Dragon 67

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Dragon 67
Image illustrative de l’article Dragon 67
Dragon 67 sur sa base aérienne, à Entzheim, en 2024.

Rôle Hélicoptère médicalisé
Date de retrait Toujours en service
Équipage
1 pilote, 1 mécanicien-opérateur de bord, 1 médecin, 1 infirmier
Motorisation
Moteur Turbomeca Arriel 1E2
Nombre 2
Type Turbomoteurs
Puissance unitaire 780 ch
Nombre de pales 4
Dimensions
Diamètre du rotor 11,000 m
Performances
Vitesse maximale 254 km/h
Distance franchissable 550 km

Dragon 67 est le nom donné à l'hélicoptère médicalisé de la Sécurité civile basé à l'aéroport de Strasbourg-Entzheim sur la base aérienne de la Sécurité civile, d'après le nom de son indicatif d'appel.

Cet hélicoptère intervient pour les secours aux victimes dans tout le département du Bas-Rhin, en particulier dans le massif des Vosges, mais aussi dans la région frontalière allemande. L'origine de son nom, Dragon, est soumise à plusieurs interprétations.

Dragon 67 entre en service en 1973. C'est d'abord un hélicoptère Alouette II, puis un Alouette III et enfin un Eurocopter EC145 (BK 117 C2), médicalisé. L'équipage est composé d'un pilote, un mécanicien opérateur de bord et d'un urgentiste. Au-delà des interventions habituelles, l'appareil participe à différents événements importants à l'échelle régionale.

Fonctions[modifier | modifier le code]

Dragon 67 est le nom de l'indicatif d'appel de l'hélicoptère médicalisé de la Sécurité civile basé à l'aéroport de Strasbourg-Entzheim sur la base aérienne de la Sécurité civile[1].

Il travaille en collaboration avec les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg et le SAMU 67, pour l'assistance et les soins des personnes victime d'un grave accident qui nécessite une prise en charge rapide, comme les AVC, les arrêts cardiorespiratoires ou les accidents de la route[2],[3]. Les polytraumatisés transportés par Dragon 67 sont fréquemment envoyés vers le CHU de Hautepierre à Strasbourg[4].

Il est capable d'intervenir dans tout le département du Bas-Rhin et dans un rayon d'action situé à 30 minutes de vol de sa base[4]. Il est fréquemment utilisé pour intervenir dans la partie orientale du Grand Est et notamment le massif des Vosges, qui représente à lui seul plus de 10% des interventions[4],[5]. Par ailleurs, il est ponctuellement appelé pour intervenir en Allemagne, dans le cadre de la coopération transfrontalière[5],[3]. En cas de nécessité, il peut par exemple être amené à intervenir à Europa-Park[6]. Il effectue en moyenne 800 à 900 interventions par an, de jour comme de nuit, dont plus d'une centaine en hélitreuillage[2],[5],[7].

Intervention de Dragon 67 en hélitreuillage, devant le château du Haut-Koenigsbourg.

Pour le secours en montagne ou les interventions périlleuses, l'hélicoptère peut transporter des pompiers et des gendarmes[8]. D'autres professionnels, comme les démineurs, les pompiers du Groupe de reconnaissance et d'intervention en milieu périlleux, les plongeurs, le SAMU, peuvent aussi intervenir avec l'appareil[9],[10],[11].

Quatre pilotes et quatre mécaniciens opérateurs de bord travaillent sur la base de Strasbourg-Entzheim, se relayant pour opérer l'hélicoptère en binôme[12],[13],[14].

Histoire[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Le nom des hélicoptères Dragon reste un mystère. Toutefois, il existe plusieurs hypothèses[15],[16]. Ce nom pourrait émaner des dragons de la Garde impériale, de Napoléon Ier[16], des caractéristiques et pouvoirs légendaires des dragons ou encore du premier hélicoptère opérationnel destiné aux missions sanitaires, le WS Dragonfly[15],[16].

La base de Strasbourg a été ouverte le 19 mars 1973[17],[18],[11],[5] par la sécurité civile, qui se nommait encore protection civile, et est inaugurée une semaine plus tard par André Bord, homme politique alsacien alors ministre des anciens combattants[17]. C'est la première base à disposer d'une équipe médicale sur place[4]. La base opérait alors un hélicoptère Alouette II, le premier dénommé Dragon 67[19]. Le , lors d'un exercice, l'Alouette II F-ZBAM, opérant sous l'indicatif Dragon 67, s'écrase en heurtant l'eau[19],[20].

Dragon 67 est médicalisé en mars 1977, en coopération avec le SAMU, ce qui est une première en France[17]. Le , l'Alouette II est remplacée par une Alouette III[11],[5],[17]. En 1992, Dragon 67 est impliqué dans la recherche de l'Airbus A320 qui s'est écrasé dans la catastrophe du mont Sainte-Odile[11],[17].

En 2005, l'Alouette III est remplacée par le modèle Eurocopter EC145 (BK 117 C2) pour améliorer ses capacités opérationnelles[21].

Sommet, défilé et pandémie[modifier | modifier le code]

Lors du sommet de l'OTAN de 2009 qui a lieu à Strasbourg et à Kehl, cinq hélicoptères Dragon sont engagés depuis la base d'Entzheim[17]. En 2010, Dragon 67 participe au défilé du 14 juillet sur les Champs-Elysées[17]. En novembre 2015, l'hélicoptère intervient lors du déraillement du TGV à Eckwersheim[17].

Durant la pandémie de Covid-19 en France, l'hélicoptère Dragon 67 contribue à l'évacuation de malades, depuis l'hôpital militaire de Mulhouse vers d'autres hôpitaux, moins saturés, comme ceux de Strasbourg, Nancy et Metz[2],[22]. Ce pont aérien d'urgence est opéré avec une flotte allant jusqu'à 10 hélicoptères[22]. Deux hélicoptères, des bases de Besançon et d'Annecy ainsi que quatre appareils privés rejoignent la base de Strasbourg-Entzheim afin d'apporter du renfort à Dragon 67[2]. Durant cette période, les pilotes et mécaniciens-opérateurs de bord de la base se relaient pour des gardes de 24h en binômes, afin d'assurer une disponibilité constante, 24h/24[2].

Renouvellement[modifier | modifier le code]

Fin 2023, une commande de 36 appareils Airbus H145 est passée pour remplacer les 33 appareils EC145 de la flotte de la sécurité civile française, en complément des 4 H145 D3 déjà commandés. Les livraisons des 40 hélicoptères vont s'échelonner de 2024 à 2029[23].

Caractéristiques techniques[modifier | modifier le code]

Appareil et équipement[modifier | modifier le code]

Dragon 67 est l'un des hélicoptères de modèle Eurocopter EC145[7] au fuselage rouge et jaune de la flotte de la Sécurité civile française[24],[25]. Toutes les 800 heures de vol effectuées, il est envoyé au centre de Nîmes pour une révision complète de l'appareil[1],[26].

L'appareil est équipé comme pourrait l'être une ambulance de réanimation[27]. On peut y trouver, entre autres, un moniteur cardiaque, un ventilateur, un pousse-seringue, un kit d'intubation, etc. Afin d'intervenir en hélitreuillage, il est équipé d'un treuil de 90 mètres de long pouvant supporter jusqu'à 270 kg[27]. Pour les interventions de nuit, Dragon 67 est équipé de jumelles de vision nocturne[28].

Équipage[modifier | modifier le code]

L'équipage est composé d'un pilote, un mécanicien opérateur de bord et de l'un des médecins urgentistes du SAMU 67 entrainés pour ces missions[29],[13],[14]. Depuis , le médecin urgentiste est assisté d'un infirmier anesthésiste (IADE) ou d'un infirmier[30],[31]. L'équipage médical de l'appareil doit être complet car certains gestes techniques doivent être réalisées en plein vol[4],[25].

Notes et Références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Geneviève Daune, « Secours. Des dragons bienveillants », L'Alsace,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. a b c d et e « Strasbourg - Entzheim. Un Dragon contre le Covid », sur www.dna.fr (consulté le ).
  3. a et b Boulanger 2017, p. 20.
  4. a b c d et e « Entzheim - Sécurité civile. Des infirmiers à bord de Dragon 67 », sur www.dna.fr (consulté le ).
  5. a b c d et e Amicale du Groupement d'Hélicoptères de la Sécurité Civile 2020, p. 67.
  6. Boulanger 2017, p. 24.
  7. a et b « Sécurité civile Eurocopter Dragon 67. [Diaporama] Quand le secours vient du ciel », sur www.dna.fr (consulté le ).
  8. « Vosges:Le nouveau plan de secours en montagne, opérationnel depuis le 1er février dernier. - France Bleu », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le ).
  9. Amicale du Groupement d'Hélicoptères de la Sécurité Civile 2020, p. 18.
  10. Véronique Kolb, Strasbourg magazine, Strasbourg, no 243, , p. 14 
  11. a b c et d Didier Rose, « Sécurité civile 40 ans de secours aériens en Alsace. Dragon volant » Accès payant, sur www.dna.fr, (consulté le ).
  12. Geneviève LECOINTRE, « Un Dragon contre le Covid », sur Dernières Nouvelles d'Alsace, (consulté le )
  13. a et b « Dragon 67 fête ses 40 ans - France Bleu », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le ).
  14. a et b [vidéo] Dragon - Groupement Hélicoptères Sécurité Civile, Vie opérationnelle d'une base hélicoptère de la Sécurité Civile sur YouTube, (consulté le ).
  15. a et b Amicale du Groupement d'Hélicoptères de la Sécurité Civile 2020, p. 40.
  16. a b et c Amicale du Groupement d'Hélicoptères de la Sécurité Civile 2003, p. 26.
  17. a b c d e f g et h Boulanger 2017, p. 19.
  18. Gilles Varela, « L'hélicoptère Dragon 67 souffle ses quarante bougies » Inscription nécessaire, sur www.20minutes.fr, (consulté le ).
  19. a et b Amicale du Groupement d'Hélicoptères de la Sécurité Civile 2003, p. 22.
  20. « Les principaux accidents d'hélicoptère en France - Helico-Fascination », sur www.helico-fascination.com (consulté le ).
  21. Dossier de presse : Para-médicalisation de l'hélicoptère Dragon 67 de la sécurité civile de Strasbourg par le SAMU 67 des hôpitaux universitaires de Strasbourg. Hôpitaux universitaires de Strasbourg. À l'adresse : http://www.chru-strasbourg.fr/sites/default/files/communiques_presse/Dossier_de_Presse_-_Paramedicalisation_de_lhelicoptere_DRAGON67_de_la_securite_civile_de_Strasbourg_par_le_SAMU_67_des_HUS.pdf
  22. a et b Marc Noizet, Frédéric Pernot, Emmanuel Vilbois et Guillaume Rottner, « Gestion d’une situation sanitaire exceptionnelle par le SAMU 68 : la pandémie COVID-19 », Médecine de Catastrophe - Urgences Collectives, pandémie Covid 19 – Epidémies et pandémies, vol. 4, no 3,‎ , p. 191–200 (ISSN 1279-8479, PMCID PMC7455196, DOI 10.1016/j.pxur.2020.08.016, lire en ligne, consulté le ).
  23. Philippe Chapleau, « 42 hélicoptères H145 commandés pour la gendarmerie et la sécurité civile française », .
  24. [vidéo] MATZ ART, Au coeur de l'action avec Dragon 67 sur YouTube, (consulté le ).
  25. a et b Gilles Varela, « Strasbourg : Mais qui est vraiment Dragon 67, l’hélicoptère qui peut vous sauver la vie ? », 20 minutes,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  26. Boulanger 2017, p. 26.
  27. a et b Hervé de Chalendar (photogr. Jean-Marc Loos), « Dans les falaises vosgiennes, avec les sauveteurs de l'extrême », L'Alsace,‎ , p. 36 (lire en ligne Accès payant).
  28. Boulanger 2017, p. 25.
  29. « Une journée avec l'équipage du Dragon 67 - France 3 Grand Est », sur France 3 Grand Est (consulté le ).
  30. Céline Rousseau et Olivier Vogel, « PHOTOS - Bas-Rhin : une équipe médicale renforcée à bord de Dragon 67 », sur Francebleu.fr, (consulté le ).
  31. « Sécurité civile : les infirmières montent à bord du Dragon 67 », sur France 3 Grand Est, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jérôme Boulanger, Dragon Secourir ensemble, Nîmes, Amicale du Groupement d'Hélicoptères de la Sécurité Civile, , 200 p. (ISBN 979-10-699-0926-7).
  • Amicale du Groupement d'Hélicoptères de la Sécurité Civile (dir.), Dragon, le magazine, Garons, Agence 3MS, no 1, (ISSN 2680-1787) .
  • Amicale du Groupement d'Hélicoptères de la Sécurité Civile (dir.) (photogr. Daniel Wagner), Dragon, Agence 3MS, no 11, , p. 56 (ISSN 2680-1787) [texte intégral] .
  • Amicale du Groupement d'Hélicoptères de la Sécurité Civile (dir.) (photogr. Bases GHSC), Dragon, Amicale du groupement d'hélicoptères de la Sécurité civile, Gardanne, Agence 3MS, no 18, (ISSN 2680-1787) .

Articles connexes[modifier | modifier le code]