Hôtel Boyer-Fonfrède

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Hôtel Boyer-Fonfrède
Présentation
Type
Style
Architecte
Construction
Propriétaire
privés
Patrimonialité
Localisation
Commune
Adresse
Coordonnées
Localisation sur la carte de France
voir sur la carte de France
Localisation sur la carte de Bordeaux
voir sur la carte de Bordeaux

L'hôtel Boyer-Fonfrède, ou hôtel Fonfrède, est un hôtel particulier du XVIIIe siècle situé 1, cours du Chapeau-Rouge, à Bordeaux, en France.

Construit en 1778 par l'architecte Victor Louis, et réputé pour son escalier monumental, ce bâtiment fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [1].

Localisation[modifier | modifier le code]

L'immeuble est situé à un des angles de l'îlot Louis, au 1, cours du Chapeau-Rouge.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'îlot Louis[modifier | modifier le code]

Afin de financer la construction du Grand-Théâtre, le roi Louis XV cède en 1773 une partie du glacis du château Trompette à la ville. Une vaste parcelle allant jusqu'à la Garonne est alors vendue en lots aux plus riches familles de la ville. L'ensemble forme l'îlot Louis, du nom de Victor Louis, l'architecte du Grand-Théâtre, également en charge de l'opération immobilière. Ce dernier s'est aussi réservé la réalisation des hôtels particuliers situés aux extrémités de l'îlot : l'hôtel de Saige, l'hôtel Lamolère et l'hôtel Boyer-Fonfrède[2].

Construction de l'hôtel[modifier | modifier le code]

Pierre Boyer-Fonfrède en 1767.

Pierre Boyer-Fonfrède est un riche négociant bordelais, qui possède aussi plantations et esclaves dans les colonies. Il est l'époux de Marie-Caroline Journu, et le père de Jean-Baptiste Boyer-Fonfrède et de François-Bernard Boyer-Fonfrède.

Lors de la vente des terrains, il fait l'acquisition de deux lots, situé à l'angle de l'îlot Louis, un emplacement convoité donnant sur la Garonne et les fossés du Chapeau-Rouge.

L'architecte Victor Louis se charge de réaliser les plans de l'hôtel particulier, dont les travaux s'étalent de 1774 à 1778.

L'immeuble aujourd'hui[modifier | modifier le code]

Les étages de l'hôtel particulier ont été divisés en appartements qui appartiennent désormais à plusieurs propriétaires privés.

Le rez-de-chaussée est occupé par des boutiques et par la maison de l'Europe de Bordeaux.

Architecture[modifier | modifier le code]

Extérieur[modifier | modifier le code]

La façade fait partie d'une façade à programme dessinée par Victor Louis. Dans le cadre de l'îlot Louis, un arrêt du Conseil d’État en date du 7 février 1730 « ordonne qu’il sera bâti sur le port de Bordeaux des maisons de façades uniformes ». En contrepartie la ville s’engage par contrat à ne rien édifier entre cette façade et le fleuve[3] .

Façade à programme de l'extrémité de l'îlot Louis, dessinée par Victor Louis. L'hôtel Fonfrède est situé dans l'angle de gauche.

La façade, d'architecture néo-classique, marque la sobriété du style Louis XVI. Au rez-de-chaussée des lignes de refend allège le bossage, tandis qu'à l'étage, un balcon file tout au long des immeubles, avec un garde-corps au dessin clair et répétitif. Les fenêtres, simplement moulurées, forment un ensemble élégant plus graphique que plastique[4].

Intérieur[modifier | modifier le code]

La demeure s’organise autour d'un escalier monumental, du vestibule attenant, et d'une cour intérieure.

L'escalier en spirale et sans appui est un chef-d’œuvre de stéréotomie. Il s'élève sur trois niveaux et fit l'admiration de l'Empereur germanique, Joseph II, en visite à Bordeaux[5]. Il devient si célèbre qu'un étranger ayant perdu l'adresse du propriétaire écrivit sur son courrier « À M. Fonfrède, sur son bel escalier à Bordeaux »[4].

Le vestibule, au murs creusés d'arcatures, est voûté en berceau et décoré de caissons à rosette[4]. Pour son décor, Victor Louis puise dans ses souvenirs des monuments de la Rome antique et de la Renaissance[5].

Sur ce plan on distingue bien le vestibule, l'escalier circulaire, ainsi que la cour intérieure, située derrière l'escalier.

Éléments protégés[modifier | modifier le code]

Par arrêté du , sont inscrits à l'inventaire des monuments historiques : les façades et toitures sur rue ; le vestibule ; l'escalier ; et les trois pièces ornées d'un ensemble de boiseries Louis XVI se trouvant au premier étage[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Notice no PA00083192, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. « Srpi Aquitaine : L’îlot Louis », sur inventaire.aquitaine.fr (consulté le )
  3. « Victor Louis architecte du Grand Théâtre et de l’îlot à Bordeaux », sur inventaire.aquitaine.fr (consulté le )
  4. a b et c Robert Coustet, Le Nouveau Viographe de Bordeaux : Guide historique et monumental des rues de Bordeaux, Mollat, , 564 p. (ISBN 9782358770026), p. 262
  5. a et b « Les hôtels Saige, Boyer-Fonfrède et Lamolère à Bordeaux », sur inventaire.aquitaine.fr (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Ressource relative à l'architectureVoir et modifier les données sur Wikidata :