Lupicin de Lauconne

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Lupicin de Lauconne
Saint Lupicin avec son frère saint Romain de Condat.
Fonction
Abbé
Biographie
Naissance
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Izernore (?)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Vers Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Autres informations
Étape de canonisation
Fête

Lupicin de Lauconne ou saint Lupicin du Jura est né vers la toute fin du IVe siècle dans le Haut-Bugey probablement à Izernore (Izarnodurum), non loin de Nantua. Moine et abbé, il est le frère de saint Romain de Condat et de leur sœur Iole (ou Yole). Il meurt vers 480. Saint chrétien, Il est considéré dès le VIe siècle avec son frère et Oyend de Condat comme un des Pères du Jura.

Histoire et tradition[modifier | modifier le code]

Vue aérienne de Saint-Lupicin avec l'église Notre-Dame.

Izernore dans le Haut-Bugey, le pays de sa naissance vers la fin du IVe siècle, est un territoire déjà occupé à l'époque de la Gaule romaine comme l'atteste son temple gallo-romain, et au croisement des voies romaines venant de Genève et de Lyon[1].

En instance de mariage, Lupicin perd sa future épouse ainsi que son père. Resté seul avec sa mère et une sœur, il décide de rejoindre son frère aîné Romain, parti vers 425 vivre en ermite dans le Jura, après avoir étudié sous l'autorité de Sabin à Ainay[1].

Lupicin est réputé pour avoir un caractère déterminé et résistant. Il est vêtu d'une tunique de peaux diverses et grossièrement cousues, est chaussé de sabots, dort sur un banc, jeûne deux jours sur trois, ne boit jamais de vin et s'investit auprès de son prochain[1].

Il fonde avec son frère, vers 440, le monastère de Condat qui devient vite trop exigu pour abriter un nombre toujours croissant de cénobites. Aussi édifient-ils un deuxième monastère à Lauconne (Saint-Lupicin à partir du XIIe siècle), situé à quelques kilomètres, et dont Lupicin devient le premier abbé[1].

Ce Ve siècle voit déferler le peuple des Burgondes dans la Haute-Germanie et l'installation de Chilpéric II sur le trône burgonde, un monarque à qui Lupicin rend de fréquentes visites pour qu'il l'aide dans ses entreprises[1]. il reçoit de sa part sympathie, compréhension et subsides pour aider les monastères en aliments et argent. Il accepte également d'aider quelques pauvres et d'intervenir pour des malheureux compromis ou opprimés pour des faits politiques que Lupicin soutient et réconforte.

Son frère Romain meurt vers 460, il prend donc la direction des deux monastères ainsi que des autres fondations dépendant de Condat en Séquanie[2] jusqu'à sa mort vers . Ainsi, il supervise le monastère de Romainmôtier dans l'actuel canton de Vaud en Suisse, et celui de leur sœur Iole, le monastère de la Balme, situé non loin des deux premiers. Lupicin est inhumé dans son monastère de Lauconne où ses reliques sont conservées jusqu'à la Révolution française[1],[3].

Mort vers 480, il est considéré dès le VIe siècle par un moine anonyme[4] et par Grégoire de Tours dans la Vita Patrum avec son frère et Oyend de Condat (saint Claude) comme une figure marquante du monachisme du Jura. Reconnu comme saint chrétien, Il est fêté le 21 mars (dies natalis)[5], tandis que son frère est fêté le [6].

Homonymes[modifier | modifier le code]

Il ne faut pas le confondre avec trois autres saints :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Histoire hagiologique de Belley
  2. Bully et 2009 12-15.
  3. Sébastien Bully, Morana Causevic-Bully et Aurélia Bully, « Coffrage de bois et coffrage de pierre du Ve s. : la tombe présumée de saint Lupicin (Jura) », Mémoires de l'Association Française d'Archéologie Mérovingienne, vol. Le bois dans l'architecture et l'aménagement de la tombe : quelles approches?, no 23,‎ , p. 117-121 (lire en ligne, consulté le )
  4. abbé L. Duchesne, « La vie des Pères du Jura », Mélanges de l'école française de Rome, no 18,‎ , p. 3-16 (lire en ligne, consulté le ).
  5. Nominis : Saint Lupicin de Lauconne.
  6. Nominis : Saint Romain.
  7. Nominis : Saint Lupicin de Lyon.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Irénée Depéry, Histoire hagiologique de Belley : recueil des vies des saints et des bienheureux nés dans ce diocèse, t. 1, P. F. Bottier, , 396 p. (lire en ligne), p. 21-42
  • Sébastien Bully, « Archéologie des monastères du premier millénaire dans le Centre-Est de la France. Conditions d’implantation et de diffusion, topographie historique et organisation », Bulletin du Centre d’Études Médiévales d’Auxerre, no 13,‎ (ISSN 1954-3093, lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]