Fanny Clar

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Fanny Clar
Fanny Clar dans le film L'Atalante de Jean Vigo, en 1934
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Fanny Clar, de son vrai nom Clara Fanny Olivier, née le dans le 4e arrondissement de Paris et morte le , est une journaliste et écrivaine française, qualifiée d'intellectuelle socialiste (au sens de la SFIO)[1]. Elle est également connue pour son engagement pacifiste et féministe[2]. Son œuvre littéraire compte des romans, des poèmes et des pièces de théâtre. Elle a fait une carrière dans l'écriture d'histoires essentiellement pour enfants.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et vie privée[modifier | modifier le code]

Fanny Clar naît le à Paris[2] et est la fille d’un couple d’opticiens vivant avenue Victoria[3].

Fanny Clar épouse Émile Célié. Ils ont un fils, Jean, né le 21 février 1897, et habitent au 70 rue des Batignolles[3]. Elle vit ensuite avec le sculpteur et peintre Raphaël Diligent (1884-1964) qui illustre plusieurs de ses livres (Les Mains enchantées, Dix-sept et un)[4].

Fanny Clar meurt le [2].

Son petit-fils François Clar (1931-2011) est artiste peintre[5].

Journalisme[modifier | modifier le code]

En 1904, Fanny Clar écrit dans Le Libertaire sous la signature de Francine[3]. Elle y rencontre Miguel Almereyda, père de Jean Vigo, avec lequel elle reste liée. Elle fait partie de la Ligue Internationale pour l’Éducation Rationnelle de l’enfance, fondée par Francisco Ferrer en 1908[3].

Chaque semaine depuis le , elle rédige dans le journal antimilitariste La Guerre sociale une chronique hebdomadaire pour femmes intitulée « Notre coin »[3]. En novembre 1913, elle travaille avec Miguel Almereyda au journal Le Bonnet rouge[3]. Son roman-feuilleton sentimental, La Rose de Jéricho parait dans L'Humanité dès le du 7 octobre 1916[3].

Dans l'entre-guerre, elle collabore, avec son fils Jean Célié, à plusieurs titres de la presse socialiste tels que Le Travail de Seine-et-Marne, Floréal, Le Populaire, Le Peuple[3].

Fanny Clar écrit des articles pour le journal féministe La Voix des femmes lorsque celui-ci est relancé en octobre 1919[6].

En 1920, elle est accusée de défaitisme et de démoralisation par Louis Marchand[7] dans son livre L'offensive morale des Allemands, en France, pendant la guerre[8] pour ses écrits de 1915 (, , , , etc.).

Avec son mari Jean Célié, elle signe une liste de soutien pour la réhabilitation de Miguel Almereyda, mort en prison, en 1922[4].

Outre de nombreux articles dans différents journaux et revues, Fanny Clar écrit des romans, des poèmes et des pièces de théâtre[2].

page de couverture du livre Dix-sept et un de Fanny Clar, 1938

La Société des gens de lettres l'admet en 1924 [9].

En 1932, ses articles sont lus dans Le Soir (rubrique des arts), L’Ère nouvelle (rubrique féminine), le Peuple de Bruxelles, Vu et L’Âge heureux[3]. Ainsi, elle écrit dans le magazine Vu un commentaire de huit photographies de Brassaï intitulé Un homme tombe dans la rue sur l'attroupement à la suite de cet accident où elle constate qu'une vie humaine représente peu et beaucoup à la fois. Elle adapte également des écrits étrangers comme Les premiers épis de José M. del Hogar (avec Aubert-Gris).

Jean Vigo l'engage pour le rôle de figurante de la mère de Juliette dans le film L'Atalante de 1934[3] et elle en fait la promotion.

Œuvres littéraires[modifier | modifier le code]

Le Bonnet rouge, Les rois de la République, 1914.
  • Céline petite bourgeoise, 1919.
  • Les Jacques, Paris : Floréal, sans date (1923[10]) ; Paris : Éditions de la Rose Rouge, 1926.
  • Les trois souhaits de Babette, Éditions de la jeunesse. Publications mensuelle. , no 4, éditeur l'École émancipée.
  • La Ronde de la maison, livre de lecture courante pour le cours préparatoire (1re année), pour les classes enfantines et les écoles maternelles, Éditions Montaigne, 1928.
  • Vitivit et sa nichée: histoire d'une famille de pinsons avec Lucien Descaves, Éditions de la Rose Rouge, 1931.
  • La Colombe blessée, 1932.
  • L'enfant sans larmes, Éditions Administration 39-41, Passage Choiseul, 1932.
  • L'Appel de l'homme de l'usine, du chantier, manifeste avec Cresson, Diligent et Flament, 1932.
  • Sans rimes... non sans raisons, Éditions de la Rose rouge, 1935. (livret de poèmes)
  • L'île aux épouvantails, Éditions E.S.I., 24, rue Racine, 1935.
  • Nous allons jouer, Théâtre des petits dédié aux grands. Dessin de R. Diligent, impr. Jos. Vermaut, 1935.
  • Dix-sept et un, illustrations de Raphaël Diligent, 1938.
  • Le jardin des mille soucis, 1939 (poèmes).
  • Les Mains enchantées, illustrations de Raphaël Diligent et Jean Clar[4], Éditions de l'Ecureuil, 1924, 1939,1946, 1959. (contes des métiers)
  • La Maison des sept compagnons avec Albert Bernet, 1947.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Gilles Morin et Gilles Richard Les deux France du Front populaire: chocs et contre-chocs, 2008,p. 357
  2. a b c et d Notice d'autorité sur le Catalogue général de la Bibliothèque nationale de France. Page consultée le 23 février 2013.
  3. a b c d e f g h i et j Guillaume Davranche, Marianne Enckell, « CLAR Fanny [OLIVER Clara, Fanny, dite] », dans Dictionnaire des anarchistes, Maitron/Editions de l'Atelier, (lire en ligne)
  4. a b et c Rachel Mazuy, « DILIGENT Raphaël », dans Charles Louis Diligent dit Raphaël (ou Rapha) Diligent, Maitron/Editions de l'Atelier, (lire en ligne)
  5. L'Indépendant, « François Clar : "Salut l'artiste et l'ami" », sur lindependant.fr, (consulté le ).
  6. L'Humanité - journal socialiste quotidien, « échos » Accès libre, sur Gallica, (consulté le ), p. 2
  7. Professeur agrégé d'Allemand, officier interprète.
  8. Préface de Maurice Barrès à L'offensive morale des Allemands, en France, pendant la guerre de Louis Marchand.
  9. Le nouvel Observateur, 18 mars 1974, page 5.
  10. Pierre Guitet-Vauquelin, « Les Jacques par Fanny Clar (Prix Floreal) », sur Gallica - Floréal : l'hebdomadaire illustré du monde du travail, (consulté le ), p. 619

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie et sources[modifier | modifier le code]

  • (en) Paula J. Birnbaum, Women Artists in Interwar France: Framing Femininities, Farnham, Ashgate Press, 2011.
  • (en) Clarissa Burnham Cooper, Women poets of the twentieth century in France, King's Crown Press, 1943.
  • Jean-Marie Embs et Philippe Mellot (photographies de Jean-Jérôme Carcopino), Le siècle d'or du livre d'enfants et de jeunesse: 1840-1940, Paris, éditions de l'Amateur, 2000.
  • P. E. S. Gomes, Jean Vigo, Paris, Seuil, 1957 (édition consultée : Ramsay, 1988).
  • François Icher, Les compagnonnages en France au XXe siècle : histoire, mémoire, représentations, éditions Grancher, 1999.
  • Tony Legendre, Expériences de vie communautaire anarchiste en France : le milieu libre de Vaux, Aisne, 1902-1907 et la colonie naturiste et végétalienne de Bascon, Aisne, 1911-1951, Saint-Georges-d'Oléron, Les éditions libertaires, 2006.
  • (en) Catriona MacLeod, Véronique Plesch et Charlotte Schoell-Glass, Elective Affinities : Testing Word and Image Relationships, Amsterdam, Rodopi, 2009.
  • René Bianco, 100 ans de presse anarchiste : notice.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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