Discussion:Dracula (personnage)

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Il me semble que ces deux articles parlent du même personnage, dans le roman initial. Les autres acceptions sont sur Dracula (homonymie). Piku (d) 28 octobre 2008 à 23:29 (CET)[répondre]

Il me semble que Comte Dracula est le personnage de fiction alors que Dracula est le roman. Pourquoi cette fusion? --JM RNS (d) 29 octobre 2008 à 21:10 (CET)[répondre]
Il y a-t-il une différence entre le personnage et le roman ? Piku (d) 30 octobre 2008 à 16:45 (CET)[répondre]
Je pense que oui vu que le comte Dracula a vécu dans d'autres récit au delà du roman initial. C'est le cas pour de nombreux personnages de fiction qui sont issus d'une oeuvre homonyme et, en général, il y a un article qui se consacre au personnage et un autre sur l'oeuvre... En tout cas, une oeuvre et un personnage pour moi c'est 2 choses très différentes. --JM RNS (d) 30 octobre 2008 à 19:57 (CET)[répondre]
Effectivement, avant cette diff, Dracula concernait le roman et ses adaptations, tandis que Comte Dracula traitait du personnage dans la culture populaire en général. Shagya semble estimer que tout découle du roman initial, pour moi il y a bien lieu de conserver deux articles distincts. -- Mister BV (d) 2 novembre 2008 à 13:06 (CET)[répondre]
Par contre, il y a effectivement du contenu qui pourrait glisser de l'un vers l'autre... --JM RNS (d) 2 novembre 2008 à 13:51 (CET)[répondre]
Le débat ne semble pas aller plus loin. Je propose une levée de cette fusion de pages. Si pas de réaction d'ici ce week-end, je m'en occupe. Celà convient-il à tout le monde? --JM RNS (d) 5 novembre 2008 à 18:11 (CET)[répondre]
(je ne pense pas que "tout découle du roman initial"! Je pense que celui-ci est le point de départ mais que les autres oeuvres sont plus ou moins indépendantes du roman de Stoker...) Shagya 9 août 2013 16:40

Basculement de contenu de Dracula vers Comte Dracula[modifier le code]

Comme l'a suggéré JM RNS, j'ai fait basculé du contenu d'un article vers l'autre (cela avait déjà été un peu fait et j'ai constaté aujourd'hui que certains passages étaient repris mot pour mot dans les deux). Par contre, ce serait bien, pour le lecteur, que Dracula soit renommé (par exemple "Dracula: roman"). Shagya 9 août 2013 16:47

Cette liste semble bien, mais puisqu'il existe un article de Wikipedia sur les films, ne serait-il pas plus logique de procéder à une fusion? Shagya 9 août 2013 16:48


Travail inédit[modifier le code]

Je copie-colle ci-dessous cette section sans références. --Guise (discuter) 4 mai 2017 à 09:57 (CEST)[répondre]

L'érotisme chez Dracula[modifier le code]

Dans le roman de Bram Stoker[modifier le code]

First view of Demeter : l’abbaye de Whitby, ville portuaire dans laquelle échoua le Demeter à bord duquel se trouvait Dracula dans le roman de Stoker.

Dans les écrits qu'il a produits sur son projet d'écrivain, Bram Stoker se positionnait contre les auteurs qui, dans leurs récits, parlaient explicitement de sexualité. En cela, Stoker se soumettait parfaitement à la morale victorienne qui caractérisait son époque. Pour autant, la sexualité est-elle totalement absente de Dracula ? Non, pas tout à fait.

La sexualité se matérialise tout d'abord de manière explicite à travers les trois femmes-vampires qui vivent dans le château de Dracula. Lorsque Jonathan les rencontre pour la première fois, il avoue, non sans difficulté, son impuissance face à leurs charmes : « Oui, je brûlais de sentir sur les miennes les baisers de ces lèvres rouges » (p. 88). Plus loin dans le récit, Van Helsing éprouve un désir similaire à leur égard. Quant aux femmes-vampires, elles vont dans le sens de cette ambiguïté, de ce lien entre la mort dont elles sont l'allégorie et le désir charnel qu'elles inspirent, puisqu'elles qualifient leurs mortelles morsures de « baisers ».

L'attraction qu'exerce le comte lui-même sur les femmes est moins explicite. Bram Stoker ne dresse pas de lui un portrait aussi flatteur que pour les trois femmes-vampires : il est laid, est associé à des odeurs nauséabondes… Mais toute personne mordue par un vampire est, par la suite, irrésistiblement attirée par celui-ci et Mina Harker, tout en soulignant sa répulsion envers le comte, reconnaît cette ambiguïté : « J'étais comme étourdie et, chose étrange, je n'avais nulle envie de m'opposer à son désir » (p. 470). Par ailleurs, le comte a pleinement conscience de l'attractivité que possèdent les femmes-vampires sur les hommes mortels ; ainsi, voici comment il présente à Mina sa future existence en tant que non-morte : « Et vous, leur alliée très chère, très précieuse, vous êtes maintenant avec moi, chair de ma chair, sang de mon sang, celle qui va combler tous mes désirs et qui, ensuite, sera à jamais ma compagne et ma bienfaitrice. Le temps viendra où il vous sera fait réparation ; car aucun parmi ces hommes ne pourra vous refuser ce que vous exigerez d'eux ! » (p. 471). Le souhait du comte est de vampiriser de belles femmes afin de faire d'elles à la fois des esclaves et de redoutables sirènes ; bref, il tient le rôle du proxénète.

Et que penser de l'aspect symbolique de la morsure du vampire ? De nombreux critiques ont souligné son caractère éminemment sexuel. Le vampire visite en effet ses victimes la nuit, le plus souvent dans leur lit ; il les mord dans le cou, qui est un endroit du corps sensiblement érogène. Dans le roman de Bram Stoker, les personnages masculins tentent de sauver Lucy Westenra de la mort en pratiquant des transfusions, lesquelles sont explicitement associées à des formes de mariages, à des unions vitales entre les hommes et la jeune fille. Dans ce cas, le vampire, qui aspire, lui, ce sang, brise cette union vitale pour construire une autre forme d'union, mortelle celle-ci, entre lui-même et sa victime.

Soulignons, enfin, l'ambiguïté d'un passage du roman. Jonathan s'apprête à recevoir le baiser mortel des trois femmes-vampires quand le comte apparaît brusquement et les repousse ; s'ensuit cet extrait (p. 91) :

« La jeune femme blonde, avec son sourire provocant, se retourna alors pour lui répondre :
— Mais vous-même n'avez jamais aimé ! Vous n'aimez pas !
Les deux autres se joignirent à elle, et des rires si joyeux, mais si durs, si impitoyables retentirent dans la chambre que je faillis m'évanouir. Au vrai, ils retentissaient comme des rires de démons.
Le comte, après m'avoir dévisagé attentivement, se détourna et répliqua, à nouveau dans un murmure :
— Si, moi aussi, je peux aimer. Vous le savez d'ailleurs parfaitement. Rappelez-vous ! Maintenant, je vous promets que lorsque j'en aurai fini avec lui, vous pourrez l'embrasser autant qu'il vous plaira ! »

De quelle forme d'amour s'agit-il dans ce passage ? Probablement pas d'un amour tel que nous l'entendons, puisque le vampire est a-sentimental. Il est possible d'entendre ce terme comme un euphémisme : le substantif amour désignerait le coït et dans ce passage, les femmes-vampires se moqueraient de Dracula, lequel, contrairement à elles, n'est pas en position de consommer un acte sexuel avec un mortel au moment du récit. Cela signifierait également que les vampires ne peuvent avoir de relations sexuelles entre eux[1].

Dans Nosferatu[modifier le code]

Dans la première adaptation cinématographique inspirée du roman de Bram Stoker, Nosferatu le vampire, ainsi que dans la version de 1979 intitulée Nosferatu, fantôme de la nuit, la référence à la sexualité est également présentée de façon implicite.

Dans ces films, Dracula — également appelé comte Orlock — souhaite se rendre à Brême et, pour cela, fait appel à un clerc, Jonathan Harker. Or, le vampire tombe sur la photographie de la jeune épouse de Jonathan, Mina, qu'il regardera avec une attention marquée ; il ne manquera pas, d'ailleurs, de souligner ce qui, pour lui, fait la beauté de cette femme : « Elle a un beau cou ». L'instant d'après, la volonté du vampire de hâter son départ pour Brême est très nette ; son attirance pour Mina Harker est évidente.

Par ailleurs, le moyen mis en avant, dans les deux cas, pour éliminer le vampire est ambigu : il faut, en effet, qu'une femme au cœur pur le retienne toute la nuit et lui fasse oublier le chant du coq ; il s'agit d'une évocation nette de la nuit d'amour. La femme se doit d'être active dans cette démarche puisque le vampire lui obéit : ainsi, c'est parce qu'elle crie dans son lit, à Brême, au moment où, à plusieurs kilomètres de là où elle se trouve, le comte se penche sur le cou de son mari, que celui-ci renonce à sa victime. À Brême, au moment où Mina se penche à sa fenêtre, vraisemblablement pour appeler le comte qui la regarde de la maison qui jouxte la sienne, elle a, auparavant, éloigné son époux : celui-ci est parti chercher un médecin dans le film de Friedrich Wilhelm Murnau tandis que dans celui de Werner Herzog, elle parsème des morceaux d'hostie autour du siège sur lequel est assis son mari devenu vampire, l'empêchant ainsi de quitter sa place. Les deux films suggèrent le lien entre la morsure du vampire et le coït. Dans les deux cas, le vampire se penche sur la femme et pose sa main sur la poitrine de celle-ci. Dans le second Nosferatu, l'acte sexuel est évoqué plus avant puisque le vampire contemple le corps de la jeune femme et va jusqu'à soulever le bord de sa chemise de nuit.

Le « cœur pur » dont il est ici question ne signifie pas que la femme est vierge, puisque Mina est mariée ; elle ne signifie pas non plus qu'elle soit fidèle à son époux ; paradoxalement, cette pureté renvoie à un pas vers le mal. Tout au long des deux films, Mina et le comte étaient présentés comme deux doubles ; après avoir passé une nuit ensemble, les deux trépasseront.

Les critiques lisent souvent Nosferatu à la lumière des théories freudiennes, qui étaient très en vogue dans les années 1920. Le film évoquerait, ainsi, le conflit que les êtres éprouvent entre leurs pulsions sexuelles et les interdits sociaux. Le comte, dans ce cas, serait une représentation du ça.

Du monstre au séducteur[modifier le code]

Avec Dracula de Tod Browning (1931), le roi vampire va changer de visage. Alors qu'il était présenté auparavant comme un monstre hideux, il devient un séducteur : dans le film, les deux personnages féminins éprouvent une forte attirance à son égard.

Affiche de Dracula pour la fête d'Halloween

En 1958, avec Horror of Dracula, ce caractère don-juanesque du personnage est encore accentué. L'érotisme latent de l'acte de vampirisation est dévoilé au grand jour : avant de mordre Mina, Dracula entreprend ainsi, de l'embrasser à pleine bouche. Dans les autres films produits par la Hammer, dans lesquels Christopher Lee joue le rôle du célèbre vampire, cet érotisme s'accentue de plus en plus ; il est ainsi particulièrement poussé dans Dracula et les femmes ou Du sang pour Dracula, tous les deux produits dans les années 1970. C'est l'époque du règne de la scream queen, personnage récurrent dans les films d'épouvante de l'époque : une belle victime dénudée et épouvantée.

Dans le film de John Badham (1979), Frank Langella interprète un Dracula résolument sensuel ; cette fois-ci, ce n'est pas seulement l'effet qu'il produit sur les femmes qui est souligné par le film, mais également son sex appeal. Après s'être introduit dans la chambre de Lucy Seward, le prince des ténèbres se penche sur sa victime consentante la chemise généreusement ouverte.

Au début des années 1980, Jesús Franco réalisa plusieurs films dits de série B, où l'érotisation du personnage prend largement le dessus sur la légende.

En 1992, Francis Ford Coppola propose un Dracula lui aussi lourdement chargé d'érotisme. Mais celui-ci dépasse le simple voyeurisme et se lit comme une dénonciation des interdits sociaux en matière de sexualité. Dans ce film, en effet, Mina, qui est promise à Jonathan, se comporte conformément aux bonnes mœurs : elle n'a aucune relation sexuelle avant son mariage, s'indigne quand un homme l'approche. Sa curiosité pour les choses du sexe est grande, mais elle la dissimule : si, au début du film, elle ouvre d'une main timide le Kâmasûtra qui se trouve à côté d'elle, elle le referme néanmoins violemment dès qu'elle entend son amie entrer dans la pièce. Lucy, par rapport à elle, fait figure de dévergondée : elle courtise trois hommes à la fois, aborde plusieurs fois le thème de la sexualité avec Mina, l'embrasse avec passion. Mais c'est au contact du comte que Mina Harker se libère des carcans moraux qui la briment. Le film présente, ainsi, l'évolution progressive de la jeune femme vers l'acceptation de ses désirs.

De l'érotisme à la pornographie[modifier le code]

Aujourd'hui, le personnage de Dracula a investi l'univers du X. Bien que ne relevant pas directement de ce genre, on peut citer à titre d'exemple le film Spermula de Charles Matton, dont le titre est évidemment calqué sur le nom du célèbre vampire : Dracula. Dans le domaine littéraire, citons L'Autre Dracula ou les cahiers secrets de Jonathan Harker de Tony Mark. Dans cette version, la seule faute de Dracula serait d'être trop libertin dans une société victorienne devenue sclérosée à force de frustration sexuelle. En 1994 le réalisateur italien Mario Salieri réalisa un somptueux Dracula réunissant les vedettes féminines les plus populaires du genre.

  1. Cf. note 1 p. 43 de l'édition Norton and Company