Jalal ad-Din

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Jalal ad-Din
Fonction
Khwârazm-Shah
-
Titre de noblesse
Sultan
Biographie
Naissance
Décès
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Asie mineure (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Famille
Père
Mère
Ay-Chichek (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Traversée de l'Indus par Jalal ad-Din pour échapper à Gengis Khan.
Statue équestre du Jalal ad-Din, Ourguentch

Djala ad-Din Mengü Berti ou Jalâl al-Dîn Mankobirti (en turc : Celaleddin ; en persan : jalāl al-dīn menguberdī (ou mankburny), جلال الدين منكبرتي), a été le dernier Chah du Khwarezm (Khwârezm-Shahs) (1220-1231).

Ses années de pouvoir[modifier | modifier le code]

Pendant sa jeunesse, il est écarté des responsabilités par sa grand-mère Terken Khatoun par rancune familiale. Lors de l'invasion mongole de l'Empire khwarezmien, il est le seul membre de la famille royale à échapper à la mort ou à la captivité : son père Ala ad-Din Muhammad, qui s'était réfugié dans une île de la mer Caspienne, meurt de maladie en décembre 1220. Jalal ad-Din Mengü Berti regroupe ses forces à Ghaznî, où Gengis Khan le poursuit.

L’année suivante, Jalal ad-Din parvient à mettre en déroute quelques régiments mongols commandés par Chigi-Koutoukou noiön (en), à Pervan, au nord de Kaboul. La victoire de Pervan (en), ébranlant le mythe de l’invulnérabilité des Mongols, entraîne la révolte de la population de Hérat, qui massacre la garnison mongole () - la ville est reprise par Aldjigidaï de retour des Indes après un siège de six mois (). Mais les seigneurs khârezmiens se divisent à nouveau. Jalal ad-Din abandonne Ghaznî, sa dernière forteresse, mais est battu le près de Nesawi. Après avoir fait tuer son épouse préférée et ses enfants, il abandonne son trésor et s’enfuit par l’Indus pour se placer sous la protection du sultan de Delhi ().

En 1224, Jalal ad-Din, chassé de Delhi pour avoir comploté contre son hôte, rentre en Iran, où il reprend possession de l’héritage de son père en combattant vers l’ouest. Dans le Khorassan et l’Afghanistan, le pays est dépeuplé par l’invasion mongole, et ces derniers n’ont même pas installé de garnisons dans les forteresses prises. Djala ad-Din parvient à se faire proclamer sultan par les gouverneurs seldjoukides du Kirmân et du Fars, puis attaque l’Azerbaïdjan, prend Tabriz et détrône le souverain Uzbek. Jalal ad-Din, après s’être fait proclamé souverain d’Azerbaïdjan, envahit la Géorgie et bat à deux reprises l’armée géorgienne (1225). Il occupe Tiflis. Il fait détruire les églises chrétiennes et saccager la ville (1226). En 1228, il est maître de Iruk, du Kirmân, du Fars, d’Ispahan et de Tabriz. Il entreprend une guerre contre les pays musulmans voisins (califat de Bagdad, sultanat de Roum, etc.). En 1230, il est battu près d'Erzindjan par les armées des pays musulmans alliés[1].

En hiver 1231, Ögedeï lance trois tumens (30 000 hommes) commandés par Tchormaghan noïon contre Jalal ad-Din. Ils traversent rapidement le Khorassan et marchent sur l’Azerbaïdjan. Jalal ad-Din, affaibli par sa défaite face aux musulmans, abandonne Tabriz au printemps 1231, et fuit vers le territoire de Moghan et d’Arran, à l’embouchure de la Koura et de l’Araxe, puis à Diyarbakir. Le , il est assassiné par un paysan kurde[2]. Tchormaghan s’y installe avec ses troupes et y reste jusqu’à sa mort en 1241.

Jalal ad-Din a éprouvé une passion telle pour son eunuque Qijil qu'il ne peut accepter sa mort[3]. Il ne l’enterrera que très tardivement et imposera à sa cour une marche plusieurs lieues pieds nus en dehors de Tabriz[4], pour ce faire.

Une statue de Jalal ad-Din de plusieurs mètres de haut est désormais installée au centre d'Ourguentch, dans l'actuelle province de Khorezm.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Paul Roux, Histoire de l'Iran et des Iraniens : Des origines à nos jours, Paris, Fayard, , 523 p. (ISBN 2-213-62736-3)


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Paul Roux 2006, p. 341
  2. Jean-Paul Roux 2006, p. 342
  3. Frédéric Lagrange, Islam d'interdits, Islam de jouissances,La recherche face aux représentations courantes de la sexualitédans les cultures musulmanes, Paris, 2007-2008, 251 p. (lire en ligne), p. 97
  4. (ar) Ibn al-Athîr, Al-Kâmil fî l-târîkh, XII, , pp. 496-97 = [alwaraq 2352].

Articles connexes[modifier | modifier le code]