Grotte des Nageurs
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La grotte des Nageurs est un site d'art rupestre situé sur le plateau Gilf al-Kabir, dans le désert Libyque, en Égypte. Les peintures rupestres ont probablement été réalisées au début du Néolithique, durant la période du « Sahara vert ».
Situation
[modifier | modifier le code]La grotte des Nageurs est située dans le gouvernorat de la Nouvelle-Vallée, dans le sud-ouest de l'Égypte, près de la frontière avec la Libye. Environ 10 km vers l'ouest se trouve la grotte des Bêtes, avec des peintures remarquablement conservées.
Historique
[modifier | modifier le code]La grotte et ses peintures ont été découvertes en par l'explorateur et aventurier hongrois László Almásy. Celui-ci consacre un chapitre de son ouvrage Le Sahara inconnu (1934) à cette grotte. Dans ce chapitre, il développe une thèse selon laquelle ces pictographes représentent des scènes de la vie quotidienne dans la région avant que le climat, alors tropical semi-humide, ne change et devienne celui d'un désert xérique. Cette idée est alors si novatrice que ses éditeurs préfèrent ajouter des notes de bas de page invitant les lecteurs à la prudence et à s'en dissocier.
Paléoenvironnement
[modifier | modifier le code]La période de « Sahara vert » a bel et bien existé, d'environ 7500 à , avec toutefois de fortes fluctuations dans la pluviométrie. En 2007, Eman Ghoneim découvre la présence d'un ancien méga-lac (30 750 km2) enterré sous les sables du Grand Sahara, au nord de la région du Darfour, au Soudan[1]. Le Néolithique commence au Sahara un peu plus tard, vers
Description
[modifier | modifier le code]Certains des pictographes semblent représenter des êtres humains dans une position de nageurs. On voit aussi des autruches, des antilopes, des girafes, des hippopotames[2].
L'ethnologue allemand Hans Rhotert (de), qui a mené des recherches sur l'art rupestre d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, a été le premier à interpréter les figures de nageurs comme des représentations de défunts[3]. Le préhistorien français Jean-Loïc Le Quellec approuve cette interprétation. Il a rapproché ces dessins des textes des sarcophages, qui indiquent que de telles figures sont les âmes de défunts flottant dans l'océan primordial Noun.
Dans la culture
[modifier | modifier le code]La grotte est mentionnée dans le roman de Michael Ondaatje, L'Homme flambé (1992) et dans son adaptation au cinéma sous le titre Le Patient anglais. La grotte qui apparait dans ce film n'est pas la vraie grotte, mais un décor de cinéma reconstitué pour l'occasion.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Catherine Brahic, « Ancient mega-lake discovered in Darfur », NewScientist,
- (en) « African rock art image project », sur British Museum
- (en) Miroslav Bárta, Swimmers in the Sand : On the Neolithic Origins of Ancient Egyptian Mythology and Symbolism, Dryada, (lire en ligne)
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- « Un art rupestre inconnu dans le Sahara », Archéologia, no 441, (ISSN 0570-6270, lire en ligne)
- Luc Watrin, « Le Sahara égyptien en danger », Groupe de Recherche Européen Pour l'Archéologie au Levant (GREPAL),
- (en) Article de la Bradshaw Foundation
- (en) [vidéo] « Prehistoric Paintings in Gilf Kebir », sur YouTube