Jean Richer
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Sébastien Le Prestre de Vauban (à partir de ) Académie des sciences (- |
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Jean Richer (1630-1696) est un astronome français, élève à l'Académie des sciences puis ingénieur chargé des fortifications.
Biographie
[modifier | modifier le code]Né non loin de La Hague vers 1630, et fils d'un père laboureur, il est nommé professeur de mathématiques suppléant au collège royal de Paris en 1662[1]. Il intègre l'académie des sciences dès sa création par Colbert sous Louis XIV.
Il participe, le , en compagnie notamment de Auzout et de Picard, au tracé d'une ligne méridienne au futur emplacement de l'Observatoire de Paris[2].
Envoyé en mission à Cayenne en 1672[3], il y réalise de très nombreuses observations dont certaines serviront aux connaissances actuelles en astronomie.
A son retour en France, il est nommé ingénieur royal chargé des fortifications sous Vauban.
Il décède à Paris en 1696[1].
Découvertes
[modifier | modifier le code]Mars et la taille du système solaire
[modifier | modifier le code]Depuis Cayenne, en septembre 1672, il réalise à l'opposition des mesures de hauteur de Mars en simultané avec Cassini resté à Paris. Ces mesures prises depuis plusieurs points éloignés de la Terre (méthode de la parallaxe) permettront de réaliser la première approximation réaliste de la taille du système solaire, celui-ci se dilate alors d'un facteur 20. En effet, depuis Ptolémée, on croyait que le Soleil se trouvait à 7 millions de km de la Terre. Johannes Kepler avait bien pressenti que cette distance, que l'on appelle de nos jours l'unité astronomique (ua), était au moins trois fois plus grande.
Forme de la Terre
[modifier | modifier le code]Toujours en Guyane, Richer observe aussi qu'un pendule bat plus lentement à Cayenne qu'à Paris[4], confirmant une hypothèse de Huygens[5] sur une diminution de la pesanteur en s'approchant de l'équateur, due à la force centrifuge. Cette première observation est reproduite à plusieurs occasions[6] dans diverses expéditions dans les décennies qui suivirent, conduisant Newton en 1687 et Huygens en 1690 à considérer que la Terre est une sphère aplatie par la force centrifuge[7]. Comme cela contredit les mesures de Cassini, il s'ensuit une polémique que les voyages de Maupertuis en Laponie ainsi que ceux de Bouguer et La Condamine[8] en Équateur permettent de résoudre en 1736.
Observations naturalistes
[modifier | modifier le code]En 1679, Jean Richer publie, en annexe à ses calculs d'astronomie effectués en Guyane, quelques remarques sur le sang chaud des marsouins et la sobriété des crocodiles ; il fait à ses dépens l'expérience de la décharge électrique par laquelle l'anguille tremblante paralyse ses proies. Il découvre une variété d'arbre produisant de la "gomme gutte", mais la découverte du caoutchouc ne sera imputé à La Condamine que au siècle suivant.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Joël TATARD, « Jean Richer (vers 1630-1696), mathématicien, astronome et ingénieur du roi, professeur au collège royal de Paris, membre de l’Académie Royale des Sciences », Revue de la Manche, vol. 65, no 262, octobre novembre décembre 2023
- Collectif, Registres de l'Académie des sciences, vol. 1, t. 3, manuscrit, (lire en ligne), p. 73.
- Jean (1630-1696) Auteur du texte Richer, Observations astronomiques et physiques faites en l'isle de Caïenne . Par M. Richer, de l'Académie royale des sciences., (lire en ligne)
- Pierre-Jacques Charliat, Le temps des grands voiliers, tome III de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, p. 140
- En 1659, Huygens détermine l'expression de la force centrifuge. En 1666, il soupçonne que celle-ci contribue à diminuer la pesanteur à l'équateur. Œuvres complètes de Huygens, tome XVIII, p.635-636
- Les études de Richer sur le pendule seront poursuivies par celles de Halley à Sainte-Hélène, de Varin dans l'île de Gorée, de Helder et de Graaf au cap de Bonne-Espérance
- Newton prévoit un aplatissement de 1/230 environ compte tenu de la force centrifuge et de la force de gravitation, alors que Huygens ne prévoit qu'un aplatissement de 1/580 due à la seule force centrifuge. La valeur actuelle est de l'ordre de 1/300. Œuvres complètes de Huygens, tome XXI, p.383
- Florence Trystram, Le procès des étoiles : récit de la prestigieuse expédition de trois savants français en Amérique du Sud et des mésaventures qui s'ensuivirent, 1735-1771. Paris : Payot, 1993 (p. 227).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Nicholas Dew, « Scientific Travel in the Atlantic World: The French Expedition to Gorée and the Antilles, 1681-1683 », The British Journal for the History of Science, vol. 43, no 1, , p. 1-17 (lire en ligne)
- (en) John W. Olmsted, « The Scientific Expedition of Jean Richer to Cayenne (1672-1673) », Isis, vol. 34, no 2, , p. 117-128 (lire en ligne)
- (en) John W. Olmsted, « The Voyage of Jean Richer to Acadia in 1670: A Study in the Relations of Science and Navigation under Colbert », Proceedings of the American Philosophical Society, vol. 104, no 6, , p. 612-634 (lire en ligne)
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressource relative à l'astronomie :
- Ressource relative à la santé :
- Ressource relative à la recherche :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :