Naomi Oreskes

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Naomi Oreskes (née le ) est une historienne des sciences et universitaire américaine. Elle est professeure d'histoire des sciences et professeure affiliée de sciences de la terre et de planétologie à l'université Harvard depuis 2013. Elle a effectué des recherches sur des sujets environnementaux dont le réchauffement climatique. Elle est connue pour son livre Les Marchands de doute (2010), co-écrit avec Erik Conway.

Biographie[modifier | modifier le code]

Naomi Oreskes est la fille de Susan Eileen (Nagin), une enseignante, et Irwin Oreskes, un professeur. Elle fait ses études secondaires à la Stuyvesant High School, New York[1]. Elle obtient son diplôme de géologie en 1981 à la Royal School of Mines, Imperial College de Londres[2],[3] et soutient en 1990 une thèse de doctorat en géologie et histoire des sciences à l'université Stanford[4].

Elle travaille cinq ans dans une compagnie minière en Australie, puis elle poursuit ses études en histoire des sciences, qu'elle enseigne à l'université Stanford (1984-1989), à Dartmouth College (1990-1996), à l'université de New York (1996-1998)[5] et à l'université de Californie à San Diego (1998-2013)[3]. Depuis 2013, elle est professeure à l'université Harvard[4].

Activités de recherche et éditoriales[modifier | modifier le code]

Naomi Oreskes a notamment travaillé sur les méthodes scientifiques. Elle a également publié un essai concernant la science et la société, publié dans la revue scientifique Science en 2004.

En 2010, la publication de l'essai Les Marchands de doute, coécrit avec l'historien à la NASA Erik M. Conway, la fait connaître du grand public[6]. La plupart des évaluateurs l'ont reçu « avec enthousiasme » »[7]. Un critique a déclaré que « Merchants of Doubt » fait l'objet de recherches et de documents exhaustifs et pourrait être l'un des livres les plus importants de 2010. Un autre critique a vu le livre comme son choix pour le meilleur livre scientifique de l'année[8]. Le livre est réédité en 2020 avec une préface d'Al Gore[9].

Un film documentaire inspiré du livre, Merchants of Doubt (en) sort en 2015[10].

En 2014, elle publie avec Erik M. Conway L'effondrement de la civilisation occidentale, un récit de science-fiction concernant le XXIe siècle, puis en 2024, ils publient Le Grand Mythe. Comment les industriels nous ont appris à détester l’État et à vénérer le libre marché[11],[12].

Publications[modifier | modifier le code]

  • avec Erik M. Conway, Les Marchands de doute, ou comment une poignée de scientifiques ont masqué la vérité sur des enjeux de société tels que le tabagisme et le réchauffement climatique [« Merchants of Doubt »], New York, Le Pommier, (1re éd. 2010 [en anglais]), 355 p. (ISBN 978-1-59691-610-4).
  • avec Erik M. Conway, L'effondrement de la civilisation occidentale [« Collapse of Western Civilization »], Les liens qui libèrent, (1re éd. 2013 [en anglais]), 124 p. (ISBN 979-10-209-0113-2, lire en ligne).
  • Science on a Mission: How Military Funding Shaped What We Do and Don’t Know about the Ocean. University of Chicago Press, 2021 (non traduit en français).
  • Why trust science?; Princeton University Press, 2019 (non traduit en français)
  • The rejection of Continental drift: Theory and Method in American Earth Science, Oxford University Press, 1999 (non traduit en français)
  • avec Erik M. Conway, Le Grand mythe. Comment les industriels nous ont appris à détester l’État et à vénérer le libre marché, trad. Elise Roy, Les Liens qui libèrent, 2024, 704 p.[11].

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Nancy Mancini, « 2021 Distinguished Alumni Award Presented to Naomi Oreskes », sur Stanford University, (consulté le )
  2. a et b « Scientific Woman of the Week - Naomi Oreskes », sur Université libre de Bruxelles, (consulté le ).
  3. a et b Elena Sender, « Portrait - Naomi Oreskes, géologue, historienne, lanceuse d'alerte », Sciences et avenir,‎ , p. 813-814 (lire en ligne)
  4. a et b « Curriculum Vitae », sur Université Harvard, màj mars 2023 (consulté le ).
  5. Paul W. Drake, « Appointment of Sixth College Provost », sur Université de Californie à San Diego, (consulté le ).
  6. [compte rendu] « Naomi Oreskes, Erik Conway, Les Marchands de doute trad. de l'américain par Jacques Treiner, Paris, Éd. Le Pommier, 2012 », Questions de communication, no 23,‎ , p. 462-464 (lire en ligne, consulté le ).
  7. Chrétien Rohr, « Die Machiavellis der Wissenschaft. Das Netzwerk des Leugnens », Physik in unserer Zeit, vol. 46, no 2,‎ , p. 100 (DOI 10.1002/piuz.201590021)
  8. Robin McKie, « Marchands du doute par Naomi Oreskes et Erik M. Conway », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. a et b « Oreskes’ Book Wins History of Science Society Prize », sur UCSD, (consulté le ).
  10. Edward Helmore, « The film that reveals how American 'experts' discredit climate scientists », The Guardian,
  11. a et b [entretien et compte rendu du livre] Stéphane Foucart, « Naomi Oreskes, historienne des sciences : « Nous mettons en œuvre aux États-Unis des idées politiques qui ne fonctionnent pas. Nous payons le prix fort du libre marché » », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. [entretien] Isabelle Raymond, « "Le Grand Mythe" : "C'est l'idée que la liberté du marché, allait de pair avec la liberté au sens large", explique une économiste américaine », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  13. « Previous Awardees », Francis Bacon Award in the History and Philosophy of Science and Technology (consulté le )
  14. (de) « Ehrenrätinnen und Ehrenräte, Ehrendoktorinnen und Ehrendoktoren », sur École polytechnique fédérale de Zurich, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]