Moëz Majed

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Moëz Majed
Moëz Majed en 2014.
Biographie
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Voir et modifier les données sur Wikidata (50 ans)
TunisVoir et modifier les données sur Wikidata
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Activité
Père

Moëz Majed (arabe : معز ماجد), né le à Tunis, est un éditeur, traducteur et poète tunisien d'expression française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation et carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

Né à Tunis le , Moëz Majed est le fils du poète et intellectuel Jaafar Majed. Il obtient en 1998 un DEA en biologie de la faculté des sciences de Tunis et s'installe ensuite en France où, après un passage au Muséum national d'histoire naturelle de Paris, il obtient un master en management à l'École centrale de Lille en 2000.

De 2000 à 2006, il occupe des postes de cadre dirigeant dans l'industrie de la biotechnologie en France. Puis, en 2006, il rentre en Tunisie pour mener une carrière de chef d'entreprise dans le secteur des nouvelles technologies de l'information, où il occupe jusqu'en 2017 des postes de cadre dirigeant.

À partir de 2017, il se détourne du monde de l'entreprise pour se consacrer entièrement à l'écriture et à l'action culturelle en Tunisie.

Poésie[modifier | modifier le code]

La carrière littéraire de Moëz Majed commence dès 1997 avec la parution de son premier recueil, L'Ombre... la lumière, aux éditions Arabesques à Tunis, suivi par son deuxième recueil, publié en 2008 chez Contraste Édition (Sousse) et intitulé Les Rêveries d'un cerisier en fleurs[1],[2]. En paraît aux éditions L'Harmattan (Paris) son troisième recueil, L'Ambition d'un verger, préfacé par Patrick Voisin[3].

Dans le numéro 147 de la revue Décharge paru en , Slaheddine Haddad écrit : « Chez ce jeune poète, nous retrouvons un attachement indéfectible aux sources profondes de l'authenticité et un désir incessant d'échapper à tout instinct de renfermement. Ses poèmes se veulent une ouverture sans relâche et sans retenue sur ce qui bruisse autour de nous, sur une société débarrassée de ses restrictions. Une approche délibérée, chargée d'une immense générosité et d'une extrême douceur dans un monde régi essentiellement par la violence »[4].

Francophone, l'écriture de Moëz Majed se veut universelle, sans pour autant occulter la part du déterminisme culturel arabo-musulman. Tout en ne niant pas sa part de la culture arabo-musulmane, sa démarche poétique se refuse d'en exploiter activement les leviers, préférant la laisser infuser passivement par touches discrètes dans son expression poétique.

En 2010, avec la parution aux éditions L'Harmattan de son troisième recueil, L'Ambition d'un verger, Majed conforte son statut de l'une des principales voix de la nouvelle expression poétique de langue française en Tunisie[5].

Lauréat du concours de poésie Paul Verlaine en 2011[1], il publie Gisants, un livre réalisé avec le calligraphe Nja Mahdaoui et paru aux éditions Fata Morgana (France) en 2012.

En 2013, il fonde le Festival International de poésie de Sidi Bou Saïd[1] et participe au festival Voix de la Méditerranée à Lodève (France), événement suivi de plusieurs autres participations à des festivals de poésie à Sète (2014), Medellín (2015) et Hanoï (2019).

En 2014 paraît aux éditions Fata Morgana son livre Chants de l'autre rive, réalisé à nouveau avec le calligraphe Nja Mahdaoui[1].

Dans son numéro 59 paru en , la revue française Poésie Première lui consacre son article d'ouverture. Le critique Emmanuel Hiriart y écrit : « Les poèmes que Moëz Majed dérobe au temps pour les partager exigent de leur lecteur qu'il se retire à leurs côtés et vienne avec eux mûrir son silence »[6].

Sa poésie a été traduite dans plusieurs langues dont, notamment l'anglais grâce au critique et poète maltais Norbert Bugeja, et a fait l'objet de plusieurs études et publications, par la revue littéraire bengalie Torkito Tarjoni[7], mais aussi de l'université de Malte[8] ainsi que l'université d'Édimbourg[9].

En 2017, il décide de se consacrer entièrement à l'écriture et à l'action culturelle, entamant des projets d'écriture poétique, de traductions et un activisme culturel à l'échelle de la Tunisie et à l'international.

En 2019 paraît aux éditions Al Ahlia (Jordanie) une sélection de poèmes, traduits en arabe par Mohamed Ghozzi, Mohamed Naceur Mouelhi et Majed, sous le titre Non loin de là[1] (غير بعيد من هنا). À partir de septembre de la même année, il co-produit et co-présente avec Emna Louzyr une émission radiophonique, Tout un poème, sur Radio Tunis chaîne internationale (RTCI), entièrement consacrée à la poésie[10]. Il est également chroniqueur littéraire sur RTCI, présentant une rubrique (Bloc Notes) qui reçoit chaque semaine des auteurs et des éditeurs tunisiens et étrangers.

En 2021, il fait paraître aux éditions Nirvana (Tunis), en compagnie d'Emna Louzyr, un livre intitulé Tout un poème tiré de leur émission du même nom[11].

Édition[modifier | modifier le code]

Au décès de son père, le , il reprend l'activité d'édition que ce dernier a lancée en 1994 et entreprend de faire vivre et de moderniser la revue littéraire Rihab Al Maarifa fondée par Jaafar Majed et paraissant sans interruption jusqu'en 2011.

En 2011, il fonde le mensuel francophone Opinions dont la ligne éditoriale est consacrée à l'actualité[12]. Ce support papier qui voit le jour au lendemain de la révolution tunisienne disparaît en 2013.

Publications[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e « Parution du nouveau recueil de poésie de Moëz Majed : Non loin de là », sur femmesdetunisie.com, (consulté le ).
  2. Slaheddine Haddad, « Les rêveries d'un cerisier en fleurs »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur jetsetmagazine.net, .
  3. « La poésie de Moëz Majed : une lueur entremblantée... entre ombre et lumière » [PDF], sur kubaba.univ-paris1.fr (consulté le ).
  4. Décharge, no 147, septembre 2010 (ISSN 0249-3012)[réf. incomplète].
  5. Hatem Bourial, « Si le grain ne meurt... », Le Renouveau,‎ .
  6. Poésie Première, no 59, septembre 2014 (ISSN 1259-4407)[réf. incomplète].
  7. (en) « Poems by Moëz Majed », sur torkitotarjoni.in, (consulté le ).
  8. (en) « Norbert Bugeja translates major Tunisian poem by Moëz Majed into English », sur um.edu.mt, (consulté le ).
  9. (en) Moëz Majed, « Moëz Majed: Poems », CounterText, vol. 4, no 2,‎ , p. 281–293 (ISSN 2056-4406 et 2056-4414, DOI 10.3366/count.2018.0131, lire en ligne, consulté le ).
  10. « Tout un poème, une nouvelle émission littéraire de RTCI », sur kapitalis.com, (consulté le ).
  11. Haithem Haouel, « Vient de paraître — Tout un poème d'Emna Louzyr et Moez Majed : un florilège de poèmes », La Presse de Tunisie,‎ (ISSN 0330-9991, lire en ligne, consulté le ).
  12. « Opinions : premier magazine d'opinions en Tunisie », sur babnet.net, (consulté le ).
  13. Ali Louati, « À l'ombre des « cerisiers en fleurs » de Moëz Majed », La Presse de Tunisie,‎ (ISSN 0330-9991).
  14. « Voix poétiques », Le Renouveau,‎ .

Liens externes[modifier | modifier le code]