 302
  4. Robert Mantran, chapitre L'évolution des relations politiques entre le gouvernement ottoman et les odjakd de l'ouest, p. 52 du livre ???
  5. « Le mot pacha, qui a remplacé au début du XXe siècle le terme gouverneur, n'était pas vraiment inconnu au Maroc puisqu'il constituait par exemple le titre officiel du chef d'une tribu militaire. Mais c'est sous le protectorat français qu'a été vulgarisé son usage (importé de l'Algérie où, comme beaucoup de termes administratifs turcs, il était d'emploi courant). » Fouzia Benzakour, Driss Gaadi, Ambroise Queffélec, Le Français au Maroc, De Boeck Université, 2000. Google Livres.
  6. Bernard Le Nail,"Explorateurs et grands voyageurs bretons", (1998), Editions Gisserot

Bibliographie

  • Olivier Bouquet, Les pachas du sultan. Essai sur les agents supérieurs de l’État ottoman (1839-1909), Louvain, Peeters, 2007.