PSR B1257+12 d

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PSR B1257+12 C
Taille comparée de PSR B1257+12 C avec la Terre et Neptune selon différents modèles de composition.Du plus petit au plus grand rayon :modèle de planète métallique pure,type tellurique à 67 % Fe, 32,5 % MgSiO3,aqueuse à 75 % H2O, 3 % Fe, 22 % MgSiO3,aqueuse pure dépourvue d'enveloppe H2/He
Taille comparée de PSR B1257+12 C avec la Terre et Neptune selon différents modèles de composition.
Du plus petit au plus grand rayon :
modèle de planète métallique pure,
type tellurique à 67 % Fe, 32,5 % MgSiO3,
aqueuse à 75 % H2O, 3 % Fe, 22 % MgSiO3,
aqueuse pure dépourvue d'enveloppe H2/He
Étoile
Nom PSR B1257+12
Constellation Vierge
Ascension droite 13h 00m 01s
Déclinaison +12° 40′ 57″
Type spectral Pulsar

Localisation dans la constellation : Vierge

(Voir situation dans la constellation : Vierge)
Planète
Type Planète de pulsar
Caractéristiques orbitales
Demi-grand axe (a) 0,46  UA  [1]
Excentricité (e) 0,025 2 ± 0,000 2  [1]
Période (P) 98,211 4 ± 0,000 1  d  [1]
Inclinaison (i) 47 ± 4 °  [1],[2]
Argument du périastre (ω) 108,3 ± 0,5 °  [1]
Époque (τ) 2 449 766,5 ± 0,1JJ
Caractéristiques physiques
Masse (m) 3,9 ± 0,2 MT [1]
Découverte
Découvreurs Aleksander Wolszczan et Dale Frail
Méthode Chronométrie radio
Date
Statut confirmée[3]

PSR B1257+12 d ou Phobétor, anciennement PSR B1257+12 C, est une exoplanète rocheuse orbitant autour de PSR B1257+12 (alias Lich), un pulsar milliseconde située à une distance d'environ 710 ± 40 parsecs ou 2 300 années-lumière dans la constellation de la Vierge. Il s'agit donc d'une planète de pulsar.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Phobétor orbite en 98,2 jours à 0,46 UA de Liche.

D'un peu moins de quatre fois la masse de la Terre (3,9 M), c'est la troisième planète de ce système planétaire par demi-grand axe croissant. Ce système contient plusieurs planètes, dont PSR B1257+12 c (alias Poltergeist), un peu plus massive mais d'orbite voisine. Ces deux planètes exerçant l'une sur l'autre des perturbations gravitationnelles sensibles qui ont permis de préciser leurs paramètres orbitaux[3],[4].

Planète Masse
(M)
Demi-grand axe
(UA)
Période orbitale
(d)
Excentricité
  PSR B1257+12 b   0,020 ± 0,002   0,19   25,262 ± 0,003   0,00
  PSR B1257+12 c   4,3 ± 0,2   0,36   66,5419 ± 0,0001   0,0186 ± 0,0002
  PSR B1257+12 d   3,9 ± 0,2   0,46   98,2114 ± 0,0002   0,0252 ± 0,0002
  PSR B1257+12 e   4 × 10-4 [5]   2,6   1 250   ?
Système planétaire de PSR B1257+12[1].

Découverte[modifier | modifier le code]

Phobetor et sa voisine Poltergeist sont découvertes en par Aleksander Wolszczan et Dale Frail grâce au radiotélescope d'Arecibo. Elles sont peut-être les premières planètes jamais détectées en dehors du Système solaire[a], par chronométrie radio utilisant les variations de fréquence de rotation d'un pulsar pour identifier les éventuels corps en rotation autour de lui[4].

Formation[modifier | modifier le code]

Plusieurs scénarios tentent d'expliquer la présence inattendue de planètes orbitant un pulsar, de fait, une étoile non seulement « morte » mais ayant fini sa vie en supernova dévastatrice.

Une des hypothèses envisage la formation de planètes de pulsar à partir de l'accrétion du disque de matière éjecté par la supernova. Des simulations numériques montrent que dans un tel scénario, seulement deux ou trois planètes peuvent se former très près du pulsar, soit environ 0,5 unité astronomique (UA) de celui-ci. Or, à 0,46 UA, Phobétor est la planète (confirmée) la plus éloignée de son étoile, le système planétaire dans lequel elle se trouve étant légèrement plus grand que l'orbite de Mercure[8],[9],[10].

Désignation[modifier | modifier le code]

En , l'Union astronomique internationale (IAU) lance NameExoWorlds, une consultation publique qui propose de nommer dix-neuf systèmes planétaires (14 étoiles et 31 exoplanètes en orbite autour d'elles)[11].

Dans ce cadre, PSR B1257+12 d est officiellement nommée Phobétor en . Le nom est inspiré d'un des trois dieux de la mythologie grecque personnifiant les rêves et les cauchemars. Or, sauf dans leurs rêves ou cauchemars les plus fous, les astronomes ne s'attendaient pas à trouver des planètes pouvant survivre à une supernova, ou se former à partir de ses restes : un processus de formation que l'on peut d'ailleurs qualifier de cauchemardesque[12],[13].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. En considérant que HD 114762 Ab est une naine brune[6] et que les données concernant Gamma Cephei étaient insuffisantes en pour conclure à l'existence de Gamma Cephei Ab[7].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g (en) M. Konacki, A. Wolszczan, « Masses and Orbital Inclinations of Planets in the PSR B1257+12 System », The Astrophysical Journal, vol. 591, no 2,‎ , L147-L150 (lire en ligne [PDF]) DOI 10.1086/377093.
  2. L'inclinaison de cet astre est estimée à 47 ± 4° ou à 133 ± 4° car il est impossible de déterminer le sens direct ou indirect de la révolution de cet astre autour du pulsar.
  3. a et b (en) « PSR B1257+12d », sur California Institute of Technology (consulté le ).
  4. a et b (en) Alexander Wolszczan, « Confirmation of Earth-Mass Planets Orbiting the Millisecond Pulsar PSR B1257 + 12 », Science, États-Unis, Association américaine pour l'avancement des sciences, vol. 264, no 5158,‎ , p. 538-542 (DOI 10.1126/science.264.5158.538, lire en ligne, consulté le ).
  5. (en) Extrasolar.net « PSR 1257+12 d »
  6. (en) Latham, David W., Stefanik, Robert P., Mazeh, Tsevi, Mayor, Michel et Burki, Gilbert, « The unseen companion of HD114762 - A probable brown dwarf », Nature,‎ (DOI 10.1038/339038a0).
  7. (en) Artie P. Hatzes, William D. Cochran, Michael Endl, Barbara McArthur, Diane B. Paulson, Gordon A. H. Walker, Bruce Campbell et Stephenson Yang, « A Planetary Companion to γ Cephei A », The Astrophysical Journal, vol. 599, no 2,‎ , p. 1383-1394 (DOI 10.1086/379281, lire en ligne [PDF]).
  8. smaël Cognard et Gilles Theureau, « Les pulsars, des astres à planètes », sur Pour la science, (consulté le ).
  9. Laurent Sacco, « Comment des exoplanètes peuvent-elles se former autour de pulsars ? », sur Futura, (consulté le ).
  10. (en) AlexWolszczan, « Discovery of pulsar planets », New Astronomy Reviews, vol. 56, no 1,‎ , p. 2-8 (ISSN 1387-6473, DOI 10.1016/j.newar.2011.06.002, lire en ligne, consulté le ).
  11. (en) « 2015 NameExoWorlds Competition » (consulté le ).
  12. Philippe Henarejos, « Les exoplanètes reçoivent leurs premiers noms », sur Ciel et Espace, (consulté le ).
  13. (en) Calla Cofield, « Undead and Mythological Creatures Inspire New Names for Stars, Alien Planets », sur Space.com, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]