Le Cœur à l'envers

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Le Cœur à l'envers

Réalisation Franck Appréderis
Scénario Odile Barski
Franck Appréderis
Musique Jean Musy
Acteurs principaux
Sociétés de production 5 Continents (Paris)
José Luis Tafur P.C. (Madrid)
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau de l'Espagne Espagne
Genre Comédie dramatique
Durée 90 minutes (h 30)
Sortie 1980

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Le Cœur à l'envers est un film franco-espagnol réalisé par Franck Appréderis, sorti en 1980.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Julien revient au domicile de sa mère, Laure, après des années d'absence vécues notamment auprès de son père, qui avait profité de la reprise des études de psychologie de sa femme pour quitter le domicile. Les relations entre le fils et la mère se révèlent compliquées, Julien voulant être l'unique objet d'affection de la part de Laure.

L'histoire développée[modifier | modifier le code]

(Issue du travail de recherche et archives du biographe référent d'Annie Girardot : Alan O'Dinam) Laure, quarante-cinq ans, psychologue de métier, vit seule. Son mari l’a quittée il y a plus de dix ans mais elle ne s’en plaint pas. Julien, 23 ans, son fils qu’elle n’avait pas vu depuis dix ans également, débarque chez elle sans prévenir. D’abord avec surprise, puis avec énormément de tendresse, ils se retrouvent. Peut-être avec un peu plus de tendresse que n’ont habituellement une mère et son fils. Au point que Laure s’interroge sur cette situation inattendue. Elle vit en ce moment une histoire sentimentale avec Guillaume, un artiste tendre et cultivé, mais Julien s’en montre jaloux. Par son exhubérance, Julien va ensoleiller la vie un peu bourgeoise de sa mère. Sur ses conseils, elle change de toilette et de maquillage. Laure est ravie et, quand elle doit partir en Espagne pour un congrès de psychologie, elle n’hésite pas un instant : elle emmène son fils. Elle quitte bien vite ses obligations professionnelles pour s’accorder une virée en Espagne avec son fils. Un tour d’Espagne tendre et romantique, presque passionnel. Laure se rend compte qu’elle vit l’aventure de sa vie. Le ciel paradisiaque du sud de l’Espagne est un merveilleux décor pour ce bonheur voué à l’éphémère. Laure et Julien se comportent désormais comme des amoureux. Mais Laure n’est pas dupe, elle sait que leur idylle ne pourra pas continuer. En rencontrant des amis de Julien, elle s’aperçoit que le fossé des générations existe toujours. Brutalement rappelée à la réalité, elle décide de quitter Julien et de rentrer à Paris. Son fils lui fait une scène terrible. Seul, désespéré, triste, il erre dans la ville et supplie Laure de lui revenir. Elle répond par un télégramme : « Je t’attends. Je t’attendrai toujours. Signé : Laure », et puis elle change d’avis et signe « Maman ». Elle a remis les choses en place. Julien, pour avoir trop aimé, reste seul. Il monte dans un train en partance pour un ailleurs, le plus loin possible...


Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Annie Girardot et la critique[modifier | modifier le code]

(Travail de recherche et archives du biographe référent d'Annie Girardot : Alan O'Dinam)

  • "Avec son autorité, son port de tête, sa façon de se déplacer, ses expressions et ses gestes très concertés, Annie Girardot rappelle, aujourd’hui, Françoise Rosay. Elle en a le métier mais elle le met au service de films impossibles". (Jacques Siclier, Le Monde, 14-9-80)
  • "Ce jeu d’ambiguités qui n’osent pas dire leur nom, plus forcé dans la forme qu’il ne l’est dans le fond, ne traduit et n’inspire que des émotions artificielles, et cette fois encore, le récit n’est rendu supportable que par le talent des acteurs, Annie Girardot, le sympathique Laurent Malet..." (Louis Chauvet, Le Figaro, 15-9-80)
  • "Disons les choses telles qu’elle doivent être dites : sans la présence éblouissante d’Annie Girardot, sans le jeu simple, profond, tendre et dur à la fois de Laurent Malet, ce film ne mériterait certainement pas qu’on s’y attardât plus longtemps qu’à l’occasion d’une notule. Mais il y a Girardot, mais il y a Malet (...). Annie Girardot, c’est une corde de harpe. Elle vibre selon la façon qu’on a de le frôler : c’est tantôt le tonnerre et tantôt le bruissement. Souvent les deux ensemble -et c’est alors qu’elle est bouleversante". (V.S.D., 18-9-80)


Notes sur le film[modifier | modifier le code]

(Travail de recherche et archives du biographe référent d'Annie Girardot : Alan O'Dinam)

  • Avec Le cœur à l’envers de Frank Appredéris, Annie retrouve Laurent Malet, son partenaire de Bobo Jacco, pour un film délicat puisqu’il traite d’un amour particulier entre une mère et son fils. On propose d’abord à Annie une première adaptation de ce film qui ne la satisfait pas. Une version très “bourgeoise”. Odile Barski récrit alors le film et en fait une version plus nerveuse, plus sensuelle, plus inattendue, plus proche de la spontanéité de la comédienne qui accepte alors le film. Annie sait sans doute de quoi elle parle lorsqu’elle déclare à la sortie du film : « Dans Le cœur à l’envers, je suis une femme brisée qui a perdu son enfant. Vous comprenez, je vous parle de la chair, c’est l’essentiel ». Pour elle, les années 80 marquent un changement radical dans la conception que l’on a de l’éducation d’un enfant. « Les relations trouvent une base sur le respect et la confiance en l’autre. Et on arrive tellement mieux à être heureux ainsi. Les enfants ont raison de dire non, de ne pas craindre de s’affirmer... ».
  • Laurent Malet ira défendre son film dans toutes les émissions de télévision, parlant avec une conviction, une véhémence et une verve exceptionnelles du sujet du film, du réalisateur et de sa partenaire, Annie Girardot : « J’ai rencontré Annie et tout de suite il s’est passé quelque chose, ce qui se produit souvent quand les gens parlent le même langage, partagent le même enthousiasme. Annie a conservé toute son ardeur et part toujours au quart de tour, pour un metteur en scène connu ou débutant. Elle s’engage avec passion et générosité. Annie, c’est une montagne de générosité ».
  • Le film est descendu par la critique et le public est absent des salles. Et pourtant, on imaginait que le seul nom d’Annie Girardot suffisait à déplacer les foules. « La seule actrice française à faire déplacer les familles au grand complet (une gageure) juste sur un nom qui fleure bon la gouaille, l’énergie et l’absolue franchise, ce qui est bien le comble de la féminité », écrit-on dans France-Soir. Le cœur à l’envers est le premier de cinq films consécutifs dans lesquels Annie tiendra la vedette et qui seront des échecs. Elle n’attire plus les foules, son nom ne suffit plus. On l’excuse encore parfois. Michel Pérez écrit : « On supporte ou on ne supporte plus Annie Girardot. Si on la supporte, ce qui est notre cas, on admire l’autorité de la professionnelle capable de se tirer de tout ».


Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]