Maison de La Boétie

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Maison de La Boétie
Façade de la maison sur la place du Peyrou.
Présentation
Destination initiale
Hôtel particulier
Style
Construction
Patrimonialité
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Pays
Département
Commune
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La maison de La Boétie est un hôtel particulier français situé à Sarlat-la-Canéda, au n° 10 de la place du Peyrou, à droite de l'entrée du Passage Henri de Segogne.

Notes sur la famille La Boétie[modifier | modifier le code]

Antoine de La Boétie appartient à une ancienne famille bourgeoise de Sarlat, d'abord appelée Boyt.

Leur nom figure dans des mémoires de 1204 et 1280 dans lesquels on les voit mêlés à des querelles entre les abbés de Sarlat, seigneurs de la ville, et les bourgeois de Sarlat représentés par les consuls. Leur nom est cité dans une lettre de remerciement de la jurade adressée au pape Jean XXII après la création de l'évêché de Sarlat. En 1400, ils apparaissent dans plusieurs quittances de redevances pour une maison appelée la Petite-Borie-des-Places.

D'autres titres concernent un pré, appelé La Poulque, et d'une terre qui en dépendait. En 1451, Guillaume Boyt (†1467) a acheté le moulin du Clusel, sur la Cuze, qui en était voisin. Son fils, Raymond Boyt († avant 1499), est marié avec Hélène de Verdon. Le , un acte est passé entre Étienne de Magnanat, parent et tuteur des enfants de Raymond Boyt, et les représentants de l'évêque concernant les droits féodaux à payer à l'évêque. Les enfants de Raymond Boyt dont Étienne de Magnanat est le tuteur sont Antoine, Étienne, Guantounet et Iolande. Dans un acte de vente du , Antoine de La Boithie, est qualifié de bachelier ès droit. La famille de La Boétie aimait les rentes. Antoine de La Boétie en a augmenté considérablement le nombre. C'est Antoine qui le premier a donné à son nom la forme de La Boétie. De la bastide qu'avait construit son père près du moulin du Clusel, entre 1486 et 1499, appelée Boyt, Boyte. et en patois, Boytio, Boytia, La Boytia, il se disait sieur de La Boytie, transformé en Boëtie. En 1529, Antoine de La Boétie se qualifie de seigneur du repaire de La Mothe-les-Sarlat. Antoine de La Boétie avait, comme d'autres de ses contemporains, des prétentions nobiliaires en cherchant à transformer sa terre bourgeoise de La Boétie en repaire noble de La Mothe. Antoine de La Boétie s'est marié avec Philippe de Calvimont, de la branche des Calvimont de l'Herm, paroisse de Tursac. Philippe de Calvimont avait deux frères, dont l'un, Jean de Calvimont, a été conseiller au parlement de Bordeaux, nommé second président de ce parlement par François Ier, et, en 1526, son ambassadeur auprès de Charles Quint pour négocier la rançon de ses enfants, un autre a été prêtre. De ce mariage sont nés Clémence, Anne et Étienne. Antoine de La Boétie vivait encore en 1540[1] bien qu'il ait fait son testament en 1533. Il est probablement mort avant 1547, date généralement attribuée à la rédaction par Étienne de La Boétie du Discours de la servitude volontaire[2].

Historique[modifier | modifier le code]

La maison de La Boétie a été construite par Antoine de La Boétie, ou La Boytie, lieutenant criminel de la sénéchaussée de Sarlat, entre 1520 et 1525.

Étienne de La Boétie, l'ami de Michel de Montaigne, y est né le .

La maison a été restaurée en 1910, après son classement en 1889. Pour la restauration de la façade sur la place du Peyrou les architectes des monuments historiques ne se sont pas contentés de restaurer la façade mais de la restituer dans sa forme qui paraissait la plus achevée. Les meneaux des fenêtres ont été refaits.

En 2023, la maison fait partie des onze sites de la Nouvelle-Aquitaine retenus pour bénéficier de l'aide du Loto du patrimoine et doit recevoir à ce titre une aide de 170 000 euros de la part de la Mission Patrimoine de Stéphane Bern[3]. L'édifice va faire l'objet d'une restauration complète en 2024, les subventions diverses couvrant presque intégralement la somme d'un million d'euros nécessaire à ces travaux[3].

Description[modifier | modifier le code]

Vue d'ensemble de la place du Peyrou.

La façade de la maison sur la place du Peyrou a été construite dans le style de la Renaissance italienne mise à la mode par François Ier après les guerres d'Italie.

La maison reprend les dispositions traditionnelles de maisons patriciennes urbaines, avec un rez-de-chaussée pouvant être public et pouvant être destiné à abriter une échoppe. Le premier étage est l'étage noble, réservé au propriétaire et où il reçoit.

Un passage public permet d'accéder à une cour où se trouve l'extension de la maison. Cette seconde maison est perpendiculaire à la première. Cette maison contient un escalier.

À l'intérieur, la maison n'a conservé de son décor initial qu'une cheminée Renaissance. Le toit de lauzes, les combles et les charpentes ont conservé leur authenticité.

Dans une des pièces de la maison, désignée comme La chambre d'Étienne, le texte du Discours de la servitude volontaire est écrit sur la totalité des murs. Cette fresque a été réalisée par l'artiste contemporain Arno Fabre en , dans le cadre d'une résidence d'artiste[4].

Protection[modifier | modifier le code]

La maison de la Boétie été classée au titre des monuments historiques en 1889, les façades et les toitures de la maison au fond de la cour de l'hôtel donnant sur l'impasse des Violettes ont été inscrites au titre des monuments historiques le [5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Œuvres complètes d'Estienne de La Boétie, publiées avec notice biographique, variantes, notes et index par Paul Bonnefon, chez G. Gounouilhou éditeur, Bordeaux, 1892, p. I (lire en ligne)
  2. Abbé Audierne, Un mot sur La Boëtie, sa famille, et la prononciation de son nom, pendant mon court séjour dans sa ville natale, imprimerie Michelet, Sarlat, 1875 (lire en ligne)
  3. a et b Boris Rebeyrotte, « 170 000 euros pour la maison de La Boétie », Sud Ouest édition Dordogne, , p. 22.
  4. « La chambre d'Etienne », (dont photos et vidéos), sur arnofabre.free.fr, (consulté le )
  5. « Maison de la Boétie et maison au fond de la cour », notice no PA00082964, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • François Deshoulières, Sarlat - Maison La Boétie, dans Congrès archéologique de France 90e session. Périgueux. 1927, p. 290, Société française d'archéologie, Paris, 1928 (lire en ligne)
  • Sous la direction de Mireille Benejeam, Sarlat ville d'art et d'histoire. Visites, monuments, promenades, Monum, Éditions du patrimoine, Paris, 2006, p. 69-70 ; (ISBN 978-2-85822-899-7)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]