Aller au contenu

Meurtres de Sylvie Trémouille et Daniel Buffière

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Meurtres de Sylvie Trémouille et Daniel Buffière
Fait reproché Homicide
Chefs d'accusation meurtre
Auteurs Claude Duviau
Pays Drapeau de la France France
Ville Saussignac
Nature de l'arme Arme à feu
Type d'arme Fusil
Date
Nombre de victimes 2
Jugement
Statut Affaire jugée
Tribunal Cour d'assises de Périgueux
Date du jugement

Le double meurtre de Sylvie Trémouille et Daniel Buffière a lieu le à Saussignac. L'homicide, perpétré par Claude Duviau, survient lors d'une inspection de routine de la Direction départementale de l'agriculture de la Dordogne (DDA) d'une exploitation agricole à Saussignac.

C'est la première fois que des inspecteurs sont tués en mission depuis la création de l'inspection du travail.

Protagonistes

[modifier | modifier le code]

Sylvie Trémouille est contrôleuse à l'Inspection du travail, de l'emploi et de la politique sociale agricole. Daniel Buffière est responsable du service contrôle de la Mutualité sociale agricole[1].

Le meurtrier, Claude Duviau, est un agriculteur, ancien militaire et ancien assureur. Proche de la Coordination rurale[2], il exploite une ferme produisant des prunes, de la vigne et des cerises[3]. Il emploie des travailleurs étrangers sans papier[2] mais son exploitation n'est plus rentable financièrement. Il est placé en liquidation judiciaire[3].

Déroulement

[modifier | modifier le code]

Le , les deux inspecteurs réalisent des contrôles dans le département. Ils repèrent la ferme de Claude Duviau et interrogent les saisonniers au travail, après avoir contrôlé leurs identités. Ils poursuivent le contrôle auprès de l'agriculteur, ayant remarqué que, « sur les onze travailleurs contrôlés, trois sont salariés d’un prestataire de services ». Le ton monte au cours des échanges et, prétextant aller chercher des documents dans les bâtiments, Claude Duviau sort avec une arme à feu[1].

L'agriculteur tue alors les victimes à coups de fusil. Daniel Buffière est tué presque à bout portant, de face, Sylvie Trémouille est abattue d'une balle dans le dos alors qu'elle tente de lui échapper[1]. Elle meurt presque sur le coup, Daniel Buffière décède lui quelques heures plus tard.

L'agriculteur tente ensuite de se suicider en retournant son fusil contre lui, mais ne meurt pas. Il est blessé à la mâchoire et perd un bout de menton[3].

Procès et obsèques

[modifier | modifier le code]

Les obsèques des deux victimes ont eu lieu le . Un millier de personnes assistent à chacun des enterrements. Sylvie Trémouille est enterrée à Azerat et Daniel Buffière à Bassillac. Les ministres Jean-Louis Borloo, Hervé Gaymard, Gérard Larcher et Frédéric de Saint-Sernin sont présents à ces cérémonies.

Le procès du meurtrier a lieu du au à la cour d'assises de Périgueux[1]. Claude Duviau est condamné à une peine de 30 ans de réclusion criminelle pour meurtre[4]. Il meurt d'un infarctus en prison le [5].

Conséquences et réactions politiques

[modifier | modifier le code]

De nombreuses manifestations d'inspecteurs du travail et de travailleurs sociaux ont lieu dans les jours qui suivent ce double meurtre ; le crime provoque de fortes réactions parmi la profession. certains contrôleurs « reprochent le manque de réaction officielle, rapide et forte des ministères du Travail et de l’Agriculture »[1].

Pour Gérard Filoche, les deux inspecteurs ont été « assassinés » « froidement et avec préméditation »[2]. C'est la première fois que des agents d'administration chargés de faire respecter le droit du travail sont tués en mission, depuis la création de l'inspection du travail en 1892[6],[3].

Des associations comme Acrimed reprochent le traitement du double meurtre, considéré comme partial, [6].

Une stèle en l'honneur des deux victimes est inaugurée le au cours d'une cérémonie du souvenir à Périgueux, en présence des ministres Dominique Bussereau et Gérard Larcher. 20 ans après les faits, des manifestations en hommage aux victimes sont organisées par l'intersyndicale de l'inspection du travail[7].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c d et e « 20 ans après le meurtre de deux fonctionnaires, l'Inspection du travail craint de nouvelles violences », sur Basta!, (consulté le )
  2. a b et c Gérard Filoche, « Il y a 20 ans, l'assassinat de deux agents de l'inspection du travail », Gauche démocratique et sociale,‎ (lire en ligne).
  3. a b c et d Jeanne de Butler, « Double meurtre des inspecteurs du travail en Dordogne : 20 ans après, le village de Saussignac s'en souvient encore - France Bleu », sur France Bleu, (consulté le )
  4. L'agriculteur Claude Duviau condamné à trente ans de réclusion criminelle. Le Monde, 10 mars 2007. Lire en ligne
  5. « Dordogne: L'homme qui avait abattu deux inspecteurs du travail est mort en prison », sur 20 Minutes, (consulté le )
  6. a et b Jérôme Martineau, « Meurtres sans importance audiovisuelle : deux inspecteurs du travail tués », Acrimed, (consulté le )
  7. « Metz. Meurtre de deux inspecteurs du travail il y a vingt ans : « Le ministère ne s’est pas positionné de façon forte pour défendre nos missions » », Le Républicain Lorrain, (consulté le )

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]