Gérard Groote

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Gérard Groote
Portrait supposé, relief de Geert Grote (1992),
façade de l'école latine de Deventer (nl).
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
Geert GroteVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Université de Paris (-)
École latine de Deventer (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
Nom en religion
Gerardus MagnusVoir et modifier les données sur Wikidata
Ordre religieux
Maître
Bréviaire écrit par Geert Grote.

Gérard Groote ou Gérard de Groote, en néerlandais : Geert Grote, en latin : Gerardus Magnus, né en 1340 à Deventer dans les Pays-Bas et mort dans la même ville en 1384, est un clerc (non-prêtre) néerlandais à l'origine d'un nouveau courant spirituel à l'intérieur de la catholicité : la devotio moderna, et fondateur des Frères (et sœurs) de la vie commune.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né dans une famille aisée de Deventer, orphelin à dix ans, il fait de brillantes études universitaires à Paris et à Cologne où il étudie les sciences naturelles, le droit et les arts[1]. En 1374, il « se convertit », c'est-à-dire qu'il rejette les sciences profanes et brûle tous ses livres, et se retire pendant trois ans à la chartreuse de Monichusen[1]. Il est alors très influencé par les mystiques rhénans, notamment Henri Suso dont il lit l'Horlogium, et surtout Jean de Ruysbroeck, dont il n'accepte cependant pas toutes les doctrines et "attitudes" spirituelles. Après un séjour à la chartreuse de Monichusen[2] et le refus par humilité de la prêtrise, voulant demeurer simple diacre, il se lance à partir de 1379 dans une prédication itinérante violente à travers les Pays-Bas, ce qui le fait assimiler aux hérétiques dolciniens. Il critique avec virulence les mœurs ecclésiastiques de son temps et prêche la conversion et la pénitence. Il meurt à 44 ans sans avoir pu réaliser ce dont il rêvait.

Il jette cependant les bases d'une nouvelle forme de vie religieuse, celle des fraternités des Frères de la vie commune et surtout celle d'une nouvelle conception de la spiritualité, la devotio moderna. Toutes deux vont être développées et diffusées par ses disciples, notamment Florent Radewijns (vers 1350-1400).

Œuvres[modifier | modifier le code]

Gérard Groote laisse un grand nombre d'ouvrages ascétiques, oratoires et autobiographiques, qui permettent de cerner ses orientations. La conversion du cœur et la pratique des vertus chrétiennes priment. La contemplation perd l'aspect intellectuel que lui avaient donné les mystiques rhénans et devient simple prière. Il insiste sur la nécessité du dépouillement préalable de celui qui va prier. Selon lui, il faut surtout imiter l'humanité du Christ et allier vie active et contemplation.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Gérard Groote (1340-1384) - Encyclopædia Universalis », sur www.universalis.fr (consulté le )
  2. La chartreuse de Monichusen est le plus ancien monastère d'Arnhem (1342). Rachetée par la famille Huygens au début du XVIIe siècle, elle occupait l'emplacement de l'actuel parc du Klarenbeek.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Mathieu-Jules Gaufrès, Histoire de plan d'études protestant, dans Bulletin historique et littéraire, Société de l'histoire du protestantisme français, 1876, p. 481-498 (lire en lien)
  • Joseph Huby, Les Origines de l’ « Imitation de Jésus-Christ » : de Gérard Groote à Thomas a Kempis, dans Recherches de science religieuse, 1944, tome 32, p. 211-244
  • Paul van Peteghem, Gérard Grote et l’image du «Bon Pasteur». Gérard Grote face à la crise religieuse de son temps et à celle de l’époque postérieure, dans Publications du Centre Européen d'Études Bourguignonnes, 1989, no 29, p. 17-25
  • Georgette Epiney-Burgard, Gérard Groote, fondateur de la Dévotion Moderne, dans Revue des Sciences Religieuses, 1997, Volume 71, no 3, p. 345-353 (lire en ligne)
  • Georgette Epiney-Burgard, Gérard Grote fondateur de la Dévotion Moderne. Lettres et Traités, Brepols, Turnhout, 1998, 266 p.

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]