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Diane et Endymion

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Diane et Endymion
Artiste
Date
Matériau
Dimensions (H × L)
320 × 211 et 213 cmVoir et modifier les données sur Wikidata
Propriétaire
No d’inventaire
INV 5640Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Inscription
J. M. Langlois 1822Voir et modifier les données sur Wikidata

Diane et Endymion est un tableau réalisé par Jérôme-Martin Langlois de 1819 à 1822.

Cette œuvre de style néoclassique, réalisée à la peinture à l'huile sur toile, représente la déesse romaine Diane, l'une des douze divinités olympiennes, tombant amoureuse d'Endymion. Il est réputé détruit ou disparu pendant la Guerre de 1914-1918 mais une œuvre similaire a été vendue à la chanteuse Madonna.

Description

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Le tableau est une peinture à l'huile sur toile de dimensions 320 × 211 cm. Disparu depuis 1911, il est connu par une gravure et des esquisses[1] de l'école de Langlois, puis par la numérisation d'une photo en couleur publiée par WGA[n 1],[2].

Le tableau est peint dans le style néoclassique et représente une scène des Métamorphoses d’Ovide[3] où la déesse Diane tombe amoureuse d'Endymion[4].

L’œuvre représente, à gauche, Diane, comme suspendue dans les airs, un carquois à l'épaule et pudiquement accompagnée d'un voile nébuleux. Elle contemple Endymion, en bas à droite, assoupi sur une peau de tigre, le bras droit replié sous sa tête et tenant un javelot de la main gauche, son chien couché à ses pieds. Au centre, un amour ailé soulève, à l'attention de Diane, la draperie qui couvrait le jeune berger[1].

Commande et disparition

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La peinture été commandée à Jérôme-Martin Langlois le 29 juillet 1817[n 2] par Louis XVIII pour le salon de Diane au Château de Versailles[5],[6]. Il est exposé au Salon de Paris de 1822 (numéro 775 du livret)[7] et a été achevé la même année[8],[6]. Il reste au Musée du Luxembourg jusqu'à la mort du peintre (1838) ; puis il est déposé au Louvre[n 3] qui en fait dépôt au musée de Picardie en 1873[9],[5].

Une gravure d'interprétation de la toile est réalisée par Étienne Achille Réveil vers 1830[5]. Elle est soumise en 1843 par M. Muller à l'Institut de France[10].

Dans les années 1970, un jeune historien de l’art, Jacques Foucart, s'aperçoit que l’œuvre originale disparait des inventaires des musées dès 1911[5]. Il est possible que le musée de Picardie l'ait à son tour déposée au musée de Doullens[5]. Pendant la Première Guerre mondiale, la collection du musée de Picardie est évacuée au Louvre à Paris pour y être conservée mais le tableau reste manquant lors de la restitution des œuvres à Amiens en 1920[3]. Il a d'abord été décrit comme « introuvable au retour de l'évacuation de 1918 » et ensuite comme « détruit par la chute de la torpille sur le musée » car on supposait qu'elle a été détruite lors du bombardement d'Amiens en 1918[n 4],[5],[6].

En 1989, lors d'une vente aux enchères chez Sotheby's à New York, la chanteuse américaine Madonna a acheté pour 1,3 million de dollars[n 5] un tableau considéré comme « quasi identique » à Diane et Endymion, mais ni daté ni signé[11]. Le tableau que Madonna a acheté est plus petit de 3 centimètres que l'original[n 6] et peut être soit une copie, soit le tableau original lui-même, amputé de la bande où figuraient la date et la signature[3],[6].

En 2015, un conservateur d'art d'Amiens identifie le tableau sur une photo d'un reportage du magazine Paris Match où l'on voit Madonna poser devant l’œuvre dans sa maison[6]. Aussitôt, Olivia Voisin, au nom du musée de Picardie, a déposé une plainte contre X pour le vol du tableau. Madonna n'est pas impliquée dans l'action en justice de la ville, l'institution ne contestant pas que Madonna ait acquis le tableau légalement.

Dans une vidéo du , Brigitte Fouré, la maire d'Amiens, lance un appel à Madonna pour qu'elle prête le tableau à la ville afin que « nos habitants locaux puissent redécouvrir cette œuvre et en profiter ». En effet, Amiens est candidate au titre de Capitale européenne de la culture en 2028[12],[13].

Notes et références

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  1. L’œuvre présentée mesurerait 318 × 211 cm.
  2. pour 4000 francs.
  3. Il figure notamment dans le catalogue du musée du Louvre de 1855.
  4. du 28 mars au 17 avril 1918.
  5. équivalant à 2,8 millions de dollars en 2021.
  6. D’après la notice de vente de Sotheby’s, les dimensions de la toile sont de 317,50 × 210,82 cm.

Références

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  1. a et b « Diane et Endymion », sur musée du Louvre, Musée du Louvre (consulté le ).
  2. « Web Gallery of Art, searchable fine arts image database », sur wga.hu (consulté le ).
  3. a b et c Agathe Hakoun, « Madonna possède-t-elle un tableau mystérieusement disparu en France il y a plus d’un siècle ? », sur Connaissance des arts, (consulté le ).
  4. George R. Goldner, Lee Hendrix, Gloria Williams Sander, Nicholas Turner et Carol Plazzotta, European Drawings: Catalogue of the Collections, J. Paul Getty Museum, (ISBN 0-89236-092-5, OCLC 16872906), p. 337
  5. a b c d e et f « tableau, Diane et Endymion », sur Musenor (fiche des musées des Hauts-de-France) (consulté le ).
  6. a b c d et e Kim Willsher, « French city believes Madonna may own artwork lost in war – and asks for loan », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. « Diane et Endymion », notice d'oeuvre, sur Salons et expositions de groupes, 1673-1914, Musée d’Orsay / Institut national d’histoire de l’art (consulté le ).
  8. Nicholas Mirzoeff, Silent Poetry: Deafness, Sign, and Visual Culture in Modern France, Princeton University Press, (ISBN 978-0-691-19450-9, OCLC 1079006653), p. 81
  9. Catalogue du musée d'Amiens, 1873, p. 33.
  10. Vattemare, Alexandre. International Literary Exchanges Between France and the United States: A Collection of Pamphlets 1848, p. 27.
  11. Eric Biétry-Rivierre, « Du musée d’Amiens au salon de Madonna, enquête sur un mystérieux tableau disparu », sur Le Figaro, (consulté le ).
  12. Agathe Hakoun, « Amiens et le mystère du tableau de Madonna : la maire de la ville lance un appel à la star », sur Connaissance des arts, (consulté le ).
  13. « Madonna et Amiens, sans ombre au tableau », sur Amiens.fr, (consulté le ).

Liens externes

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