Inspecteur de sécurité de la ville de Paris

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Inspecteur de sécurité de la ville de Paris - brigade polyvalente.

Les inspecteurs de sécurité de la ville de Paris (ISVP) sont des fonctionnaires de la ville de Paris appartenant à la filière sécurité[1].

Description[modifier | modifier le code]

Les ISVP dépendent de la Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection (DPSP) au même titre que leurs collègues agents de surveillance de Paris. Ils participent à la lutte contre les incivilités à Paris. Ils constatent, entre autres, certaines infractions aux arrêtés de police du maire, notamment en matière de salubrité ou nuisances sonores[2] (jets de mégots, dépôts d'ordures, déjections canines, etc.), les occupations abusives du domaine public[3] (exemple : les terrasses)[4].

Les inspecteurs de sécurité sont des agents chargés d'un service de police en vertu de l'article 531-1 du Code de la sécurité intérieure. Ils sont également gardes particuliers en vertu de l'article 29 du Code de procédure pénal. Ce statut de garde particulier leur permet de protéger les propriétés et les équipements de la ville de Paris, y compris lorsque ces équipements se trouvent en dehors de la ville de Paris. Ils assurent la protection des usagers qui fréquentent les sites de la Ville ainsi que des personnes qui y travaillent.

Les inspecteurs de sécurité exercent leurs fonctions en uniforme. Ils sont agréés et assermentés[5]. Leur équipement comprend un armement de catégorie B et D (tonfa ou matraque télescopique, aérosol de défense) ainsi qu'un gilet pare-balles[6] et une paire de menottes[7].

Recrutement[modifier | modifier le code]

Véhicule de la DPSP.

Les inspecteurs de sécurité sont recrutés par voie de concours externe ou interne[8].

Conditions d'inscription[modifier | modifier le code]

  • Être français ou ressortissant d’un État membre de l’Union européenne/l’Espace économique européen, de la Suisse, de Monaco ou Andorre ;
  • jouir de ses droits civiques et ne pas avoir fait l'objet d'une condamnation incompatible avec l'emploi postulé figurant au bulletin no 2 du casier judiciaire ;
  • se trouver en position régulière au regard du code du service national ;
  • avoir été reconnu comme possédant les aptitudes physiques nécessaires pour assurer un service régulier (sur avis du médecin-chef de la ville de Paris après visite médicale pour les lauréats du concours) ;
  • remplir les conditions d’âge légal pour travailler.

Par voie interne[modifier | modifier le code]

Les conditions de recrutement sont les suivantes :

  • Être fonctionnaire ou agent non titulaire de l’État, des collectivités territoriales et des établissements publics qui en dépendent. Compter au 1er janvier de l’année du concours au moins une année de services civils effectifs (ne sont pas pris en compte les services effectués au titre d’un contrat de droit privé comme le contrat d’apprentissage ou le contrat emploi solidarité) ;
  • Être toujours en fonction au jour de l’épreuve écrite d’admissibilité ;
  • Détenir le permis de conduire « B » (tourisme) au jour de l’épreuve écrite d’admissibilité.

Par voie externe[modifier | modifier le code]

Écusson de la DPSP porté par les inspecteurs de sécurité de la ville de Paris (dits ISVP) et par les techniciens de tranquillité publique et de surveillance (dits TTPS).
  • Détenir le permis de conduire « B » (tourisme).

Épreuves du concours[modifier | modifier le code]

Les concours externe et interne comportent les deux séries d’épreuves suivantes :

  • L'admissibilité : résolution, le cas échéant à partir d’un dossier, d’un ou plusieurs cas pratiques pouvant comporter des questions et se rapportant aux missions des inspecteurs de sécurité de la ville de Paris ;
  • L' admission, qui consiste en un entretien avec le jury destiné à apprécier la motivation et les capacités des candidats à exercer le métier d’inspecteur de sécurité de la ville de Paris.

L'épreuve physique destinée à juger de l'aptitude physique des candidats a été supprimée (depuis environ 2010) ; elle est remplacée par une visite médicale[9]. Enfin, une épreuve de mise en situation collective permet d'apprécier le comportement des candidats au sein d'un groupe.

Missions et conditions d'exercice[modifier | modifier le code]

Les inspecteurs de sécurité effectuent des missions de sécurisation telles que des évictions et verbalisations de vendeurs à la sauvette, de la présence dissuasive autour de sites sensibles comme le jardin du Champ-de-Mars, l'hôtel de ville, les pourtours de la basilique du Sacré-Cœur, etc.

Ils protègent les sites et équipements de la Ville de Paris, participent à des opérations conjointes avec la Police nationale (sécurisation des Champs-Élysées, aux abords de la tour Eiffel, évacuation de camps de migrants, etc).

Depuis le et la création de la Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection, leurs missions se concentrent davantage autour de la lutte contre les incivilités. Ces agents, chargés d'un service de police, peuvent effectuer des relevés d'identité depuis le [10].

Afin d'intervenir en toute sécurité, les inspecteurs de sécurité bénéficient d'un entraînement physique quotidien dispensé par des moniteurs d'éducation physique professionnelle.

Ces moniteurs sont sélectionnés parmi les inspecteurs de sécurité. Ils dispensent notamment des cours de Gestes et Techniques Professionnels d'Intervention (GTPI)[11].

L'encadrement des inspecteurs de sécurité est assuré par les techniciens de tranquillité publique et de surveillance (catégorie B) et par des chefs de tranquillité publique et de sécurité (catégorie A).

Évolution vers la police municipale[modifier | modifier le code]

Le maire de Paris ne dispose pas des mêmes pouvoirs de police que les autres maires de France.

Ce pouvoir est partagé avec le préfet de Police. Néanmoins, de récentes évolutions législatives ont octroyé davantage de pouvoirs au maire de Paris[12],[13].

Les inspecteurs de sécurité effectuent des missions très proches et parfois similaires à celles dévolues aux policiers municipaux[14].

Leur uniforme est pratiquement identique à celui de la police municipale. Toutefois, la maire de Paris Anne Hidalgo préfère parler de « police du quotidien »[15].

Le , le groupe Les Républicains dépose un vœu au Conseil de Paris, visant à armer les inspecteurs de sécurité[16]. La maire de Paris ne prend alors pas de position définitive. Elle déclare en 2018 ne pas avoir de tabou concernant la question de l'armement[17],[18],[19].

Le , Anne Hidalgo indique son souhait de créer une police municipale[20].

Les différents corps de la DPSP sont amenés à fusionner dans le cadre de la création de cette police municipale de Paris. La formation des inspecteurs de sécurité pour que ce service intègre la police municipale a commencé en avril 2021 ; elle est de 56 jours, suivie d'un stage de 10 jours dans la police municipale à proximité du lieu d'habitation des inspecteurs (hors Paris, donc, puisqu'il n'y a pas encore de police municipale à Paris). Quelque 3000 inspecteurs et agents de surveillance de Paris doivent passer cette formation sur les deux ans à venir (l'échéance visée est celle des Jeux olympiques d'été de 2024).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Des acteurs en quête de légitimité dans la production de l’ordre public urbain L’exemple des inspecteurs de sécurité de la Ville de Paris, Déviance et Société 2015/3 (Vol. 39), pages 295 à 319, par Jacques de Maillard, Mathieu Zagrodzki, Valerian Benazeth et Floriane Zaslavsky
  2. « Vidéo. Paris : attention la brigade anti-incivilités dégaine ses PV », leparisien.fr,‎ 2016-09-11cest21:08:03+02:00 (lire en ligne, consulté le )
  3. « Rapport accablant de l’Inspection générale de la Ville de Paris sur la gestion des terrasses », sur SOS conso (consulté le )
  4. « Une brigade dédiée à la lutte contre les incivilités », paris.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « Info France Bleu La maire de Paris veut « évaluer la solution de l'armement » pour les agents de sécurité de Paris », Franceinfo,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « A Paris, Anne Hidalgo veut renforcer la sécurité sans armer la police », La Tribune,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. « Paris : Vis ma vie… d’agent municipal », leparisien.fr,‎ 2016-04-20cest18:00:06+02:00 (lire en ligne, consulté le )
  8. L'Equipe Lutece, « Concours des administrations parisiennes - Paris.fr - », sur teleservices.paris.fr (consulté le )
  9. Inspecteur de sécurité sur cdn.paris.fr, p. 3.
  10. « Les nouveaux pouvoirs des inspecteurs de sécurité », leparisien.fr,‎ 2003-02-06cet00:00:00+01:00 (lire en ligne, consulté le )
  11. BFMTV, « Paris lance sa brigade anti-incivilités et déploie 1 800 agents », BFMTV,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. « La maire de Paris veut récupérer des pouvoirs de police », La Croix, (ISSN 0242-6056, consulté le ).
  13. « LOI n° 2017-257 du 28 février 2017 relative au statut de Paris et à l'aménagement métropolitain », sur legifrance.gouv.fr, Legifrance (consulté le ).
  14. « Le terme police municipale est-il tabou pour Anne Hidalgo ? », 08 janvier 2016, sur huffingtonpost.fr.
  15. « Anne Hidalgo veut créer une police du quotidien », 28 septembre 2015, sur leparisien.fr.
  16. « Paris: Les inspecteurs de sécurité de la ville de Paris bientôt armés? », 09 mai 2017, sur 20minutes.fr.
  17. « La maire de Paris, Anne Hidalgo, réfléchit à une police municipale armée », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. Par Julien Duffé Le 3 juillet 2018 à 18h10, « Police municipale armée à Paris : «Je n’ai pas de tabou», dit Anne Hidalgo », sur leparisien.fr, (consulté le )
  19. « Anne Hidalgo envisage d’armer les policiers à Paris », sur Capital.fr, (consulté le )
  20. « Les Parisiens sont en demande d’ordre, Anne Hidalgo y répond », sur www.20minutes.fr (consulté le )