Lorraine (mouvement)

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Le mouvement « Lorraine » est une organisation française de résistance à l’Occupation allemande, fondée à Nancy en mai 1942 par l'instituteur Marcel Leroy.

Il s'intègre au Mouvement de libération nationale au début de 1944.

Histoire[modifier | modifier le code]

Les débuts à Nancy

En , Marcel Leroy, syndicaliste, qui a déjà eu des activités de résistance en liaison avec le Front national, fonde le journal Lorraine, qui se réfère explicitement à la France combattante à partir d'. Le journal est repéré par la police dès .

L'extension en Franche-Comté et les contacts avec la France libre

Fin 1942 et début 1943, René Fallas (alias « René Magnin », nom d'un personnage de L'Espoir d'André Malraux), implante le mouvement dans le nord de la Franche-Comté (Montbéliard, Belfort, Vesoul, Besançon) ; en avril-, le mouvement Lorraine a des contacts avec le BCRA, avec le Bureau des opérations aériennes (BOA), avec Pierre Brossolette et même avec Jean Moulin (René Fallas seul).

En Franche-Comté Le mouvement prend un caractère plus activiste, organisant plusieurs parachutages et créant des groupes de sabotage dans la Haute-Saône et dans le Territoire de Belfort ; ces groupes opèrent à partir de principalement sur les lignes de chemin de fer et les télécommunications ; parmi leurs opérations importantes, se trouvent le déraillement de Noidans-le-Ferroux (Haute-Saône) en [1] et le sabotage des presses d'Alsthom à Belfort, usine qui à l'époque travaille pour l'armement.

Des arrestations ont lieu à partir de . Fin juin, les imprimeurs du journal sont arrêtés, puis Marcel Leroy le (il meurt à Dora l'année suivante). René Fallas le supplée et relance le journal à partir de la région parisienne (Alfortville). Le , ses parents sont arrêtés, et une vingtaine de membres le 27. Une nouvelle série d'arrestations a lieu le . Une dizaine de personnes sont fusillées en .

Le MLN et la Libération (1944)

Le MLN constitué en regroupe les mouvements de zone Sud, formant les MUR (Combat, Franc-Tireur et Libération-Sud) et dans la zone Nord, Résistance, Défense de la France et Lorraine, que René Fallas représente au premier Comité directeur le .

En , René Fallas représente le mouvement à l’Assemblée consultative, dont il est le plus jeune membre (22 ans).

Membres[modifier | modifier le code]

  • Marcel Leroy (né en 1904, mort le au camp de concentration de Dora), instituteur, syndicaliste (SNI), démocrate-chrétien. Fin 1941, il diffuse le journal du Front national La Lorraine libre, puis crée le journal Lorraine ; arrêté le [2]
  • René Fallas : né le à Giraumont (Meurthe-et-Moselle), il fait ses études secondaires au lycée Poincaré et à la faculté des sciences de Nancy, obtenant la licence ès sciences en . Il s’engage dans la Résistance aux côtés de Marcel Leroy avant la création du journal[3]; récemment, il a écrit la préface du livre (contesté) de Gérard Chauvy Aubrac Lyon 1943 (1997)
  • Henri Chaignot : président du CDL du Territoire de Belfort en 1944-1945 ; radical, proche de Pierre Dreyfus-Schmidt, maire de Belfort ; en 1945-1946, Chaignot et le secrétaire fédéral de la SFIO Paul Rassinier, aussi membre du CDL, sont en conflit ouvert, à propos de leur comportement respectif pendant la guerre
  • Henri Dugois
  • Gabrielle Géhant : de Belfort ; elle quitte la SFIO à la suite des attaques antisémites de Rassinier contre Pierre Dreyfus-Schmidt au cours de la campagne électorale de novembre 1946
  • Émile Géhant (fils de la précédente)
  • Adrien Toussaint alias lieutenant Lacroix. Arrêté, le 31 mars 1944, il est déporté à Neuengamme[4] et libéré en juin 1945[5],[6].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Témoignages
  • René Fallas, Souviens-toi 1944, Besançon, 1994, avec un Extrait sur le site Amitiés de la Résistance Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Pierre Bertin[7], Résistance en Haute-Saône, Langres, Éditions Dominique Guéniot, 1990
Notices
  • « René Fallas », dans Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français (le « Maitron »), 1940-1968, volume 5, p. 124 (cf. début de l'article en ligne)
Ouvrages historiques
  • Laurent Pardieu, "Lorraine", journal clandestin de la zone interdite 1942-1944, mémoire de maîtrise, Université de Nancy, 1991
  • Marie-Antoinette Vacelet, Le Territoire de Belfort dans la tourmente 1939-1944, Archives départementales, 1993 (réédition : Cêtre, 2004, 2005)
  • François Marcot, La Franche-Comté sous l'Occupation, Besançon, Éditions Cêtre, 1985
  • François Marcot, Les Voix de la Résistance en Franche-Comté, Besançon, Éditions Cêtre, 1989
  • Nicolas Hobam, Quatre années de lutte clandestine en Lorraine : historique du mouvement lorraine, Nancy Berger-Levrault, 1946

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Cf. Bulletin municipal, mai 2014, p. 6.
  2. Cf. Site Amitiés de la Résistance
  3. Cf. Site Amitiés de la Résistance. Par la suite, communiste, puis sympathisant socialiste, puis dirigeant du PSA puis du PSU (jusqu'en 1963) ; longtemps professeur au lycée Faidherbe de Lille, il appartient aux organes dirigeants du SNES et de la FEN (tendance UID).
  4. « L'Ancien combattant », sur Gallica, (consulté le )
  5. « Mon père, ce héros… », sur L'Est républicain (consulté le )
  6. Anne Scharff, « Adrien Toussaint, du Tour de France à la Résistance. », sur Saizerais (consulté le )
  7. Général Pierre Bertin, dit « Bermont »