Jean Frédéric Théodore Maurice

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Jean Frédéric Théodore Maurice
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Préfet de la Dordogne
-
Préfet de la Creuse
-
Titre de noblesse
Baron de l'Empire (d)
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Archives nationales (F/1bI/167/13)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata

Jean Frédéric Théodore Maurice, né le à Genève et mort le à Genève, est un mathématicien suisse, proche de Laplace et, pendant les années d'annexion de Genève à la France, haut fonctionnaire français, préfet de la Creuse et de la Dordogne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jean Frédéric Théodore Maurice est originaire d'une famille protestante réfugiée de la Provence en Suisse. Il est le fils de Frédéric-Guillaume Maurice (1750-1826), agronome, maire de Genève à l’époque du département du Léman[2] et le frère de George Maurice, professeur de physique générale[3].

Il se forme à Genève en astronomie, mathématiques et physique auprès de Marc-Auguste Pictet, ami de son père. En 1794, à 19 ans, il part à Paris, pour suivre les cours de l'astronome Jérôme Lalande. Il y fait la rencontre des mathématiciens les plus célèbres de l'époque : Lagrange, Legendre, Laplace et pendant un voyage en Angleterre il rencontre aussi l'astronome William Herschel[3].

Théodore Maurice devient un proche de Laplace. Ils ont de longues discussions, pas seulement sur les mathématiques, mais surtout pendant les dernières années de Laplace aussi sur la religion et Dieu[4],[5].

En 1798, il retourne à Genève où il est nommé professeur honoraire de mécanique analytique à l'Académie de Genève et où il se marie avec Nancy Diodati. Le couple aura un fils et trois filles[6].

Genève est en 1798 annexé par la France. En 1801, Théodore Maurice, un fidèle de Napoléon comme son mentor Laplace, devient examinateur d'admission à l'École polytechnique à Paris et en 1806, il entre dans l'administration civile comme auditeur au Conseil d'État. En 1807, il est nommé préfet de la Creuse, en 1810, préfet de la Dordogne et en 1814, maître des requêtes au Conseil d'État. En 1820, il perd à cause de ses idées libérales sa nomination de maître des requêtes et il quitte la vie publique. Après la Révolution de 1830, il se retire dans sa ville natale Genève[3]. Il a eu Genève toujours à cœur et il est « considéré comme un véritable ambassadeur pour Genève[7] ».

Il a publié sur les mathématiques et les mathématiciens surtout dans la Bibliothèque britannique, périodique fondé en 1796 par son père Frédéric-Guillaume Maurice avec les frères Marc-Auguste Pictet et Charles Pictet et renommé en 1816 Bibliothèque universelle.

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • 1801 : Sur l'intégrale d'une formule irrationelle
  • 1832 : Précis des démonstrations principales de Fourier, rélatives à la loi mathématique du rayonnement de la chaleur.
  • 1842 : « De l'invariabilité des grands axes et des moyens mouvements des planètes en tenant compte de tous les ordres des forces pertubatrices », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences[8], p. 328 et s.
  • 1844 : Mémoire sur la variation des constantes arbitraires, comme l'ont établie dans sa généralité les Mémoires de Lagrange et Poisson de 1808 et de 1809

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • A. Gautier, « Notice biographique sur M. le baron Maurice », in : Archives des sciences physiques et naturelles, vol. 18, Institut de physique de l'Université, Genève, 1851[9], p. 102-118
  • Barbara Roth, « Maurice, Jean Frédéric » in: Dictionnaire historique de la Suisse, [10]

Honneurs[modifier | modifier le code]

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason à dessiner

Écartelé : au 1er, d’azur à deux étoiles d’or à six rais d’argent, rangées en fasce ; au 2e des barons tirés du conseil d’État ; au 3e, d’or à la tête de maure de sable, tortillée d’argent ; au 4e, d’argent aux serres ailées d’aigle, tenant une clef en fasce, de tout de sable[11].

Le « des barons tirés du conseil d’État » est échiqueté de gueules et d’or.
Pour le 3e  : il s’agit d’armes parlantes : maure/Maurice.
Le 4e rappelle les armes de Genève.
Armes de la commune française de Genève sous le Premier Empire.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001513/d_836 » (consulté le )
  2. Archives République et Canton de Genève, 11e section, Archives de familles et Archives privées.
  3. a b et c Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne: ou histoire, par ordre alphabétique, de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes, Mar - Meo, vol. 27, Desplaces, 1860, aperçu sur Google Livres, p. 345-346.
  4. (en) Roger Hahn, Pierre Simon Laplace, 1749-1827: A Determined Scientist, Harvard University Press, 2005, aperçu sur Google Livres, p. 201-207.
  5. « Nécrologie, Extrait des discours prononcés aux funérailles de Mr. le Marquis de Laplace, le 7 mars 1927 », in Bibliothèque universelle des sciences, belles-lettres, et arts, vol. 34, 1827, aperçu sur Google Livres, p. 306-314.
  6. J.-B.-G. Galiffe, Notices généalogiques sur les familles genevoises, depuis les premiers temps jusqu'à nos jours, vol. 3, Genève, 1836, aperçu sur Google Livres, p. 328.
  7. Bruno Dumons, « Au service de l'État, des élites genevoises décorées de la Légion d'honneur (1802-1813) », in Genève française 1798-1813. Nouvelles approches : actes du colloque tenu du 12 au 14 novembre 1998, aperçu sur Google Livres, p. 304.
  8. Aperçu sur Google Livres.
  9. Aperçu sur Google Livres.
  10. [Lire en ligne].
  11. Philippe Lamarque (Index armorum : Michel Popoff ; iconographie héraldique : Grzegorz Jakubowski-Barthel de Weydenthal), Armorial du Premier Empire, Lathuile, Éditions du Gui, 2008, 639 p. (ISBN 978-2-9517-4177-5), notice « Maurice », p. 382.

liens externes[modifier | modifier le code]