Flétrissement bactérien du riz

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Flétrissement bactérien du riz
Image illustrative de l’article Flétrissement bactérien du riz
Symptômes foliaires sur riz.

Type Maladie bactérienne
Noms communs Flétrissement bactérien du riz,
bactériose des feuilles du riz,
bactériose vasculaire du riz.
Agents Xanthomonas oryzae pv. oryzae
Hôtes riz (Oryza sativa, Oryza glaberrima) et diverses graminées.
Vecteurs semences
Code OEPP XANTOR
Répartition Cosmopolite

Le flétrissement bactérien du riz, ou bactériose des feuilles du riz, est une maladie bactérienne qui affecte les cultures de riz (Oryza sativa, Oryza glaberrima), ainsi que certaines graminées sauvages ou adventices. L'agent causal est une espèce de protéobactéries, Xanthomonas oryzae pv. oryzae (syn. Xanthomonas campestris pv. oryzae). C'est une des plus graves maladies du riz en Asie du Sud-Est, en particulier sur les cultivars nains à haut rendement[1]. Cette bactériose a été signalée pour la première fois en 1884 dans la région de Fukuoka (île de Kyūshū, Japon)[2] et l'agent causal identifié en 1911 sous le nom de Bacillus oryzae[3].

Symptômes[modifier | modifier le code]

Les premiers symptômes apparaissent sur les feuilles des jeunes plantes, après la plantation, sous forme de stries vert clair à gris-vert, devenant aqueuses près de l'extrémité et du bord des feuilles. Ces lésions fusionnent et deviennent blanc jaunâtre avec des bords ondulés. Elles peuvent s'étendre à la feuille entière qui devient blanchâtre ou grisâtre et meurt. Chez les cultivars les plus sensibles, les gaines foliaires et les chaumes peuvent être attaqués. L'infection systémique entraîne le flétrissement, la dessèchement des feuilles et la mort, en particulier des jeunes plants transplantés. Chez les plantes plus âgées, les feuilles jaunissent puis meurent[4]. Ces symptômes sont connus sous le nom de « kresek », depuis leur découverte en Indonésie en 1950. Alors qu'ils ont d'abord été identifiés comme une nouvelle maladie, la découverte de l'agent causal en 1964 a permis d'établir que le kresek était un symptôme du flétrissement bactérien[5].

Aux stades ultérieurs, la maladie peut être difficile à distinguer de la maladie des stries bactériennes causée par Xanthomonas oryzae pv. oryzicola (autre pathovar de Xanthomonas oryzae)[4].

Transmission[modifier | modifier le code]

La propagation de la maladie entre les plantes dans les cultures se fait par les eaux d'irrigation ou les eaux de ruissellement, ainsi que par les gouttes de pluie projetées par le vent[6].

À plus longue distance, la dissémination se fait probablement par les semences. En général, des températures comprises entre 25 et 34 °C et une humidité relative supérieure à 70 % favorisent la maladie[6].

Plantes-hôtes[modifier | modifier le code]

Les plantes affectées par cette maladie sont principalement les espèces de riz du genre Oryza : riz cultivés (Oryza sativa et Oryza glaberrima, riz africain) et des espèces sauvages telles que Oryza australiensis, Oryza longistaminata, Oryza rufipogon, ainsi que le riz sauvage (genre Zizania : Zizania aquatica, Zizania palustris). De nombreuses autres espèces de Poaceae (genres Cenchrus, Cynodon, Echinochloa, Leersia, Leptochloa, Megathyrsus, Paspalum, Urochloa, Zoysia) et quelques espèces de Cyperaceae (Cyperus) peuvent également être attaquées[4]. De nombreuses autres espèces de plantes sont sensibles en cas d'inoculation artificielle. Les plantes sauvages ou adventices peuvent lorsqu'elles sont infectées jouer le rôle de réservoir favorisant l'expansion de la maladie[1].

Distribution[modifier | modifier le code]

Le flétrissement bactérien du riz est une maladie largement répandue dans les régions rizicoles du monde. On la rencontre notamment en Asie, en Afrique, en Amérique du Nord et du Sud ainsi qu'en Amérique centrale, en Europe et en Océanie. Elle a été signalée en Australie et aux îles Fidji[6]. Elle n'a toutefois pas été signalée à Madagascar ni au Brésil, pays qui pourtant ont de vastes zones rizicoles[7].

Méthodes de lutte[modifier | modifier le code]

Les moyens de lutter contre cette maladie reposent sur une gestion attentive des cultures, qui permet d'en diminuer l'incidence, par l'utilisation de variétés résistantes et par le traitement des semences[1].

De nombreux gènes de résistance au flétrissement ont été identifiés, notamment grâce aux programmes de sélection de l'IRRI et sont disponibles pour permettre la création ou l'amélioration de variétés commerciales. La disponibilité pour ces gènes de marqueurs moléculaires a rendu plus efficace l'amélioration de la résistance au flétrissement bactérien.

Plus de 40 gènes de résistance au flétrissement bactérien, nommés Xa1 à Xa42, ont été identifiés, dont 9 ont été isolés et clonés[8] et 14 souches de l'agent pathogène du flétrissement bactérien représentant 10 races ont été caractérisées rien qu'aux Philippines. Six gènes Xa, marqués avec des marqueurs moléculaires, ont permis d'identifier de nouvelles lignées résistantes, facilitant la diffusion de variétés résistantes dans plusieurs pays, en particulier en Indonésie, aux Philippines, en Inde et en Chine. Actuellement (2018), dans les principales zones rizicoles d'Asie, les pertes de rendement causées par le flétrissement bactérien sont généralement d'environ 1 % ou moins, grâce au déploiement de variétés résistantes, comme par exemple les variétés NSIC Rc142 et NSIC Rc154 aux Philippines[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Fiche informative sur les organismes de quarantaine - Xanthomonas oryzae », sur EPPO Global Database, OEPP (consulté le ).
  2. (en) IRRI, Administration générale de la coopération au développement (Belgique), Bacterial Blight of Rice: Proceedings of the International Workshop on Bacterial Blight of Rice, 14-18 March 1988, Institut international de recherche sur le riz (IRRI), , 235 p. (ISBN 9789711041885, lire en ligne).
  3. Hamidou Tall, « Caractérisation de Xanthomonas oryzae, agent causal du flétrissement bactérien (BLB) et de la strie bactérienne (BLS) du riz au Sénégal : pour un développement de stratégies de lutte contre la BLB et la BLS (thèse) », sur Sciences agricoles. Université de Montpellier, .
  4. a b et c (en) « rice leaf blight - Xanthomonas oryzae pv. oryzae », sur Plantwise Knowledge Bank, CABI (consulté le ).
  5. (en) Mew, T.W.; Cruz, C.M. Vera; Reyes, R.C., « IRPS 39 Study on Kresek (Wilt) of the Rice Bacterial Blight Syndrome », IRRI Research Paper Series, no 39,‎ (lire en ligne).
  6. a b et c (en) Grahame Jackson, « Rice bacterial leaf blight (418) », sur Pacific Pests & Pathogens - Full Size Fact Sheets, (consulté le ).
  7. (en) Marlene Diekmann & T. P. Bogyo, « Distribution of bacterial leaf blight of rice [Xanthomonas campestris pv. oryzae (Ishiyama) Dye] depending on climatological factors / Verbreitung der Weissblättrigkeit des Reises [Xanthomonas campestris pv. oryzae (Ishiyama) Dye] in Abhängigkeit von Klimafaktoren », Zeitschrift für Pflanzenkrankheiten und Pflanzenschutz / Journal of Plant Diseases and Protection, Verlag Eugen Ulmer KG, vol. 99, no 2,‎ , p. 127-136 (lire en ligne).
  8. (en) Yogesh Vikal et Dharminder Bhatia, « Genetics and Genomics of Bacterial Blight Resistance in Rice », dans Jin Quan Li, Advances in International Rice Research, BoD – Books on Demand, , 324 p. (ISBN 9789535130093), p. 175-177.
  9. (en) « Disease- and pest- resistant rice », IRRI, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]