Jean Pierre Girard-dit-Vieux

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 Jean Pierre Girard
Jean Pierre Girard-dit-Vieux

Naissance
Genève (Armoiries du canton de Genève (Suisse) République de Genève)
Décès (à 60 ans)
Arras (Pas-de-Calais)
Origine Armoiries du canton de Genève (Suisse) République de Genève
Allégeance Drapeau de la France France
Arme Infanterie
Grade Général de brigade
Années de service 17681811
Distinctions Baron de l'Empire
Grand officier de la Légion d'honneur
Hommages nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile, 20e colonne.

Jean Pierre Girard-dit-Vieux, né Jean-Pierre Maurice Girard-dit-Guerre, le à Genève, mort le à Arras (Pas-de-Calais), est un citoyen de la République de Genève, général de brigade genevois au service de la Révolution et de l’Empire.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jean Pierre Girard-dit-Vieux est le fils de Jean Pierre Girard-dit-Guerre, maître horloger, d'une ancienne famille genevoise originaire d'Italie, la famille Girardi-Guerra[1], et de Susanne Rittel.

Il entre au service de la France le comme soldat au régiment des gardes suisses, compagnie Traverse, devient caporal instructeur en 1770, sergent instructeur en 1775, et est congédié le . En 1782, il retourne à Genève où il prend parti dans les discussions politiques opposant aristocratie et Représentants, il fait parte du millier de représentants condamnés à l'exil[2] après jugement[3].

Il prend parti pour la Révolution française et reprend du service le comme lieutenant-colonel commandant le 3e bataillon de volontaires du Bec-d'Embès. Il sert de 1792 à 1797 aux armées des Alpes et du Rhin. Le , il commande le camp de Niffer à l'armée du Haut-Rhin, et est promu général de brigade le par Pichegru. Le suivant, il fait partie de la division Férino, et prend part à la bataille de Geisberg du 26 au . Passé à la division Gouvion-Saint-Cyr à Trippstadt le , il commande la 1re brigade le , et, en octobre de la même année, il est envoyé en congé.

De retour dans sa division le , il passe dans la division Taponnier le . Il se bat à Biberach le , pénètre dans le Val d'Enfer à la tête de l'avant-garde le , rejoint la division Ambert le , et combat à Emmendingen le .

Arc de triomphe de l'Étoile, pilier Est

À ce sujet Moreau écrit au général Girard :

« J'ai trop de plaisir à me rappeler le passage du val d'Enfer, pour ne pas rendre la justice la plus éclatante au courage et aux talents de celui que je chargeai de cette opération importante. Vous en confier l'exécution, c'était vous dire combien je vous appréciais. Son succès, en justifiant ma confiance, vous donne des droits à la bienveillance du gouvernement et des amis de l'État. »

En , il commande une division sous Georges Joseph Dufour à l'aile droite de l'armée de Rhin-et-Moselle, et le , il est désigné pour faire partie de l'armée d'Angleterre. C'est à la même époque que Girard opère, à la tête d'une armée de 1 500 hommes[4],[5] (certains auteurs donnent le chiffre de 1 800 hommes), la réunion de Genève à la France, préparée par Félix Desportes ()[6]. Le , il prend le commandement du département du Léman, et le , il passe à la 10e division militaire à Tarbes. Le , il est envoyé aux armées du Danube et d'Helvétie, puis le , à l'armée du bas-Rhin, sous Georges Joseph Dufour. En , il retourne à l'armée du Rhin, commandant à Kehl le . Il est remplacé par Klein et rejoint la division Colaud à l'armée du Rhin en . En , Girard passe à la division Souham puis sert dans la 16e division militaire comme commandant du département du Pas-de-Calais. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur le et commandeur de l'ordre le .

Lors du sacre de l'empereur Napoléon Ier et du couronnement de l'impératrice Joséphine dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, le , Girard fait partie des fonctionnaires appelés à assister à la cérémonie du sacre[7].

Du au , il commande par intérim la 16e division militaire, puis il est nommé à la tête de la 1re brigade de la 1re division du général Lagrange à l'armée du Nord à Anvers. Le , il commande le Pas-de-calais, puis une brigade de gardes nationales sous Rampon à Saint-Omer. Le , il reprend le commandement du Pas-de-calais, et le , participe à la campagne d'Allemagne comme commandant de la 1re brigade de la 2e division du 3e corps de la Grande Armée. Le , il passe à la 4e division du même corps et le 1er juin dans la division Puthod. Il se distingue à Essling les 21 et , ainsi qu'à Wagram les 5 et [8]. Il est élevé au grade de grand officier de la Légion d'honneur le , et renvoyé en France le suivant. Le , il reprend le commandement du Pas-de-calais, et est créé baron de l'Empire le .

Sépulture de Jean Pierre Girard dit Vieux sur les hauteurs de la Citadelle d'Arras (Pas-de-Calais).

Le général Girard-dit-Vieux meurt en service à Arras le [9]. Il y est inhumé. Sa sépulture, située au niveau du bastion de la Reine, domine les hauteurs de la Citadelle d'Arras (Pas-de-Calais).

Conformément au décret du , son cœur a été transmis dans une urne au grand chancelier de la Légion d'honneur afin qu'il soit déposé auprès de ses pairs dans l'église Sainte-Geneviève de Paris, appelée aujourd'hui le Panthéon.

Détail de la tombe de Jean Pierre Girard-dit-Vieux, né Jean-Pierre Maurice Girard dit Guerre, mort le 2 mars 1811 à Arras (Pas-de-Calais).

Son nom est inscrit sur l'arc de triomphe de l'Étoile en 1841, sur le pilier Est, 20e colonne.

Famille[modifier | modifier le code]

Le , il épouse à Genève, au temple de la Fusterie, dit aussi Temple Neuf, Suzanne Benoît. Elle lui donne deux fils, Déodat, mort à quatre ans et Pierre Louis, qui sera chef d’escadron puis maire de Bains, dans les Vosges.

Armes[modifier | modifier le code]

De sable au casque d'or, accompagné de trois étoiles du même deux et une, et de gueules au signe des barons tirés de l'armée ; le deuxième, d'or à deux fasces superposées d'azur, accompagnées de trois molettes, une en chef, deux en pointe du même. Livrées : noir, jaune, rouge, bleu[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Albert de Montet, Études généalogiques genevoises, Revue historique vaudoise, p. 281, 1895
  2. Albin Thourel, Histoire de Genéve: depuis son origine jusqu'à nos jours, vol. 3, p. 290, éd. Colin, 1833
  3. Clemente Solaro Della Margarita, Traités publics de la Royale Maison de Savoie avec les puissances étrangères : depuis la paix de Château Cambresis jusqu'à nos jours, vol. 3, p. 329, éd. Imprimerie Royale, 1836
  4. Tableau historique des dissentions de la République de Genève et de la perte de son indépendance, p. 127, 1803
  5. Abel Hugo, France militaire. Histoire des armées françaises de terre et de mer de 1792 à 1837, p. 216, éd. Delloye, 1838
  6. Berthold van Muyden, Histoire de la nation suisse, vol.3, p. 95, éd. H. Mignot, 1899
  7. Procès-verbal de la cérémonie du sacre et du couronnement de LL. MM. l'empereur Napoléon et l'impératrice Joséphine, p. 63, Imprimerie Impériale, 1805
  8. Joseph Durieux, Carnet de la Sabretache : revue militaire rétrospective, année 1909, p. 407
  9. Le décret du 20 février 1806 portait que l'église Sainte-Geneviève de Paris servirait de lieu de sépulture aux dignitaires de la Légion d'honneur ; mais la distance qui sépare Paris d'Arras étant un obstacle à l'exécution du décret, toutes les autorités civiles, militaires et judiciaires, convoquées par le préfet, se rendent au quartier général du baron Girard-dit-Vieux ; M. l'évêque d'Arras, accompagné de ses grands vicaires, s'y rend également. Le préfet et les différents fonctionnaires font autour du cercueil une marche lente et solennelle. Parmi eux se trouve le ministre protestant qui a assisté le général dans ses derniers moments. Le corps est ensuite placé sur un char funèbre au-dessus duquel flotte le drapeau du département. Les fonctionnaires suivent le char, rangés dans l'ordre prescrit par le décret du 21 messidor an XII. La troupe et les gardes nationaux viennent ensuite. Arrivés sur le lieu de la sépulture, les assistants prononcent quelques discours, et les décharges de mousqueterie se font entendre aussitôt après. Le cœur du général Girard est envoyé au grand chancelier de la Légion d'honneur pour être placé à Sainte-Geneviève
  10. Archivum heraldicum , p. 180, éd. Société suisses d'héraldique, 1918

Sources[modifier | modifier le code]

  • « Jean Pierre Girard-dit-Vieux », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition]
  • Frédéric Barbey, Félix Desportes et l'annexion de Genève à la France 1794-1799, p. 209-310, éd. Perrin et cie, 1916
  • Journal du Soir, no 4619, , p. 2-3, Mort du général baron Girard dit Vieux
  • A. Lievyns, Jean Maurice Verdot, Pierre Bégat, Fastes de la Légion-d'honneur: biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, vol. 3, p. 242, éd. Bureau de l'administration, 1844
  • Michel-Edmond Richard, Notables protestants en France dans la première moitié du XIXe siècle, p. 177, éd. du Lys, 1996, (ISBN 2908561182)
  • Nelly Dupré, L'avenir de l'Artois, , La tombe d'un général, baron d'Empire, dans la Citadelle
  • Georges Six, Dictionnaire biographique des généraux & amiraux français de la Révolution et de l'Empire (1792-1814), Paris : Librairie G. Saffroy, 1934, 2 vol., p. 504-505
  • La Voix du Nord, , Marie-Josée Averland, Mais qui est le général Jean-Pierre Girard honoré à la citadelle d'Arras?