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Les Amis de l'EcoZAC de la place de Rungis

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L'association Les Amis de l'EcoZAC de la place de Rungis était une organisation d'habitants et de militants qui a œuvré pour la promotion et le développement des écoquartiers, notamment en travaillant activement sur le projet de la ZAC Gare-de-Rungis (13e arrondissement de Paris) considérée comme le premier écoquartier parisien. Elle a organisé une mobilisation autour de ce projet d’aménagement (sur une ancienne friche SNCF de 3,8 hectares) en appuyant sa démarche sur la sensibilisation locale, l'organisation de visites d'écoquartiers en Europe et la rédaction d'une plateforme d’objectifs.

Présentation

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L'association a été fondée en 2005 sous l'impulsion de Philippe Bovet, journaliste, et a regroupé des habitants du 13e arrondissement de Paris et des militants provenant d'associations de protection de l'environnement. L'envie de faire bouger le contexte environnemental parisien sur un exemple concret d'urbanisme, la ZAC Gare-de-Rungis, a unifié les membres de ce groupe[1].

En 2003, ont lieu les premières réunions de concertation[2] sur le projet de la ZAC et les membres de l'association notent une absence réelle d'intérêt pour les considérations environnementales. En somme, il s'agit d'un projet classique d'urbanisme sans préoccupation énergétique ou écologique[3]. Philippe Bovet sollicite des associations locales et d'autres habitants pour porter ces préoccupations et sensibiliser les décideurs à ces questions. Le résultat étant peu encourageant, il décide de créer avec des personnes motivées 'l'Association des Amis de l'EcoZac de la Place de Rungis', afin de pouvoir participer aux réunions de concertation organisées par la Mairie du 13ème.

Outre le groupe fondateur, des parrains (Jean-Louis Étienne, Pierre Rabhi, Hubert Reeves…) et d'autres associations de protection de l'environnement soutiennent le travail de l'association, ainsi que le CLER, Les Amis de la Terre, négaWatt, Greenpeace, Hespul[4]

L'association a été formellement créée en mai 2005.

En 2006, elle reçoit le prix Eurosolar, prix européen de l'énergie solaire qui récompense les projets particulièrement prometteurs dans le domaine des énergies renouvelables[5].

Elle est dissoute le 6 octobre 2011[6].

Revendications

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Parmi les demandes des militants, citons par exemple la réduction de la consommation énergétique des bâtiments via une bonne isolation et la production locale d'électricité et de chaleur via des panneaux solaires thermiques et photovoltaïques[7]. L'utilisation de la géothermie a aussi été demandée, le sud du 13ème arrondissement de Paris étant sur zone favorable à un forage mais le débit de la nappe se révélera finalement insuffisant[8]. Citons encore la récupération des eaux pluviales pour alimenter les toilettes des immeubles ou la remise en cause de la création de 3 nouvelles rues à usage automobile ; la ZAC étant une ancienne friche SNCF qui n'avait jamais été ouverte à la circulation de voitures individuelles, il apparaissait incongrue de les y autoriser sans réflexion[1] (les voies créées sont finalement piétonnes).

Modes d'action

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Des cafés-débat en soirée dans un café de la Place de Rungis, des tractages sur les marchés du 13e arrondissement de Paris, des soirées d'informations au cinéma La Clef (5e arrondissement de Paris) avec le soutien du magazine La Revue durable... ont été organisés afin d'informer et de mobiliser la population parisienne[9]. Une plateforme d'objectifs est rédigée, afin d'orienter les revendications de façon concrète. Parmi les actions les plus réussies, il y eu l'envoi de cartes postales à la Mairie du 13ème, cartes que les habitants pouvaient signer avec la mention 'Je rêve d'une EcoZac'.

Outre ces actions locales, afin d'être encore plus pédagogique avec les élus parisiens et certains associatifs du 13ème, l'association organise des voyages afin de visiter des écoquartiers existants (BedZed à Londres, Vauban et Rieselfeld à Fribourg-en-Brisgau, Hedebygade à Copenhague et Västra hamnen à Malmö) et de montrer leurs avantages, en somme l'association pratique la pédagogie par l'exemple[10]. Tous les déplacements sont effectués en train.

Les membres de l'association ont tous travaillé de façon bénévole, ils ont tous payé leur part lors des déplacements pour visiter les écoquartiers. Néanmoins, l'association a obtenu des soutiens financiers, ainsi la Mairie de Paris, la Fondation pour une Terre Humaine (FTH), Patagonia… Ces montants ont permis à l'EcoZac d'avoir une salariée le temps de l'existence de l'association, pour coordonner le travail associatif et mener à bien les actions de sensibilisation et les voyages d'études.

Parmi les autres réalisations liées au travail de l'association, il y a eu création de la rue Augustin-Mouchot en hommage à l'un des premiers spécialistes français, voire européens, de l'énergie solaire.

Au final, l'association a largement fait progresser le projet[11],[12],[13].

Notes et références

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  1. a et b « En quelques mots… », sur www.ecozac-paris.org.
  2. « Projet 13e - Gare de Rungis », sur paris.fr.
  3. « Des associations poussent les écoquartiers à voir le jour », La_Revue_durable, n° 28. L'écoquartier, brique d'une société durable, février-mars-avril 2008.
  4. François Rouable, « EcoZAC de Rungis, un vrai projet écologique pour Paris », Sortir du nucléaire, no 29,‎ (lire en ligne)
  5. « conférence Vers une ville durable : l’approche française du 23 juin 2008, organisé par l'Institut de formation de l’environnement (IFORE) », sur www.innovation-transformations.ecologie.gouv.fr, .
  6. « La fin des Cosaques », sur ecozac-paris.org, .
  7. « La ZAC de Rungis, un projet 100% écolo », sur 20 minutes, .
  8. « Déceptions et compromis », sur www.ecozac-paris.org, .
  9. Elsa Gheziel, « EcoZAC de Rungis : retour d’expérience », EcoRev’, no 27,‎ (lire en ligne)
  10. Nathalie Quillien, « Écoquartiers et urbanisme-durable », sur La Cliothèque, .
  11. Morgane Bertrand, « Bientôt un vrai quartier vert ? », Paris Obs, archivé sur www.ecozac-paris.org, no 312_2205,‎ (lire en ligne)
  12. « L'écoquartier d'EcoZAC devient réalité… », Metronews, archivé sur www.ecozac-paris.org, no 1234,‎ , p. 6 (lire en ligne)
  13. Ariane Singer, « Un poumon au coeur de l'arrondissement », sur Le Point, .