Garde (régime de Vichy)
La Garde est une force militaire sous le régime de Vichy, créée à partir de la garde républicaine mobile (aujourd'hui Gendarmerie mobile).
La Garde ne doit être confondue avec les nouvelles structures mises en place par le régime de Vichy et notamment les groupes mobiles de réserve ou GMR dépendant de la Police nationale (qui donneront naissance aux CRS à la fin de la guerre) ou avec la garde personnelle du chef de l'État aussi appelée Garde du Maréchal (qui dépend de la gendarmerie).
Historique
[modifier | modifier le code]Création et organisation
[modifier | modifier le code]Les conditions de l'armistice du 22 juin 1940 limitent à 100 000 hommes l'armée que la France peut conserver sur son territoire. La garde républicaine mobile, qui atteignait un effectif de 21 000 hommes en 1940, est dissoute par décret du , une partie de ses effectifs étant transférée à la gendarmerie départementale et une autre partie - 6000 hommes - constituant une nouvelle organisation en zone libre : la Garde[1][réf. incomplète], qui comprend d'abord 3 légions. Dédoublées en 6 légions en , elles deviendront 6 régiments le [2]. En Afrique du Nord, où existait déjà une légion de GRM, trois légions - puis régiments - de la Garde sont créés[3]. Détachée de la gendarmerie, elle passe sous la Direction de la Cavalerie, du Train et de la Garde dans l'armée d'armistice et ses compagnies deviennent des escadrons. Un régiment, commandé par un colonel, compte 2 groupes de 4 escadrons, chaque groupe est constitué d'un escadron monté, un escadron motocycliste et deux escadrons portés. Les six régiments forment deux brigades.
Après l'invasion de la zone libre le , l'armée d'armistice est dissoute et la Garde est rattachée au ministère de l'intérieur. Le , le général Perré en est nommé directeur général par décret n° 1033[4]. Il sera condamné par la cour de Justice de Poitiers en 1946[5].
Dès 1943, le lieutenant-colonel Robelin[6], sous-directeur technique de la Garde, prépare son ralliement à la Résistance[7][réf. incomplète]. Il est en contact avec Paul Paillole et le BCRA. Arrêté en par la Gestapo, il sera torturé puis assassiné, on ne retrouvera jamais son corps[8].
Par décret du , la Garde prend l'appellation de garde républicaine. Elle est rattachée à la gendarmerie à compter du , la fusion des personnels étant parachevée par un décret du [9].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Cazals 1997.
- Premier régiment à Lyon, deuxième à Marseille, troisième à Montpellier, quatrième à Riom, cinquième à Limoges et sixième à Toulouse.
- Septième régiment à Alger, huitième à Tunis et neuvième à Rabat, soit environ 3000 hommes.
- Cazals 1997, p. 56.
- Cazals 1997, p. 275-278.
- Rémi Robelin, né le 4 octobre 1906 à Dijon, mort officiellement le 19 août 1944 ; Saint-Cyr, promotion 1925-1927 : voir sa biographie sur le site Association des Anciens des Services spéciaux de la Défense nationale.
- Accoce 2001.
- La promotion 1962-1963 de l'École des officiers de la gendarmerie nationale portera son nom.
- Cazals 1997, p. 271.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Pierre Accoce, Les Gendarmes dans la Résistance, Presses de la Cité, , 351 p. (ISBN 978-2258051003, présentation en ligne).
- Jean-Marc Berlière, « Garde (ex-républicaine mobile) et Garde de Paris (ex-républicaine) », dans Polices des temps noirs : France, 1939-1945, Paris, Perrin, , 1357 p. (ISBN 978-2-262-03561-7, DOI 10.3917/perri.berli.2018.01.0408 ), p. 408-417.
- Claude Cazals, La Garde sous Vichy, Éditions La Musse, , 286 p. (ISBN 2904016015, présentation en ligne).