Melchior Joller

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Melchior Joller
Illustration.
Portrait peint vers 1860.
Fonctions
Conseiller national
7 décembre 18572 décembre 1860
Circonscription Nidwald
Biographie
Date de naissance ou
vers le 1er janvier 1818
Lieu de naissance Stans (NW)
Date de décès 9 novembre 1865 (47 ans)
Lieu de décès Rome
Nationalité Suisse
Mère Veronika Gut
Diplômé de Université de Fribourg-en-Brisgau
Profession Avocat
Journaliste
Agriculteur

Melchior Joller, né le ou vers le à Stans (originaire de Dallenwil) et mort le à Rome, est un avocat, journaliste et homme politique suisse, représentant du radicalisme.

Il est député du canton de Nidwald au Conseil national de fin 1857 à fin 1860.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines et famille[modifier | modifier le code]

Melchior Joller ou Joh. Melchior Al. Joller naît le [1] ou vers le à Stans, dans le canton de Nidwald[2]. Il est originaire de Dallenwil, dans le même canton[2].

Son père, Jakob, est agriculteur et marguillier[2]. Il est le petit-fils de Veronika Gut[2], figure de la résistance du canton de Nidwald à la République helvétique et au Pacte fédéral de 1815[3].

Il épouse en 1842 Karoline Wenz, fille d'un clerc à Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne[2]. Ils ont sept enfants : quatre garçons et trois filles[4].

Études[modifier | modifier le code]

Après l'école latine à Stans de 1829 à 1833, il étudie au gymnase à Lucerne jusqu'en 1836 puis fait des études de droit à l'université de Fribourg-en-Brisgau jusqu'en 1841[2].

Parcours professionnel et politique[modifier | modifier le code]

Il exerce le métier d'avocat à partir de 1841 et celui d'agriculteur, en parallèle, à partir de 1845, tout en s'engageant en politique au sein du mouvement radical[2].

Fondateur en 1844[2] du premier journal du canton de Nidwald[4], l'hebdomadaire Nidwaldner Wochenblatt, il cherche à diffuser l'idéologie libérale, progressiste et favorable à l'État fédéral. Après treize numéros, le journal est interdit sur pression du clergé. Il reparaît après la guerre du Sonderbund et la création de l'État fédéral de 1848, jusqu'en 1857[2].

Il tente d'influencer la rédaction de la nouvelle Constitution nidwaldienne. Comme avocat, il lutte pour un droit pénal plus humain. Ayant réussi à éviter la condamnation à mort d'un meurtrier, il défend l'idée qu'il est désormais moralement impossible, du fait de ce précédent, de prononcer cette peine dans le canton de Nidwald[2].

La Landsgemeinde l'élit de manière inattendue au Conseil national en 1857[4], où il siège avec les libéraux-radicaux jusqu'à la fin de la législature, le [1],[2].

Autres activités[modifier | modifier le code]

Il est président de la Société théâtrale de Stans de 1851 à 1852 et membre de la commission de l'imprimerie Vereinsdruckerei en 1852[2].

Secrétaire de la Société cantonale des carabiniers de 1854 à 1863, il est l'un des principaux organisateurs de la Fête fédérale de tir qui a lieu à Stans en 1861 dans un esprit de réconciliation nationale[2].

Phénomènes paranormaux[modifier | modifier le code]

Photographie de la famille Joller vers 1857.

D'étranges phénomènes paranormaux se produisent dans sa maison, appelée Spichermatt[5], à partir de l'été 1862 (fantômes, fenêtres et portes qui s'ouvrent et se ferment jusqu'à se briser, meubles renversés, pierres qui tombent sur les enfants)[6],[7]. Des centaines de personnes en sont témoins[6] et la presse s'en fait l'écho jusqu'à l'étranger[7]. Les autorités font même déménager la famille pendant trois jours à partir du [8] et surveiller la maison par la police, qui ne constate cependant rien d'anormal[9]. La maison hantée, rasée en 2010[10],[11],[12], fait l'objet d'un documentaire coproduit par ZDF et Arte en 2003, intitulé Das Spukhaus, sur la base du livre de témoignage de 1863 de Melchior Joller[13]. Un des experts interrogés émet l'hypothèse que le sous-locataire vivant dans la partie arrière de la maison aurait tout mis en scène pour obtenir le départ de la famille Joller, qui était alors fortement endettée[14]. La légende, elle, veut que ce soit la grand-mère de Melchior Joller, Veronika Gut, qui cherchait à punir son petit-fils aux idées trop libérales[11],[15].

Déménagement et décès[modifier | modifier le code]

Ne pouvant plus mener une vie normale à Stans[2], où il fait l'objet de rumeurs et de moqueries[16], Melchior Joller s'établit avec sa famille à Zurich en automne 1862[17], puis à Rome, où il s'engage dans le corps des zouaves pontificaux[2] et demande en vain audience au pape pour lui raconter son histoire[15].

Il meurt le à Rome, appauvri[2] et brisé[18].

Ouvrage[modifier | modifier le code]

  • (de) Darstellung selbsterlebter mystischer Erscheinungen, Zurich, F. Hauke, , 91 p. (lire en ligne)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : documents utilisés pour la rédaction de l'article

  • (de) Das Spukhaus / La maison hantée [Production de télévision], Volker Anding (de) (, 1 h 29 minutes) Coproduction ZDF et Arte. Consulté le . Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (de) Brigitt Flüeler, « Von allen (guten) Geistern besucht », Nidwaldner Kalender für das Jahr 2007, vol. 148,‎ , p. 155 à 160 (lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (de) Lukas Vogel, Schreckliche Gesellschaft : das Spukhaus zu Stans und das Leben von Melchior Joller, Baden, Hier + Jetzt, Verlag für Kultur und Geschichte, , 142 p. (ISBN 9783039192373)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Biographie de Melchior Joller », sur le site de l'Assemblée fédérale suisse.
  2. a b c d e f g h i j k l m n o et p Peter Steiner (trad. Pierre-G. Martin), « Melchior Joller » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  3. Peter Steiner (trad. André Naon), « Veronika Gut » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  4. a b et c Flüeler, p. 158.
  5. Flüeler, p. 155.
  6. a et b Anding, 2 min 10 à 2 min 40.
  7. a et b Flüeler, p. 156.
  8. Andig, 57 min 20.
  9. Andig, 55 min 20.
  10. (de) « STANS: Dem Spuk ein Ende gesetzt », sur Luzerner Zeitung, (consulté le )
  11. a et b Agence télégraphique suisse, « Maison hantée », Le Nouvelliste,‎ , p. 6 (lire en ligne)
  12. (de) Matthias Piazza, « Als der Geist in Stans sein Zuhause verlor », sur Luzerner Zeitung, (consulté le )
  13. Anding, 1 h 28 et 58 sec.
  14. Anding, 19 min 5 à 19 min 24.
  15. a et b (de) Anna Rothenfluh, « Die böse Seele der Stanser Grossmutter, die ihren Enkel ins Grab polterte », sur Watson, (consulté le )
  16. Anding, p. 1 h 20 et 52 sec.
  17. Anding, 2 min 54.
  18. Anding, 3 min 3.

Liens externes[modifier | modifier le code]