Louis Adolphe Humbert de Molard

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Louis Adolphe Humbert de Molard
Autoportrait photographique de Louis Adolphe Humbert de Molard.
Titre de noblesse
Baron
Biographie
Naissance
Décès
(à 73 ans)
Paris 3e
Nom de naissance
Louis Adolphe Humbert de Molard
Nationalité
Drapeau de la France
Activité
Parentèle
Autres informations
Membre de

Le baron Louis Adolphe Humbert de Molard (Paris[1], [2] - Paris 3e, [3]) est un pionnier français de la photographie.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils du baron d'Empire Jean Claude François Humbert de Molard (1764-1833) et de Marie Louise Luce Justine Robillard d'Argentelle (1775-1844), Louis Adolphe naît dans une famille aisée, liée à un monde de militaires, négociants, juristes et parlementaires très ancré en Normandie.

Il commence des études de droit à Paris et semble s'intéresser aux sciences et techniques, se faisant une réputation de prestidigitateur dans certains cercles. Il est proche de son oncle maternel Louis Marc Antoine Robillard d'Argentelle qui a créé une importante collection de modèles de fruits en cire, collection dont il hérite en 1828 et que ses héritiers offriront au Muséum national d'histoire naturelle en 1887[4].

En 1832, il épouse Clara de Saint-Jean de Montfranc (1802-1841) dont il aura une fille, Louise (1832-1887) et un garçon, Gabriel (1834-1849). Le couple s'installe entre le manoir d'Argentelle (aujourd'hui Argentel)[note 1], situé près de Manerbe dans le Calvados, et leur appartement parisien situé au 14 rue Notre-Dame-de-Nazareth.

Dès le début des années 1840, le baron Humbert de Molard s'intéresse aux premières techniques photographiques. Il fait partie de ces amateurs fortunés qui se passionnent pour cet art naissant. Après le décès de sa première épouse, il se remarie en 1843 avec Henriette Renée Patu, dessinatrice miniaturiste et lithographe, qui possède une terre à Lagny-sur-Marne[5].

De 1843 à 1850, il réalise une série de daguerréotypes mais privilégie peu à peu la technique du calotype, qu'il expérimente dès 1844. Il semble qu'il ait été formé en partie par son ami Hippolyte Bayard. Il utilise d'autres techniques, comme l'impression à l'albumine et le collodion humide. Il entre en contact avec Abel Niépce de Saint-Victor pour tenter d'améliorer certains procédés puis se fait le défenseur des techniques de développement promues par Gustave Le Gray.

Ses productions présentent des qualités picturales remarquables et révèlent une grande maîtrise des étapes techniques (éclairage, émulsion, développement). Il met en scène des activités liées au monde paysan, ainsi que plusieurs figures de genre, aidé par son intendant et modèle nommé Louis Dodier.

En 1854, il est membre fondateur de la Société française de photographie et cherche à promouvoir différentes techniques de développement sur papier à partir de négatifs et démissionne en 1864 pour raisons de santé. Il a publié ses recherches entre 1851 et 1866 dans La Lumière, qui fut un temps le bulletin de la Société héliographique de Paris[6].

Il est enterré à Manerbe.

Sa fille Louise Humbert de Molard épousera le vicomte Raoul Le Prévost d'Iray[7], dont les descendants feront legs des photographies de leur aïeul en 1981 au musée d'Orsay à Paris.

Collections publiques[modifier | modifier le code]

Aux États-Unis
En France

Galerie[modifier | modifier le code]

Exposition[modifier | modifier le code]

  • Éclats de photographies. Humbert de Molard et les artistes contemporains[15], Lagny-sur-Marne, musée Gatien-Bonnet, du au .

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Bernard Chéreau, Jacques Py et Jean Bergeret, E. Bacot, A. de Brébisson, A. Humbert de Molard : trois photographes en Basse-Normandie au XIXe siècle : naissance d’un art : la photographie, Caen, Association régionale pour la diffusion de l'image, , 129 p. (ISBN 2-908076-00-4).
  • Jean-Jacques Henry, Photographie, les débuts en Normandie, Le Havre, Maison de la culture du Havre, , 104 p. (ISBN 2-904836-23-3, lire en ligne)

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Ne pas confondre avec le Manoir d'Argentelles situé à Gouffern en Auge dans l'Orne.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Archives en ligne de Paris, État civil reconstitué, vue 29/51
  2. 8 brumaire An IX.
  3. Archives en ligne de Paris, 3e arrondissement de Paris, année 1874, acte de décès no 340, cote V4E 2724, vue 14/31
  4. Monique Keraudren-Aymonin, « Le Carporama de L.M.A. de Robillard d'Argentelle », Bulletin du Muséum national d'histoire naturelle. 4e série, Miscellanea, Paris, vol. 1,‎ , p. 117-149
  5. (en) John Hannavy (dir.), Encyclopedia of Nineteenth-Century Photography, p. 722.
  6. Collection du journal La Lumière, lire sur Gallica, année 1851 et suivantes.
  7. Archives Nationales, cote MC/ET/III/1586.
  8. Gilman Collection, Metropolitan Museum
  9. Étude d'arbres, 1847 - et suivant.
  10. Portrait de Louis Dodier, la joue appuyée sur la main, notice du musée d'Orsay.
  11. Portrait de Louis Dodier, de face avec des outils, notice du musée d'Orsay.
  12. Louis Dodier en prisonnier, notice du musée d'Orsay.
  13. Maison de retraite de la Rochefoucauld, avenue René-Coty, Paris 14e, notice du musée d'Orsay.
  14. Scène paysanne : le dépeçage du porc, notice du musée d'Orsay.
  15. [PDF] Dossier de presse de l'exposition, en ligne.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Quelques autres pionniers de la photographie du milieu du XIXe siècle

Liens externes[modifier | modifier le code]

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