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HMS Exeter (68)

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HMS Exeter
illustration de HMS Exeter (68)
Le HMS Exeter au large de Sumatra en 1942.

Type Croiseur lourd
Classe York
Histoire
A servi dans  Royal Navy
Commanditaire Royal Navy
Constructeur HMNB Devonport, Plymouth
Commandé
Quille posée
Lancement
Armé
Commission 1931
Statut Coulé durant la deuxième bataille de la mer de Java le
Équipage
Équipage 630 marins
Caractéristiques techniques
Longueur 160 m (LPP)
175 m (LHT
Maître-bau 18 m
Tirant d'eau 5,2 m
Déplacement 8 525 t
À pleine charge 10 658 t
Propulsion Huit chaudières Admiralty
Turbines à vapeur Parsons
4 arbres
Puissance 80 000 ch
Vitesse 32,25 nœuds (60 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement à la construction:
  • 3 x 2 canons de 203 mm L/50, tourelles Mk.II
  • 4 x 1 canons de 102 mm (4 inch), affuts HA Mk.III
  • 2 x 4 mitrailleuses de 12,7 mm (0,5 inch), affuts Mk.I
  • 2 x 3 tubes lance torpilles de 533 mm (21 inch)

modifications après réparations:

  • 3 x 2 canons de 203 mm L/50, tourelles Mk.II
  • 4 x 2 canons de 102 mm (4 inch), affuts HA/LA Mk.XIX
  • 2 x 8 canons de 40 mm QF (2 pdr), affuts Mk.VII
  • 2 x 1 canons de 20 mm, affuts P Mk.III
  • 2 x 4 mitrailleuses de 12,7 mm (0,5 inch), affuts Mk.I
  • 2 x 3 tubes lance torpilles de 533 mm (21 inch)
Rayon d'action 10 000 nmi (19 000 km) à 14 nœuds (26 km/h)
Aéronefs 2 hydravions Walrus
Carrière
Indicatif 68

Le HMS Exeter est un croiseur lourd qui a navigué pour la Royal Navy entre 1931 et 1942. Il s'illustre notamment pendant la Seconde Guerre mondiale, particulièrement lors la bataille du Rio de la Plata où il endommagea le cuirassé de poche allemand Admiral Graf Spee. Il est coulé au début de 1942 en mer de Java.

Lors de la conférence sur le désarmement naval qui s'était réunie à Washington, fin 1921, un accord fut trouvé concernant les croiseurs entre le Royaume-Uni, qui souhaitait inclure dans les croiseurs autorisés dans le traité en préparation sa dernière classe en construction, la classe Hawkins, d'un déplacement de 9 750 tonnes, armée de canons de 7,5 pouces, dont la première unité avait été achevée en 1919 et les suivantes devaient être mises en service entre 1921 et 1925[1], et les États-Unis et le Japon, qui estimaient avoir besoin de croiseurs de 10 000 tonnes, pour assurer la sécurité des communications maritimes dans l'immensité de l'Océan Pacifique, où ces deux marines ne disposaient que de bases éparses[2],[3].

Comme l’expérience de la guerre avait montré l’importance de la sécurité des routes commerciales maritimes, les puissances signataires du Traité de Washington ont mis sur cale jusqu’en 1930 un grand nombre de ces croiseurs de 10 000 tonnes W, armés de canons de 203 mm, dix-sept pour les États-Unis, treize pour le Royaume-Uni, douze pour le Japon, et sept chacune, pour la France et l’Italie. Dotés de huit pièces en quatre tourelles doubles pour ce qui est des croiseurs britanniques[4], français[5], ou italiens[6], ils ont compté jusqu'à neuf ou dix canons pour les croiseurs américains[7] ou japonais[8]. Avec une vitesse de 30 à 35 nœuds, les premières séries étaient légèrement blindées. Les séries postérieures furent équipées d'une meilleure protection, au prix d’une vitesse légèrement réduite[9].

À l'expérience, la Royal Navy a considéré que le croiseur de 10 000 tonnes était trop grand et trop coûteux pour ses besoins et, en 1927, un croiseur armé de canons de 203 mm mais légèrement plus petit que la classe County fut mis sur cale, le HMS York), avec seulement six canons de 203 mm. Il fut suivi d'une unité très semblable, le HMS Exeter, et forment à eux deux la classe York.

Caractéristiques

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Lors de sa mise en service, le HMS Exeter, comme son sister-ship le HMS York, disposait d'une artillerie principale moins importante que la plupart des croiseurs construits dans les années qui ont immédiatement suivi le traité de Washington[Note 1], et dont il respectait les stipulations à la lettre.

Son artillerie principale était composée de six pièces de 203 mm réparties en trois tourelles doubles, au lieu de huit pièces sur les autres croiseurs britanniques, ou sur les croiseurs français, italiens, et neuf ou dix pièces sur les croiseurs américains ou japonais[Note 2] de la même époque. Il disposait également de 6 tubes lance-torpilles, ce qui lui permettait de compenser la relative faiblesse de son artillerie. Il comportait également 4 canons anti-aériens de 102 mm en affût simple, deux affuts quadruples de mitrailleuses de 12,7 mm, ainsi que deux hydravions Walrus pour la reconnaissance.

Son blindage était dans la norme pour un navire de sa classe. Pourtant, avec un blindage allant de 51 mm à 76 mm sur ses flancs, on aurait pu douter de sa capacité à résister aux attaques de torpilles. Pour son blindage horizontal, on adopta une épaisseur de 51 mm et, sur les tourelles, le blindage allait d'une épaisseur de 38 mm à 51 mm.

Le croiseur lourd était propulsé par des turbines Parsons qui activaient 4 lignes d'arbres, ce qui lui donnait une puissance de 80 000 chevaux et pouvait soutenir une vitesse de 32 nœuds, son chargement de mazout lui permettait de parcourir 8 400 milles nautiques.

Après la bataille du Rio de la Plata, lors de sa réparation, on décida de le moderniser. Les travaux durèrent treize mois.

On débarqua les affuts simples de 102 mm et on installa :

  • 8 nouvelles pièces en quatre affuts doubles,
  • 16 canons QF de 2 livres, en deux affuts 'pom pom' octuples (2x8) antiaériens de 40 mm positionnés sur chaque bord entre la passerelle arrière et les catapultes,
  • 2 canons de 20 mm en affut simple positionnés sur le haut des tourelles principales B et Y.

Les deux affuts quadruples de mitrailleuses de 12,7 mm ont été maintenus de chaque côté de la passerelle. Il en est de même pour les deux plateformes de tubes lance-torpilles de 533 mm triples, positionnées sur chaque bord. On peut voir ces différents affuts sur les photos prises sur l'épave lors de sa découverte[10].

On lui ajouta des mâts tripodes, un radar de conduite de tir Type 284 et un radar de veille surface Type 286, une passerelle agrandie et l'élévation des pièces de 203 mm fut portée de 50 à 70 degrés.

États de service

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Le HMS Exeter fut lancé le et subit des essais pendant deux années avant d'être mis en service le .

En 1933, il fut intégré à l'escadre des Indes Occidentales, la North America and West Indies Station.

En escale au Chili le 24 janvier 1939, il participe au secours à la suite du séisme de 1939 à Chillàn[11]. .

Bataille du Rio de la Plata

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L’Exeter à la bataille de Rio de la Plata, (aquarelle de Edward Tufnell).
L' Exeter à la mer.

On l'envoya le vers l'Amérique du Sud où il intégra la force G, sous les ordres du commodore Henry Harwood, composée donc du HMS Exeter, du HMS Cumberland, du HMS Ajax et du HMS Achilles. Cette force était basée aux îles Malouines et avait pour mission de protéger l'Atlantique Sud des raids du cuirassé de poche allemand Graf Spee qui y rodait depuis septembre.

La confrontation eut lieu le près des côtes sud-américaines, en l'absence du Cumberland, en maintenance aux Malouines. Ce fut la bataille du Rio de la Plata.

Le commandant du Graf Spee choisit de concentrer ses tirs sur l'Exeter, plutôt que sur les deux croiseurs légers. Il utilisa pour cela ses tourelles de 280 mm, réservant ses canons plus légers pour maintenir les deux autres croiseurs à distance. Pendant vingt minutes, la cible principale du cuirassé fut donc l'Exeter, qui subit alors de gros dégâts. Malgré ses avaries, l' Exeter tenta de torpiller le Graf Spee mais sans succès, et, vers les 6 h 50, le bateau était pratiquement hors de combat. Seul un de ses canons était opérationnel ; la passerelle de commandement, le contrôle de tir, les communications internes et externes étaient détruits, et une voie d'eau provoqua une gite de 7°. L' Exeter continua de combattre jusqu'à 7 h 30, après quoi il se désengagea et prit la route des Îles Malouines. Quant au cuirassé allemand, il ne réussit pas à se débarrasser des croiseurs légers HMS Ajax et HMS Achilles et dut se replier sur Montevideo, où, à la suite d'une opération de désinformation ourdie par les Britanniques, son équipage fut conduit à le saborder.

L’Exeter, endommagé et avec une vitesse réduite à 18 nœuds, arriva aux archipel des Falklands pour des réparations d'urgence. Il prit ensuite la direction de l'Angleterre, où il fut envoyé au chantier naval de Devonport pour réparations et modernisation.

Il en sortit treize mois plus tard, en , pour être affecté à l'escorte de convois, y compris l'escorte du convoi WS-8B durant l'épisode de la sortie dans l'Atlantique du cuirassé Bismarck. Après cela, il fut envoyé dans les Indes orientales en .

Le Pacifique et la Force ABDA

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L’Exeter sous une attaque aérienne le 15 février 1942.
Fumées venant des tirs de la DCA de l’Exeter sous une attaque aérienne le 15 février 1942. Vue prise depuis le croiseur HMAS Hobart.

Il fit partie d'une force navale australienne, britannique, hollandaise, et américaine (ABDA Command, pour American-British-Dutch-Australian Command, ou encore ABDACOM), sous les ordres de l'amiral hollandais Karel Doorman, constituée pour défendre l'île de Java contre l'offensive des Japonais. Cette force se composait de deux croiseurs lourds (le HMS Exeter et l'USS Houston), de trois croiseurs légers (le HNLMS De Ruyter (navire amiral), le HNLMS Java et le HMAS Perth) et de neuf destroyers (3 anglais, 2 hollandais, 4 américains).

Lors de la bataille de la mer de Java le , il reçut un obus de 203 mm tiré du croiseur lourd Haguro dans sa salle des machines, qui l'obligea à quitter le combat.

Le navire se dirigea tant bien que mal vers Surabaya, escorté par le destroyer hollandais Witte de With. Après des réparations de fortune, le navire ne pouvait plus tenir qu'une vitesse maximum de 23 nœuds.

L’Exeter coule après la bataille de la mer de Java, 1er mars 1942.

Le matin du , alors qu'il essayait de rejoindre un port allié escorté par les destroyers HMS Encounter et USS Pope, il fut pris sous le feu de quatre croiseurs lourds japonais, les Nachi, Haguro, Myoko et Ashigara et des destroyers Akebono, Inazuma, Yamakaze et Kawakaze.

Lors de cette deuxième bataille, à 11 h 20, l’Exeter reçut de nouveau un coup majeur dans sa chaufferie, aboutissant à une perte de puissance et le ralentissant à 4 nœuds. Comme les quatre croiseurs japonais s'approchaient de l'Exeter, on ordonna aux deux destroyers de faire route à toute vitesse vers une zone de mauvais temps voisine, dans une tentative de se débarrasser de leurs poursuivants. L’Exeter stoppé par les tirs, le destroyer Inazuma s'approcha pour une attaque de torpille. Le HMS Exeter coula à 11 h 40.

Le HMS Encounter fut touché à son tour par un obus de 203 mm et finit par couler. Le Pope échappa temporairement à la mêlée initiale dans le mauvais temps, mais seulement pour être coulé quelques heures plus tard par une attaque aérienne de six bombardiers-torpilleurs B5N2 lancés du porte-avions Ruyjo.

Quelque 800 marins, 650 de l'Exeter incluant son commandant, Oliver Gordon et 150 de l’ Encounter, furent repêchés par les Japonais et fait prisonniers de guerre et embarqués sur le navire SS Op Ten Noort. 153 membres de l'équipage de l’Exeter sont morts en captivité. Trois autres sont morts après leur libération des suites de leur mauvais traitement.

L'épave a été localisée et positivement identifiée en . L’Exeter gît dans les eaux d'Indonésie, à la profondeur de 61 m, 90 miles au nord-ouest de l'île de Bawean ; à quelque 60 miles de la position de naufrage donnée par son capitaine.

En 2016, son épave et celle de l'Encounter, ont été totalement pillées et ont disparu[12].

Lien interne

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Liens externes

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Bibliographie

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  • (en) Henri Le Masson, Navies of the Second World War The French Navy Volume 1, Londres, Macdonald&Co Publishers Ltd, (ISBN 0-356-02384-2)
  • (en) H.T. Lenton, Navies of the Second World War German surface vessels 1, Londres, Macdonald&Co Publishers Ltd,
  • (en) H.T. Lenton, Navies of the Second World War American battleships, carriers and cruisers, Londres, Macdonald&Co Publishers Ltd, (ISBN 0-356-01511-4)
  • (en) H.T. Lenton, Navies of the Second World War British Cruisers, Londres, Macdonald & Co Publishers Ltd, (ISBN 0-356-04138-7)
  • Hugh Lyon et John Moore, Encyclopédie des navires de combat,
  • Philippe Masson, Histoire de la Marine Tome II De la vapeur à l'atome, Paris-Limoges, Lavauzelle, , 582 p. (ISBN 2-7025-0036-6)
  • (en) Jürg Meister, Navies of the Second World War The Soviet Navy Volume One, Londres, Macdonald & Co Publishers Ltd, (ISBN 0-356-03043-1)
  • Jean Moulin, Les croiseurs français en images, Rennes, Marines Editions, , 91 p. (ISBN 978-2-915379-65-5)
  • Leonce Peillard, La Bataille de l'Atlantique (1939-1945), Paris, Editions Robert Laffont,
  • Antony Preston (trad. de l'anglais), Histoire des Croiseurs, Paris, Fernand Nathan Editeurs, , 191 p. (ISBN 2-09-292027-8)
  • (en) Anthony Watts, Japanese Warships of World War II, London, Ian Allen Ltd, (ISBN 0-7110-0215-0)
  • (en) M J Whitley, Cruisers of World War Two : An International Encyclopedia, Londres, Arms & Armour, (ISBN 1-85409-225-1)
  • (en) Navies of the Second World War Japanese battleships and cruisers, London, Macdonald & Co (Publishers) Ltd., (ISBN 0-356-01475-4)

Notes et références

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  1. Des croiseurs d'un tonnage plus léger et armés de canons d'un calibre de 150 à 155 mm avaient été construits par la France, la classe Duguay-Trouin, conçue avant le Traité de Washington de 1922, l'Allemagne, qui n'avait le droit de construire que des croiseurs déplaçant au plus 6 000 tonnes, la Classe Königsberg, et l'Italie qui construisait les premiers croiseurs de la classe Condottieri, déplaçant 5 200 tonnes, pour contrer les grands contre-torpilleurs français.
  2. Les deux premières classes de croiseurs japonais armés de canons de 200 mm (classe Furutaka et classe Aoba) ne portaient que six canons de ce calibre.

Références

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  1. Lenton 1973, p. 35–40.
  2. Preston 1981, p. 68–70.
  3. Lenton 1973, p. 5.
  4. Lenton 1973, p. 50–71.
  5. Le Masson 1969, p. 91–99.
  6. Preston 1981, p. 99-100.
  7. Lenton 1968, p. 51–62.
  8. Watts 1971, p. 84, 93, p.99–101.
  9. Preston 1981, p. 96-99.
  10. Photos de l'épave lors de sa découverte.
  11. (en) « Chilean Earthquake 1939 – Malcolm Collis », sur /irp.cdn-website.com (consulté le ).
  12. Roland Gauron, « Indonésie : des épaves de la Seconde Guerre mondiale ont mystérieusement disparu », Le Figaro,‎ (lire en ligne).