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Jeanne Córdova

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Jeanne Córdova
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 67 ans)
Los AngelesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
UCLA Luskin School of Public Affairs (en)
Bishop Amat Memorial High School (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Autres informations
Site web
Distinction
Judy Grahn Award (en) ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Jeanne Córdova, née le et morte le , est une journaliste et militante des droits des femmes et des personnes LGBT américaine. Durant les années 1970, elle fait partie de la section californienne des Daughters of Bilitis, première association lesbienne des États-Unis. Elle y devient rédactrice en chef du magazine The Lesbian Tide. Tout le long de sa carrière, elle œuvre pour la visibilité des lesbiennes, elle est présidente de plusieurs organisations nationales et engagée politique du côté du Parti démocrate.

Ses mémoires sont publiées sous le titre When We Were Outlaws: A Memoir of Love & Revolution, en 2011. L'ouvrage, très remarqué, reçoit plusieurs récompenses dont un prix Lambda Literary, en 2012.

Jeunesse et formation

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Jeanne Córdova naît à Bremerhaven, en Allemagne, en 1948, parmi une famille de douze enfants nés d'un père mexicain et d'une mère irlandaise[1]. Elle fréquente l'école secondaire Bishop Amat à La Puente, en Californie, puis poursuit ses études à l'Université d'État de Californie et à l'Université de Californie (UCLA), où elle obtient un baccalauréat en protection sociale. Elle entre ensuite dans un couvent, Immaculate Heart of Mary, qu'elle quitte en 1968[2]. Elle effectue ensuite un stage dans les communautés afro-américaine et latino de Watts et East Los Angeles. Elle obtient une maîtrise de travailleuse sociale à l'UCLA en 1972[3].

Jeanne Córdova commence sa carrière militante en tant que présidente de la section locale de Los Angeles des Daughters of Bilitis, organisation nationale de défense des droits des lesbiennes[4]. Au cours de sa présidence, en 1971, l'association ouvre le premier centre lesbien de Los Angeles[5]. Sous son impulsion naît aussi le bulletin d'information du collectif, intitulé d'abord LA DOB Newsletter, puis après des désaccords dans le groupe, la publication se transforme en The Lesbian Tide[6]. Jeanne Córdova en devient la rédactrice en chef et l'éditrice. La publication est considérée comme « le journal de référence pour la décennie féministe lesbienne »[1] et classée comme parmi les meilleures, selon les critères journalistiques[7].

Dans les années 1970, Jeanne Córdova est l'une des principales organisatrices de quatre conférences lesbiennes, dont la première conférence des lesbiennes de la côte ouest à la Metropolitan Community Church, en 1971 et la première conférence nationale des lesbiennes[5] à l'Université de Californie à Los Angeles, en 1973[8]. Elle siège également au conseil d'administration du Los Angeles Gay Community Services Center et occupe le poste de rédactrice en chef chargée des droits humains de l'hebdomadaire progressiste Los Angeles Free Press (1973-1976).En 1977, Jeanne Córdova est élue déléguée à la première Conférence nationale des femmes pour l'Année internationale des femmes à Houston, elle y joue un rôle important de défense des lesbiennes[9]. Elle devient, en 1978, directrice des médias du sud de la Californie de la campagne contre la proposition 6, aussi connue sous le nom d'Initiative Briggs[10], qui visait à interdire les carrières de l'enseignement aux personnes LGBT. Cette même année, elle est élue présidente de la première convention de la National Lesbian Feminist Organization[9] et présidente du Stonewall Democratic Club, poste qu'elle occupe de 1979 à 1981[11].

Dans les années 1980, Jeanne Córdova œuvre à fonder le Caucus gay et lesbien du Parti démocrate[12], elle est l'une des trente déléguées ouvertement lesbiennes à la Convention nationale démocrate de 1980 à New York[13]. En tant que journaliste, elle est aussi fondatrice de la Los Angeles Gay and Lesbian Press Association[14] et membre fondatrice du conseil d'administration du centre communautaire lesbien de Los Angeles Connexxus Women's Center/Centro de Mujeres, de 1984 à 1988[11].

Au cours des années 1980 et 1990, Jeanne Córdova lance la publication des Community Yellow Pages, le premier et plus grand répertoire d'entreprises LGBT du pays (1981-1999)[15] ; le New Age Telephone Book (1987-1992)[16] et Square Peg Magazine (1992-1994), couvrant la culture et la littérature queer[17]. En 1995, elle prend la présidence du conseil d'administration de ONE National Gay & Lesbian Archives et co-fonde la Lesbian Legacy Collection avec Yolanda Retter.

En 1999, Jeanne Córdova vend les Community Yellow Pages et part vivre à Isla Todos Santos au Mexique. Avec sa compagne, Lynn Harris Ballen, elle co-fonde une organisation à but non lucratif pour la justice économique, The Palapa Society of Todos Santos[18] et Jeanne Córdova en est la première présidente jusqu'en 2007.

De retour à Los Angeles, en 2009, le couple lance LEX – The Lesbian Exploratorium qui parraine l'exposition d'art et d'histoire Genderplay in Lesbian Culture[19] et crée le Lesbian Legacy Wall au sein de ONE National Gay & Lesbian Archives. Jeanne Córdova organise ensuite la conférence Butch Voices à Los Angeles en 2010[20].

En 2011, Jeanne Córdova publie ses mémoires sous le titre When We Were Outlaws; A Memoir of Love & Revolution[21].

Quelques mois avant sa mort, en , Jeanne Córdova écrit « A Letter About Dying, to My Lesbian Communities », une missive d'adieu publiée dans plusieurs magazines lesbiens. Elle y informe la communauté LGBT de son cancer du cerveau métastatique en phase terminale[22] et fait un don de 2 millions de dollars à la Fondation lesbienne Astraea pour la justice, qui crée le Fonds Jeanne R. Cordova[23]. Elle meurt le , à l'âge de 67 ans, de la maladie à son domicile de Los Angeles, en Californie[24]. Une nécrologie paraît dans le Los Angeles Times[24] et un hommage lui est consacré dans Last Word, l'émission nécrologique hebdomadaire de BBC Radio 4 en [25].

Vie privée

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Jeanne Córdova a entretenu une relation avec Lynn Harris Ballen[17], un journaliste de radio féministe[26]. Elles ont vécu dans les collines d'Hollywood, en Californie et à Todos Santos, au Mexique. Ensemble, elles ont créé divers projets dont Square Peg Magazine[27] et des événements culturels, tels que des expositions.

Des archives et enregistrements des projets militants de Jeanne Córdova, y compris les enregistrements de The Lesbian Tide, sont conservés au ONE National Gay & Lesbian de l'Université de Californie du Sud. La collection comprenant aussi une vaste collection de photographies, est entièrement disponible pour les chercheurs. The Online Archive of California (un projet de la California Digital Library) donne la possibilité de faire des recherches parmi les documents[28].

Articles et chapitres d'ouvrages

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Prix et distinctions

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En 2012, Jeanne Córdova reçoit le prix Lambda Literary, dans la catégorie meilleure « Biographie et autobiographie de lesbienne », pour ses mémoires[29]. La même année, elle reçoit également le Judy Grahn Award pour un livre lesbien de non-fictionnel[30]. Le livre est aussi couronné, en 2013, d'un Golden Crown Literary Society Award pour le meilleur « Histoire courte et essai (Non érotique) » et d'un Stonewall Book Award de la part de American Library Association[31].

En honneur de la militante, la Fondation du prix Lambda Literary crée la « Bourse Jeanne Córdova » en 2016[32], puis le prix « Jeanne Córdova pour une non-fiction lesbienne/queer », en 2017[33].

Références

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  1. a et b Marc Stein, Encyclopedia of lesbian, gay, bisexual, and transgender history in America, Charles Scribner's Sons/Thomson/Gale, (ISBN 0-684-31261-1, 978-0-684-31261-3 et 0-684-31262-X, OCLC 52819577)
  2. (en-US) Carina Julig, « 12 Women Who Were Instrumental to the LGBTQ+ Rights Movement », sur Shondaland, (consulté le )
  3. (en) Marrisa Doud, « Jeanne Córdova: Iconic Lesbian Activist and Proud Butch », sur The Gay agenda (consulté le )
  4. (en) Marcia M. Gallo, Different daughters : a history of the Daughters of Bilitis and the rise of the lesbian rights movement, (ISBN 0-7867-1634-7, 978-0-7867-1634-0 et 1-58005-252-5, OCLC 72002732)
  5. a et b (en) Lillian Faderman, Gay L.A. : a history of sexual outlaws, power politics, and lipstick lesbians, (ISBN 0-465-02288-X et 978-0-465-02288-5, OCLC 70707762)
  6. (en) Clare Potter, The Lesbian Periodicals Index, Naiad Press, (ISBN 978-0-930044-74-9, lire en ligne)
  7. (en) Ginny Vida, Our right to love : a lesbian resource book, Prentice-Hall, (ISBN 0-13-644401-6 et 978-0-13-644401-5, OCLC 3380147)
  8. (en) Dudley Clendinen, Out for good : the struggle to build a gay rights movement in America, (ISBN 0-684-81091-3, 978-0-684-81091-1 et 0-684-86743-5, OCLC 40668240)
  9. a et b (en) Rodger Streitmatter, Unspeakable : the rise of the gay and lesbian press in America, Faber and Faber, (ISBN 0-571-19873-2 et 978-0-571-19873-3, OCLC 32745788)
  10. (en-US) Karen Ocamb, « Tribute to ‘give ‘em hell’ lesbian feminist pioneer Ivy Bottini », sur Los Angeles Blade: LGBTQ News, Rights, Politics, Entertainment, (consulté le )
  11. a et b (en) Barbara J. Love, Feminists who changed America, 1963-1975, (ISBN 978-0-252-09747-8 et 0-252-09747-5, OCLC 907774555)
  12. (en-US) V. Alex, « Latinx LGBTQIA Icons We Should All Know », sur HipLatina, (consulté le )
  13. (en) « Lesbian writer/activist Jeanne Cordova looks back at her life », sur Windy City Times, (consulté le )
  14. Maëlle Le Corre, « Décès de la militante lesbienne américaine Jeanne Córdova », sur KOMITID, (consulté le )
  15. (en-US) Paul H. Johnson, « Southern California Entreprise: Specialized Directories Business Is Looking Up : Advertising: Targeted yellow pages offer ethnic, other groups more than just listings in their languages. », sur Los Angeles Times, (consulté le )
  16. (en) Alan Citron, « Find Guru of Your Dreams: Phonebook for a New Age », sur The Bulletin / Los Angeles Times, (consulté le )
  17. a et b (en) « Pioneering Lesbian Activist Jeanne Córdova (1948-2016) », sur ONE Archives, (consulté le )
  18. (en) « Palapa Society Todos Santos », sur palapasociety.org (consulté le )
  19. (en-US) « Getting Playful with Gender », sur CURVE, (consulté le )
  20. (en) « A Conference For 'Butches' », sur NPR.org, (consulté le )
  21. (en-US) « Jeanne Córdova Dies At 67: Goodbye to the Activist and Writer Who Lead The Way We're Going », sur Autostraddle, (consulté le )
  22. (en-US) Jeanne Córdova, « A Letter About Dying, To My Lesbian Communities », sur CURVE, (consulté le )
  23. (en) Dawn Ennis, « Jeanne Cordova Remembered: 'Butch Chicana Lesbian Feminist Outlaw' », sur The Advocate, (consulté le )
  24. a et b (en-US) « Jeanne Córdova dies at 67; activist and author chronicled lesbian feminist movement of 1970s », sur Los Angeles Times, (consulté le )
  25. (en-GB) « Last Word, Glenn Frey, Lord Weidenfeld, Jeanne Cordova, Haskell Wexler, Gilbert Kaplan. », sur BBC Radio 4 (consulté le )
  26. (en) « Meet Lynn », sur Feminist Magazine (consulté le )
  27. (en) « In Remembrance: Jeanne Córdova », sur Lambda Literary, (consulté le )
  28. (en) « Jeanne Cordova », sur USC Digital Library (consulté le )
  29. (en) « 24th Annual Lambda Literary Award Winners Announced in New York », sur Lambda Literary, (consulté le )
  30. (en-US) « The Judy Grahn Award for Lesbian Nonfiction », sur The Publishing Triangle (consulté le )
  31. (en) Adrian Brooks, The Right Side of History: 100 Years of LGBTQ Activism, Cleis Press Start, (ISBN 978-1-62778-131-2, lire en ligne)
  32. (en) « Lambda Literary Announces Jeanne Córdova and Bryn Kelly Scholarships », sur Lambda Literary, (consulté le )
  33. (en) « Special Awards | Lambda Literary Awards », sur Lambda Literary (consulté le )

Articles connexes

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Liens externes

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