John Bowen

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John Bowen
représentation fictive de John Bowen dans une carte de collection
Biographie
Naissance
Décès
Activité

John Bowen, parfois appelé Jean Bouin en français, est un pirate né aux Bermudes au XVIIe siècle et mort à l'île Bourbon, en 1705. Il est surtout connu pour ses actions dans l'océan Indien, où il collabore avec plusieurs autres pirates célèbres durant l'Âge d'or de la piraterie.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né aux Bermudes, il est capturé par des pirates français qui l'emmènent à Madagascar. Il se fait alors lui-même pirate et sert sous les ordres de John Read (pirate) (en) puis de George Booth avec qui il s'empare, le 16 avril 1700, d'un navire négrier anglais de 500 tonneaux et 50 canons, le Speaker, dans la rivière de Methelage à Madagascar. Après la mort de Booth, tué lors d'une bagarre à Zanzibar en 1701, Bowen est élu par l'équipage nouveau capitaine du Speaker. Après de nombreuses captures, le Speaker s’échoue sur le récif de Saint-Thomas sur la côte est de Maurice, en janvier 1702[1], en raison d’une tempête et d'un équipage imbibé d'alcool[2].

Après trois mois à soigner leurs blessures, les membres de l'équipage soudoyent le gouverneur de l'île, Roelof Deodati, appartenant à la Compagnie néerlandaise des Indes orientales et lui achètent le sloop Vliegendehart à bord duquel ils retournent à Madagascar en mars 1702 pour ériger un fort et établir une ville leur servant de base sur la côte est, à Matatanes[3]. Par la suite, Bowen s'empare de deux navires arabes et deux vaisseaux marchands de la Compagnie écossaise des Indes et d'Afrique, le Speedy Return et le Content. Il s'allie avec le pirate Thomas Howard et mène avec lui de nombreuses actions contre des navires britanniques et indiens en mer Rouge.

Le bateau Speaker de John Bowen, échoué sur la cote de l'ile Maurice, est le premier batiment pirate formellement retrouvé et identifié plusieurs siècles plus tard par l'archéologie. Les archéologues y ont retrouvé 34 monnaies de nombreux pays, 2 statuettes en bronze venant d'Inde du Sud, du mobilier d'Europe, de la porcelaine chinoise ou des perles ; parmi les 30 canons retrouvés, l'un venait de la Compagnie des Indes du Danemark, ce qui a permis d'affirmer que John Bowen avait attaqué au moins un navire danois. Il y avait aussi de nombreuses bouteilles d'alcool, en cohérence avec l'hypothèse que l'équipage était ivre au moment de la tempête et de l'échouage. -[4].

Les objets retrouvés dans le Speaker ont montré quelques traces des pratiques pirates, comme le partage de butin : des lingots d'or étaient découpés et des bijoux étaient cassés dans le but de la répartition[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. L'épave du Speaker est découverte en 1979 par Jacques Dumas et Patrick Lizé, historiens et archivistes français, et fait l'objet depuis de campagnes de fouilles archéologiques. Cf Y. von Arnim, P. Lizé, J. Soulat, « L’épave du Speaker 1702, navire pirate de John Bowen (Grande Rivière Sud-Est, île Maurice) », dans J. Soulat (dir.), Archéologie de la Piraterie des XVIIe – XVIIIe siècles. Etude de la vie quotidienne des flibustiers dans les Caraïbes et l’océan Indien, Editions Mergoil, 2019, p. 97-107
  2. Hubert Deschamps, Les pirates à Madagascar aux XVIIe et XVIIIe siècles, Éditions Berger-Levrault, , p. 141
  3. (en) Arne Zuidhoek, The Pirate Encyclopedia. The Pirate's Way, Brill, , p. 105.
  4. a et b Manon Meyer-Hilfiger, « Butins, terres et mers : ce que l’archéologie nous apprend des pirates », sur National Geographic, (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • François Angelier, Dictionnaire des Voyageurs et Explorateurs occidentaux, Pygmalion, 2011, p. 137.
  • Jean Soulat et John de Bry, « Des Caraïbes à l'Océan Indien, l'archéologie des pirates », Archéologia', no 608, p. 44-51.
  • Jean Soulat, Y. Von Arnim, Speaker 1702. Histoire et archéologie d'un navire pirate coulé à l'île Maurice , Librairie archéologique, 2022, 114 p..
  • Patrick Lizé, La véritable histoire du pirate Bowen, éditions Jacques Glénat, 1987, 192 p.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]