Aller au contenu

Magnésie du Méandre

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 17 septembre 2020 à 11:45 et modifiée en dernier par Ga3lig (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Magnésie du Méandre
(grc) Μαγνησία
Image illustrative de l’article Magnésie du Méandre
Héraclès combattant les Amazones, détail d'une amazonomachie de la frise du temple d'Artémis Leucophryène (IIe siècle av. J.-C.) (musée du Louvre)
Localisation
Pays Drapeau de la Turquie Turquie
Province Aydın
District Germencik
Village Tekin
Région de l'Antiquité Ionie
Coordonnées 37° 51′ 10″ nord, 27° 31′ 38″ est
Géolocalisation sur la carte : Turquie
(Voir situation sur carte : Turquie)
Magnésie du Méandre
Magnésie du Méandre

Magnésie, (en grec ancien : Μαγνησία τοῦ Μαιάνδρου), est un site archéologique de Turquie et une cité grecque d'Ionie fondée vers 530 av. J.-C. non loin d'Éphèse et de Priène. Aristote[1] dit dans ses Commentaires, que les Magnésiens des bords du Méandre sont une colonie de Delphes[2]. Le site est situé près du village de Tekin dans le district de Germencik de la province d'Aydın au bord de la route D525.

Occupée par les Perses au IVe siècle av. J.-C., elle fut refondée sur un autre site, sur le fleuve Méandre, dans un lieu nommé Leucophrys[3] (littéralement Sourcils blancs), autour d'un sanctuaire dédié à la déesse Artémis, sœur jumelle d'Apollon[4],[5]. La situation de la ville initiale est inconnue, mais sans doute est-elle sur les rives du Méandre[6].

Son plan hippodaméen ainsi que plusieurs monuments furent conçus par l'architecte et urbaniste Hermogène. Trois campagnes de fouilles y furent menées au XIXe siècle pour les musées d'İstanbul, de Berlin et du Louvre. Sa grande agora dallée de 26 000 m2 entourée de portiques. De nombreux fragments sont actuellement exposés au musée de Pergame de Berlin. Les fouilles ont été reprises par Orhan Bingöl, professeur à l'université d'Ankara[6].

Ignace d'Antioche fait référence à la ville dans la Lettre aux Magnésiens.

Les bâtiments religieux

  • Le grand autel : C'est un autel en forme de pi dont le modèle se met en place à l'époque hellénistique, comme à Pergame, mais dont la restitution n'est pas assurée.
  • Le temple d'Artémis Leucophryène : C'est un temple pseudodiptère de huit colonnes par quinze, typologie propre à Hermogène. Il présente un fronton ouvert de trois baies quadrangulaires destinées à éclairer, d'après Orhan Bingöl, la statue de culte d'Artémis. Sa frise, conservée au Louvre, représente une amazonomachie, et c'est une des mieux conservées de l'Antiquité.
  • Le temple de Zeus Sosipolis : Construit par Hermogène au début du IIe siècle av. J.-C., il se trouve sur l'agora. C'est un petit temple de style ionique construit après une victoire de la cité sur Milet. Ouvert vers l'ouest, ce temple prostyle tétrastyle (4 colonnes en façade), présente un pronaos (ou vestibule) et un opisthodome de mêmes dimensions.

Les édifices de la période romaine

Le théâtre est 500 m au sud-ouest du site en bord de route. Entre le temple d'Artémis et le théâtre se trouve un odéon et, plus loin, un autre théâtre inachevé. Un stade de 25 000 places, dégagé récemment, se trouve plus à l'est. Il y aussi un gymnase sur le modèle de celui de Milet et des bains. Une basilique civile romaine a été ajoutée ultérieurement, et s'ouvre sur l'agora, en face du temple de Zeus Sosipolis. Un rempart est venu plus tard protéger le sanctuaire[6].

Édifice de la période musulmane

Le seul édifice datant de la période musulmane est une mosquée en ruine datant du XVe siècle. Ces ruines sont dans la zone au bord de la route[6].

Notes et références

  1. Ou peut-être Théophraste, selon Jean Baptiste Lefebvre de Villebrune, 173 e-173 f.
  2. [173 f] « Les Magnésiens, colonie de Delphes, qui habitent le bord du Méandre, sont consacrés au dieu Apollon. Ils offrent aux étrangers le logement, le sel, l'huile, le vinaigre, la lumière, les lits, les tapis et les tables. »
  3. Tacite, Annales [lire en ligne], III, 62.
  4. Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne]
  5. Xénophon, Helléniques [lire en ligne], III, 2, 19 et IV, 8, 17.
  6. a b c et d (en) « Ministère de la Culture et du Tourisme de la République de Turquie - Magnesia Ad Meandrum », sur www.kultur.gov.tr/EN/

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

  • Jean Charbonneaux, Roland Martin et François Villard, Grèce hellénistique (330 - 50 av. J.-C.), Paris, Gallimard, coll. « L’Univers des Formes », , 430 p.
  • Alain Davesne, La frise du temple d'Artémis à Magnésie du Méandre, Erc/Adpf, 1982, (ISBN 2-86538-026-2)
  • Roland Martin, L'art grec, Paris, Livre de Poche, Pochothèque, 1994
  • Ludovic Laugier, « Marbres d’Asie Mineure dans les collections grecques du Louvre : résultat des analyses récentes », Collection de l’Institut des Sciences et Techniques de l’Antiquité, vol. La Sculpture gréco-romaine en Asie Mineure, no 1345,‎ , p. 251-260 (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes