Édouard Kauffmann

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Édouard Kauffmann
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Édouard Charles Aimé Kauffmann, né le à Paris, et mort le à Fribourg-en-Brisgau, est un lieutenant-colonel de l'armée de l'Air, résistant, membre du réseau Alliance de Marie-Madeleine Fourcade.

Biographie[modifier | modifier le code]

Édouard Charles Aimé Kauffmann, né le à Paris, est le fils d’Albin, un employé de commerce alsacien qui a servi dans la Légion étrangère, et de Lidia Baur, une institutrice[1]. Il obtient son baccalauréat en 1913[1] puis fait des études militaires. Il se porte volontaire pour l’aviation en 1916, obtient le brevet de pilote et combat avec l’escadrille SPA 79. Promu lieutenant en 1917, il sort de Saint-Cyr en 1919, avec la promotion 1914 « la Grande Revanche »[2].

Capitaine en 1923, il sert au Maroc jusqu'en 1933. Il y rencontre son ami le capitaine Léon Faye, dont il est le supérieur[3] ; ses actions d'éclat le font distinguer de l'ordre du Ouissam alaouite et il est promu commandant en 1930[4]. Il passe, de 1936 à 1939, trois années en Indochine française, en tant que commandant d'escadrille[2], où il obtient le grade de lieutenant-colonel.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Il rentre d'Indochine en , pour prendre le commandement d'une unité aérienne attachée à la 2e division cuirassée jusqu'en . Il combat vaillamment avec un matériel dépassé et voit la défaite s'annoncer. En désaccord avec sa hiérarchie, il demande sa mise en congé le , et se retire à Sarlat avec sa femme et ses trois enfants.

En , Edouard Kauffmann devient « Criquet » en entrant dans le réseau de renseignement Alliance, sur proposition de son ami, Léon Faye[5], chef d'état-major du réseau. D'abord responsable du secteur Dordogne, il se voit donner Camille Schneider dit « Jaguar » comme adjoint ; il prend en charge la région sud-ouest[6]. En , sa famille est arrêtée par la Gestapo ; lui-même échappe de peu à l'arrestation et part suivre sa chef, Marie-Madeleine Fourcade, à Lyon où il devient le chef d'état-major du réseau en zone libre[7]. Il y échappe une nouvelle fois à l'arrestation en février[8]. Prenant en charge la région Centre, il devient par ailleurs le chef de l'équipe des « Apaches » (on le surnomme alors « Grand Manitou »), groupe constitué pour organiser la sécurité des opérations et les actions[9],[6]. Arrêté le avec Faye et deux autres membres du réseau, il parvient à s'échapper avec eux[10].

Le , Marie-Madeleine Fourcade convoque les principaux chefs de secteurs rue Raynouard, à Paris. Elle présente son potentiel successeur, Paul Bernard, et annonce son départ pour Londres ; Faye, chef militaire du réseau, prend alors le commandement. Kauffmann exprime à Fourcade son désappointement de ne pas avoir été envisagé comme successeur[11].

Parti en août à Londres, Faye est arrêté à son retour en France, suite à l'infiltration de Jean-Paul Lien (« Flandrin ») membre de l'équipe des Apaches. Kauffmann est arrêté peu après, le , par le SD de Vichy, avec onze de ses agents. Transféré le à la prison de Kehl (Bade-Wurtemberg), il est exécuté à la prison de Fribourg-en-Brisgau le [3],[12].

Il repose au cimetière de Saint-André-d'Allas. À ses côtés reposent sa fille et sa femme, Marie-Thérèse, qui fut également résistante, arrêtée et déportée à Ravensbrück d’où elle a été libérée en 1945.

Une des principales artères de Sarlat a été baptisée avenue du Colonel Kauffmann en 1947.

Édouard Kauffmann est le parrain de la promotion 2005 de l’École de l’air et de l'espace.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Le Maitron (lire en ligne)
  2. a et b Morgat 2005.
  3. a et b « Hommage au lieutenant-colonel Édouard Kauffmann », L'Essor sarladais,‎ , p. 8 (lire en ligne)
  4. Auguste GERHARDS, Tribunal de guerre du IIIe Reich (lire en ligne)
  5. « Marie-Madeleine Méric (Fourcade) », sur www.reseaualliance.org (consulté le )
  6. a et b Mémorial de l'Alliance, p. 53.
  7. Fourcade, tome 2, p. 56.
  8. Fourcade, tome 2, p. 49.
  9. Fourcade, tome 2, p. 63.
  10. Noguères et Degliame-Fouché 1972, Partie 2, chapitre V : « Mai 1943 ».
  11. Fourcade, tome 2, p. 131-132.
  12. Fourcade, tome 2, p. 422.

Bibliographie[modifier | modifier le code]