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Jeune Garde antifasciste

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Jeune Garde
Logo de la Jeune Garde, qui utilise le symbole des Trois Flèches, repris de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO).
Histoire
Fondation
Dissolution
Cadre
Type
Pays
Organisation
Fondateurs
Raphaël Arnault, Safak Sagdic (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Positionnement

La Jeune Garde antifasciste, ou simplement Jeune Garde, est une organisation antifasciste française d'extrême gauche, fondée en 2018 par Raphaël Arnault.

Parfois critiquée pour ses actions jugées violentes, elle est dissoute en Conseil des ministres en .

Histoire

La Jeune Garde[1],[2] est un collectif antifasciste fondé en à Lyon[3] par Raphaël Arnault[4] en réaction aux actions du Bastion social (dissous en 2019) [5]. L'organisation milite à visage découvert et propose un antifascisme jugé plus ouvert selon Politis[6].

Raphaël Arnault, porte-parole du groupe, déclare que la coopération entre les différents mouvements et partis de gauche est un objectif clé du groupe[6].

La Jeune Garde se développe en avec l'ouverture d'une section à Strasbourg[7], puis en 2020 avec une nouvelle section à Paris. En 2021, des sections locales à Lille et à Montpellier suivent[8][source insuffisante].

En , le porte-parole de la Jeune Garde lyonnaise Raphaël Arnault est agressé par des membres du groupe d'extrême droite Zouaves Paris, alors qu'il sort du train à Paris-Gare-de-Lyon[9],[10],[11].

En , la Jeune Garde manifeste dans les rues de Lyon contre les violences de l'extrême droite, au côté d'associations comme le Mouvement français pour le planning familial ou Alternatiba, de partis politiques de La France insoumise, Parti communiste français, Europe Écologie-Les Verts et du Nouveau Parti anticapitaliste et de syndicats comme la CGT, l'Union Solidaires ou l'Unef. Les manifestants demandent la fermeture du bar de La Traboule et de la salle de boxe de L'Agogé, situé dans le quartier du Vieux Lyon[3],[5].

En , une conférence antifasciste à Strasbourg à laquelle la Jeune Garde assiste est attaquée par des membres du groupe hooligan et néonazi Strasbourg Offender[12].

En , Raphaël Arnault démissionne de son poste de porte-parole de la section lyonnaise pour se présenter aux élections législatives de 2022, avec le soutien du Nouveau Parti anticapitaliste[13],[14]. En juillet 2024, Arnault est élu député du Vaucluse sous les couleurs du Nouveau Front populaire (NFP) et siège au sein du groupe La France insoumise à l'Assemblée nationale[15].

Le , le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau annonce l'ouverture d'une procédure de dissolution de la Jeune Garde[16],[17].

Le , la Jeune Garde est dissoute en Conseil des ministres, le même jour qu'un groupe d’extrême droite. Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau reproche à ces « groupements de fait de provoquer à des agissements violents contre les personnes, provocations bien souvent suivies d’effets »[18]. Réclamée de longue date par la députée du Rassemblement national Marine Le Pen[19], plusieurs figures à gauche s’y opposent, comme Elsa Faucillon[19] ou Marine Tondelier[19].

Symbole

Le groupe utilise le symbole des Trois Flèches comme logo, en référence à celui des groupes d’autodéfense socialistes français utilisés dans les années 1930, comme Toujours prêts pour servir (TPPS) et des Jeunes gardes socialistes (JGS), qui combattent à l'époque la réaction, le nazisme et le stalinisme[2]. Après la guerre, le symbole est le logo officiel du parti politique de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO)[5],[20].

Composition

Le collectif compte environ une centaine de militants répartis entre Lyon, Strasbourg, Lille et Paris. Sa composition politique est diverse et inclut des membres du Mouvement jeunes communistes de France, du Nouveau Parti anticapitaliste, du Parti de gauche, ainsi que de groupes anarchistes[15]. Selon le politologue Jean-Yves Camus, la plupart de ses membres sont issus de « la mouvance anarcho-libertaire »[21].

Liens avec La France insoumise

De premiers échanges entre la Jeune Garde et La France insoumise (LFI) débutent en 2022 et s'officialisent à l'été 2023[réf. souhaitée] lorsque Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard et Sébastien Delogu participent au camp d'été du collectif. La même année, Cem Yoldas, un porte-parole de la Jeune Garde, réalise un entraînement de boxe avec le député LFI Carlos Martens Bilongo[15].

En 2024, Raphaël Arnault est élu député du Vaucluse sous l’étiquette LFI, mais « la Jeune Garde conserve son autonomie »[15].

Affaires judiciaires

Le Canard enchaîné révèle que huit militants de la Jeune Garde sont mis en examen en pour « violences en réunion […] en raison de la race, de l’ethnie, de la nation ou de la religion » après l'agression présumée en mai d'un mineur de 15 ans soupçonné par ces militants d’appartenir à la Ligue de défense juive, ayant entrainé 12 jours d'ITT[22],[23]. Leur avocate défend la version d'une « altercation [verbale] entre pro et anti-Palestine » sans aucune violence physique[24].

Critiques

La Jeune Garde fait l'objet de critiques émanant d'une partie du mouvement antifasciste. Ces détracteurs reprochent notamment à l'organisation de ne pas accorder une place suffisante à la lutte contre le racisme au sein de son action[25]. Le Groupe antifasciste Lyon et environs, en particulier, accuse la Jeune Garde de pratiquer un antifascisme qu'il qualifie de « salon », reprochant à l'organisation de ne pas intégrer à sa démarche une critique radicale de l'État et du capitalisme[21].

Le journal Le Figaro souligne que, malgré les tentatives de ce mouvement antifasciste d'acquérir une image plus consensuelle, ses actions violentes ont largement contribué à façonner sa réputation[réf. souhaitée]. L'un de ses membres, Hamma Alhousseini, a été reconnu coupable en août 2020 d'une agression perpétrée dans un établissement de nuit du Vieux Lyon[réf. souhaitée] Par ailleurs, il a été l'objet d'une investigation judiciaire à la suite de la diffusion sur les réseaux sociaux de messages de soutien au groupe terroriste Boko Haram, ainsi qu'à une approbation implicite de l'assassinat de Samuel Paty[21].

L'organisation est également au cœur de controverses. Des personnalités de l'extrême droite, telles qu'Éric Zemmour, l'accusent d'actes de violence[réf. souhaitée]. Par ailleurs, au sein même du mouvement antifasciste, le collectif Coordination féministe antifasciste la met en cause pour des agressions visant des militantes[21].

Notes et références

  1. Jeanne Casez, « À Lyon rugissent les antifas » Accès limité, Les Jours, (consulté le )
  2. a et b Abel Mestre, « L'antifascisme, un renouveau par la jeunesse », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  3. a et b Marie Allenou, « (Vidéo) "À Lyon, ça fait onze ans qu'on subit ces violences de l'extrême-droite", Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune garde » Accès libre, sur Lyon Capitale, (consulté le )
  4. Eloïse Bartoli et Jean-Michel Décugis, « Législatives 2024 : qui est Raphaël Arnault, ce militant antifa fiché S dont l’investiture par LFI fait polémique ? », sur leparisien.fr, (consulté le )
  5. a b et c Richard Schittly, « A Lyon, la jeunesse « antifa » s’organise contre l’extrême droite », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès limité, consulté le ).
  6. a et b Daphné Deschamps, « Ces jeunes qui popularisent l'antifascisme » Accès libre, n° 1673, Politis, (consulté le )
  7. Thibault Vetter, « Services d'ordre, tractage, réseaux sociaux : la riposte des antifas locaux contre l'extrême-droite » Accès libre, Rue89 Strasbourg, (consulté le )
  8. Guillaume Bernard, « Jeune Garde : « notre antifascisme n'a pas de feuille de route préétablie » », sur rapportsdeforce.fr, .
  9. « Raphaël Arnault, candidat « fiché S » investi par le NFP, a largement battu le RN à Avignon », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. « Le leader d'un groupe antifasciste lyonnais tabassé à la sortie d'un train à Paris » Accès libre, sur Actu.fr, (consulté le ).
  11. Pierre Plottu et Maxime Macé, « Paris : des militants d’extrême droite agressent un leader antifasciste » Accès limité, Libération, (consulté le ).
  12. Vincent Ballester, « Strasbourg : un collectif antifasciste attaqué par un groupuscule d'extrême-droite au cours d'une table ronde » Accès libre, sur France 3 Grand Est, (consulté le ).
  13. Mathieu Dejean, « Raphaël Arnault, l'antifa qui veut être député » Accès payant, Mediapart, (consulté le ).
  14. Anthony Faure, « Législatives : le porte-parole de la Jeune Garde candidat à Lyon ? » Accès libre, sur Lyon Capitale, (consulté le ).
  15. a b c et d Sandrine Cassini, « La Jeune Garde, un collectif antifa proche de LFI que le ministre Bruno Retailleau veut dissoudre » Accès payant, sur Le Monde, (consulté le )
  16. Rodolphe Koller, « Bruno Retailleau va lancer la dissolution de la Jeune Garde », sur Tribune de Lyon, (consulté le )
  17. « La dissolution du groupe d'ultra gauche la Jeune Garde est "étudiée depuis 10 jours par les services de Beauvau", selon l'entourage de Bruno Retailleau », sur Franceinfo,
  18. « La Jeune Garde, mouvement antifasciste, et Lyon populaire, groupe d’ultradroite, ont été dissoutes en conseil des Ministres », leparisien.fr, (consulté le ).
  19. a b et c « Retailleau officialise (et applaudit) la dissolution de La Jeune Garde antifasciste », sur Le HuffPost, (consulté le )
  20. « La Jeune garde antifasciste » Accès libre, sur Les Jours (consulté le ).
  21. a b c et d Robin Nitot et Mayeul Aldebert, « La «Jeune Garde» : qui se cache derrière le groupuscule d'ultragauche adepte des actions violentes ? » Accès limité, Le Figaro, (consulté le ).
  22. Coppélia Piccolo et Léonard Cassette, « Ce que l’on sait sur l’agression antisémite présumée par des membres du groupe antifa la Jeune Garde » Accès libre, Libération, (consulté le ).
  23. « Agression antisémite : Des antifas virent fachos », sur Le Canard enchaîné, (consulté le )
  24. « Huit militants de la Jeune Garde mis en examen après l’agression d’un mineur », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès limité, consulté le ).
  25. « Lyon. Insultes islamophobes, transphobes et violences : les antifascistes se déchirent », sur actu.fr.

Annexes

Articles connexes

Liens externes