Eddie Gallagher
Naissance | |
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Surnom |
Blade |
Nationalité | |
Formation |
Bishop Dwenger High School (en) |
Activités |
Militaire, influenceur |
Période d'activité |
- |
Arme |
United States Navy (depuis ) |
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Grade militaire |
Chief Petty Officer (en) |
Conflits | |
Condamnation |
Peine de prison (en) |
Edward R. « Eddie » Gallagher né en 1979 est un ancien militaire américain, membre des Navy SEALs, un groupe d'élite de la marine américaine. Il est connu pour avoir été poursuivi pour crime de guerre en cour martiale et avoir, à cette occasion, reçu le soutien du président Donald Trump, qui l'a ensuite gracié.
Procès pour crimes de guerre
[modifier | modifier le code]De septembre 2018 à juillet 2019, Eddie Gallagher est traduit devant une cour martiale pour le meurtre au couteau et avec préméditation d'un prisonnier adolescent blessé et anesthésié, membre de l'État islamique, et pour avoir posé en tenant la tête de sa victime par les cheveux pour une photographie qu'il a envoyée à des amis. Il est également accusé d'avoir abattu au fusil de précision deux civils irakiens désarmés, une jeune fille et un vieil homme, de tentative de meurtre, d'entrave à la justice et d'autres infractions lors de missions en Irak[1].
Plusieurs Navy SEALs rompent une règle implicite qui est de ne jamais témoigner contre un autre Navy SEAL en témoignant contre lui. Le , Gallagher est acquitté de presque toutes les accusations après un procès dans lequel l'accusation est elle-même accusée de fautes de procédure et où un témoin a changé sa version des faits. Gallagher est simplement reconnu coupable d'avoir posé pour une photographie avec un cadavre, le moins grave des crimes qui lui étaient reprochés. Il est condamné à une rétrogradation et à quatre mois de prison mais relâché pour avoir purgé sa peine en attendant son procès. Une procédure s'engage ensuite pour son exclusion[1].
Grâce présidentielle
[modifier | modifier le code]Eddie Gallagher a été dégradé d’un rang par l'armée mais cette décision est annulée par une grâce présidentielle de Donald Trump, déjà intervenu antérieurement pour que Gallagher ait des conditions de détention moins restrictives. Il déclare « Je crois vraiment que nous sommes une nation bénie d'avoir un commandant en chef qui soutient nos combattants »[1],[2]. Le secrétaire de la Marine Richard V. Spencer estimant que cela porte notamment atteinte à son autorité le fait savoir. Le , ce dernier est renvoyé par le secrétaire à la Défense Mark Esper pour avoir contourné son autorité en tentant de négocier un accord avec la Maison-Blanche dans l'affaire Gallagher sans l'autorisation du secrétaire[3]. Dans sa lettre de démission, Spencer déclare : « Il est devenu évident [que] je ne partage plus la même compréhension des principes fondamentaux de l’ordre juste et de la discipline avec le commandant en chef qui m’a nommé. Je ne peux pas, en toute conscience, obéir à un ordre qui, à mon avis, enfreint le serment sacré que j’ai prêté en présence de ma famille, devant mon drapeau et ma foi pour soutenir et défendre la Constitution des Etats-Unis »[4].
Des vidéos obtenues par le New York Times montrent d’anciens membres de l'unité d’élite de Gallagher témoigner à charge, le qualifiant de « complètement taré » et « toxique », à l'opposé du « grand combattant » décrit par Donald Trump[5].
Retraite militaire
[modifier | modifier le code]Eddie Gallagher est reçu le 22 décembre 2019 à Mar-a-Lago, la résidence de Donald Trump en Floride[5]. Depuis le début de son procès, il est apparu plusieurs fois sur la chaîne Fox News. Il profite de cette médiatisation pour lancer sa nouvelle carrière après avoir pris sa retraite militaire. Le magazine Slate relève que « Gallagher est devenu une sorte d'influenceur Instagram dans le milieu des anciens soldats pro-Trump. Il gagne de l'argent en faisant de la pub pour des produits créés par des ex-militaires, notamment des compléments alimentaires pour la musculation ou encore des couteaux et des vêtements de la marque «Kill bad dudes» (tuer les sales types). Il a aussi pour projet d'écrire un livre et a créé une ligne de vêtements (dont des t-shirts qui se moquent des soldats qui l'ont dénoncé)[6]. »
Donald Trump prévoit de l'inviter à ses meetings de campagne et à la Convention du Parti républicain[6].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Eddie Gallagher (Navy SEAL) » (voir la liste des auteurs).
- (en-US) Dave Philipps, « Who Is Edward Gallagher, the SEAL the Navy Wants to Expel? », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
- « L’US Navy défie Trump, poursuit la procédure d’exclusion d’un soldat », sur La Presse, (consulté le )
- (en) Barbara Starr, « Navy secretary 'fired' for proposing 'secret agreement' with White House in SEAL case, senior defense official says », sur CNN, (consulté le ).
- Gilles Paris, L’éviction du patron de la Navy, épilogue d’une épreuve de force imposée par Donald Trump, Le Monde, 25 novembre 2019.
- « « Cela ne le dérangeait pas de tuer toute personne qui bougeait » : des vidéos révèlent ce que pensent des soldats du « Navy SEAL » Gallagher », Le Monde, (lire en ligne)
- « Un criminel de guerre gracié par Trump devient influenceur sur Instagram », sur Slate.fr,