Karl Walser

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Karl Walser
Karl Walser vers 1897
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 66 ans)
BerneVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Fratrie
Autres informations
Archives conservées par
Bibliothèque nationale suisse Cabinet des estampes (d) (CH-000958-7: GS-WALSER)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata

Karl Walser est un peintre, scénographe et illustrateur suisse né le à Bienne et mort le à Berne. Son œuvre est d'abord fortement orientée vers le symbolisme. Elle évolue ensuite - dans l'esprit de l'époque - vers un culte héroïque du corps. Son art lui vaut une grande reconnaissance de son vivant, mais tombe dans l'oubli après sa mort, à l'opposé de son frère Robert Walser, dont la notoriété se développe en sens inverse[2].

Vie et œuvre[modifier | modifier le code]

Karl Walser est l'un des frères aînés de l'écrivain Robert Walser[3]. Il naît à Bienne dans une famille de marchands. Après l'échec du commerce familial à la suite de la crise économique de 1885, Karl commence un apprentissage de dessinateur technique, qu'il laissera toutefois inachevé[4]. De 1894 à 1896, il fait un apprentissage de peintre décorateur de théâtre à Stuttgart. Il y fréquente aussi l'école d'art (Künstlerschule). Une bourse lui permet de poursuivre ses études à l'École des Arts Appliqués de Strasbourg. En 1898, il rencontre l'artiste Marcus Behmer, avec qui il noue une amitié pour la vie[5]. Tous deux vénèrent les œuvres du britannique Aubrey Beardsley. La même année, Walser travaille à Munich pendant trois mois pour le peintre décorateur Adolf Lentner. Il décide alors de poursuivre une carrière indépendante d'artiste à Berlin et travaille à partir de 1901 comme scénographe et illustrateur pour la maison d'édition de Bruno Cassirer. À Berlin, il devient membre de la Sécession berlinoise et se lie d'amitié avec son directeur Max Liebermann. Il développe d'autres amitiés, notamment avec Lovis Corinth et Max Slevogt. Walser réalise une percée artistique en 1902 avec ses représentations de Salomé.

Plaque commémorative à Berlin-Charlottenburg
Karl Walser
Karl Walser

À partir de 1903, il travaille comme scénographe, entre autres pour le Theater am Schiffbauerdamm avec Max Reinhardt. Il commence également à illustrer les livres de son frère Robert. À cette époque, les deux frères partagent un studio à Berlin-Charlottenburg. En 1908, un mécène lui parraine un voyage au Japon. De ce voyage, en collaboration avec l'écrivain Bernhard Kellermann, paraissent les volumes A Walk in Japan (1910) et Sassa yo Yassa. Japanische Tänze (1911), conçus et illustrés par Karl Walser[6]. Karl Walser assiste également à des représentations de théâtre kabuki et s'en inspire pour des aquarelles et des peintures à l'huile[7].

En 1910, Karl Walser épouse Hedwig Agnes Czarnetzki, originaire de Prusse orientale. À partir de 1911, il réalise des peintures murales, notamment dans la Villa Gans (Königstein) pour Hugo Cassirer et Walther Rathenau et dans le palais nouvellement construit par Paul Mendelssohn-Bartholdy, où il peint l'escalier avec des fresques.

À partir de 1917, il s'installe de nouveau en Suisse, où il travaille sur des fresques et des eaux-fortes[8] (par exemple dans la Maison de la Patience à Winterthour). Durant les années suivantes, il continue à travailler pour le théâtre. En 1921, il retourne à Berlin et devient membre du conseil d'administration de la Sécession libre. Karl Walser est également membre du Deutscher Künstlerbund [9].

Karl Walser portrait d'une femme. 1902

À partir de 1925, Walser vit avec sa femme principalement à Twann au bord du lac de Bienne. En 1927, il devient membre de l'Académie prussienne des arts. Au cours des années suivantes, il participe à de nombreuses expositions et réalise une série de peintures murales, par exemple pour le Amtshaus à Zurich, ou la zone d'entrée du Musée Oskar Reinhart "Am Stadtgarten" à Winterthour. Walser crée également diverses peintures murales pour le quartier du Muraltengut à Zurich[10], acquis par Martin Bodmer en 1924. Entre 1930 et 1931, Walser peint la salle à manger de la Maison Forster de Gustav Adolf Tobler, professeur d'électricité appliquée à l'EPF[10],[11]. En 1941, Walser réalise les deux premières images du cycle de musique et de danse pour le Stadttheater Bern. En 1941, il peint les Scènes de baignade dans la piscine Hallenbad City à Zurich[12]. En 1942, il est chargé de peindre la salle du Grand Conseil de l'hôtel de ville de Berne, qu'il réalise en seulement deux mois. En 1943, Walser commence à travailler sur la troisième peinture murale, Tragédie, pour le Stadttheater Bern. Il tombe gravement malade pendant cette période et doit être emmené au Salem-Spital pour y être soigné. Quand il se sent mieux, il se rend au théâtre pour continuer à travailler. Après avoir terminé la peinture murale, Walser retourne chez lui, à Glion. À l'automne 1943, Karl Walser meurt d'une maladie cardiaque. Il est enterré au cimetière Schosshalden à Berne[13]. C'est le peintre et architecte Adolf Tièche qui écrit sa nécrologie[14].

De 1905 à 1943, Walser réalise pas moins de 32 peintures murales en Allemagne, en Autriche et en Suisse. De 1933 à 1937, il dessine les couvertures des œuvres complètes de Thomas Mann pour la maison d'édition S. Fischer Verlag. Sa relation avec son frère Robert est de plus en plus tendue. Avec son frère aîné, le professeur de géographie humaine Hermann Walser [15], il paie à contrecœur le long séjour à l'hôpital de l'écrivain sans le sou, qu'il ne prend guère au sérieux en tant qu'artiste.

Une grande partie de son œuvre, en particulier ses premiers travaux, est considérée comme perdue. Le NMB Nouveau Musée Bienne présente certaines de ses œuvres dans son exposition permanente[16].

Références[modifier | modifier le code]

  1. « https://www.helveticarchives.ch/detail.aspx?ID=573647 » (consulté le )
  2. « NMB – Collection Karl et Robert Walser », sur www.nmbiel.ch (consulté le )
  3. « Walser, Karl », sur hls-dhs-dss.ch (consulté le )
  4. Ingrid Ehrensperger, Pietro Scandola, William Piasio, Le Musée Neuhaus à Bienne, Berne, Société d'histoire de l'art en Suisse, (ISBN 3-85782-585-5), p. 44
  5. (de) Verena Senti-Schmidlin, « Die Künstlerfreundschaft Karl Walser - Marcus Behmer : "Eine wunderbar sublime, ganz unirdische Gemeinsamkeits-Stimmung" », Librarium,‎ , p. 39-52 (lire en ligne)
  6. (de) Bernhard Kellermann, Sassa yo yassa – Japanische Tänze., Berlin, Paul Cassirer Verlag,
  7. Aude Zuber, « Karl Walser: inspiré par le Japon », Journal du Jura,‎ (lire en ligne)
  8. (de) Eduard Keller, « Warum in Zürich », Zürcher Illustrierte,‎ (lire en ligne)
  9. (de) « Mitglieder ab 1903 », sur Deutscher Künstlerbund (consulté le )
  10. a et b (de) Doris Wild, « Wandmalereien von Karl Walser, Zürich », Das Werk: Architektur und Kunst,‎ (lire en ligne)
  11. (de) « Villa im Forster », sur Open House Zürich (consulté le )
  12. (de) « Kunst und Bau Hallenbad City - Stadt Zürich », sur www.stadt-zuerich.ch (consulté le )
  13. « Karl Walser (1877-1943) - Mémorial Find a Grave », sur fr.findagrave.com (consulté le )
  14. (de) Adolf Tièche, « Karl Walser », Schweizer Kunst - Art suisse - Arte svizzera,‎ (lire en ligne)
  15. « Walser, Hermann », sur hls-dhs-dss.ch (consulté le )
  16. « NMB – Karl Walser (1877-1943) », sur www.nmbienne.ch (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (de) Hans Vollmer (dir), Allgemeines Lexikon der Bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart. Begründet von Ulrich Thieme und Felix Becker [«Encyclopédie générale des artistes visuels de l’Antiquité à nos jours. Fondée par Ulrich Thieme et Felix Becker»], Leipzig, Seemann, t.35, 1942, p. 108-109
  • (de) Hans Vollmer (dir.), Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler des XX. Jahrhunderts [«Encyclopédie générale des artistes visuels du XXe siècle»], Leipzig, Seemann, t.5, 1961, p. 76
  • (de) Bernhard Echte, Andreas Meier, Die Brüder Karl und Robert Walser: Maler und Dichter [«Les frères Karl et Robert Walser: peintre et poète»], Stäfa, Rothenhäusler Verlag, 1990
  • (de) Werner Wüthrich, « Karl Walser », dans Andreas Kotte (dir.), Theaterlexikon der Schweiz [«Encyclopédie suisse du théâtre»], Zürich, Chronos, t.3, 2005, (ISBN 3-0340-0715-9), p. 2043
  • (de) Philippe Lüscher, Karl Walser in Japan [«Karl Walser au Japon»], Bienne, catalogue de l'exposition au Museum Neuhaus , 2008
  • (de) Verena Senti-Schmidlin, Wandbilder von Karl Walser [«Peintures murales de Karl Walser»] dans Grosses Format Wandbilder von Karl Walser / Grand art. Oeuvres murales de Philippe Robert' , Bienne, catalogue de l'exposition au Museum Neuhaus, 2013-2014, p. 6-56

Liens externes[modifier | modifier le code]