Cécile Rol-Tanguy
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Marguerite Marie Cécile Le Bihan |
Nationalité | |
Activité | |
Père |
François Le Bihan (d) |
Conjoint |
Henri Rol-Tanguy (de à ) |
Enfants |
Parti politique | |
---|---|
Distinctions |
Cécile Rol-Tanguy, née Le Bihan le à Royan et morte le à Monteaux, est une résistante française. Elle participe en tant qu'agent de liaison à l'insurrection parisienne d'août 1944.
Biographie
[modifier | modifier le code]Famille, formation et carrière professionnelle
[modifier | modifier le code]Cécile Rol-Tanguy est la fille du syndicaliste François Le Bihan (1893-1942), ouvrier électricien, membre de la SFIO, optant pour le Parti communiste après le congrès de Tours, déporté à Auschwitz dans le convoi des 45 000[1], et de Germaine Jaganet[2]. Militants du Secours rouge international, ses parents hébergent de nombreux exilés politiques tchèques, hongrois, yougoslaves, italiens et allemands, réfugiés en France[3].
Après l'obtention de son brevet élémentaire à 16 ans, elle est formée au métier de sténodactylographe et suit un stage au secrétariat administratif du syndicat Confédération générale du travail (CGT) de la Compagnie parisienne de distribution d'électricité (CPDE). En , elle est engagée au syndicat des métaux CGT d'Île-de-France, dont le secrétaire est alors Henri Tanguy.
Engagement
[modifier | modifier le code]Cécile Rol-Tanguy milite à l'Union des jeunes filles de France et participe à des réunions du Comité d'aide à l'Espagne républicaine, puis elle adhère au Parti communiste en 1938. Elle devient la marraine de guerre d'Henri Tanguy, engagé dans les Brigades internationales et qu'elle épouse le . Ils auront cinq enfants : Hélène, maître de conférences honoraire à l'université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand)[4], Jean, journaliste[5], Claire et Francis, haut fonctionnaire[6],[7]; ainsi que Françoise, morte en bas âge[8].
Au début de , elle entre dans la clandestinité ; Henri Tanguy, une fois démobilisé, la rejoint à Paris. Elle devient agent de liaison et prend les surnoms de « Jeanne », « Yvette » et « Lucie »[9]. Seul Marcel Maillard (Génin) connaît leur véritable nom et leur adresse. Elle se sert d'une poussette pour cacher et transporter des documents secrets pour les Francs-tireurs et partisans (FTP). Elle dissimule également pistolets, grenades et détonateurs[3],[10]. C'est elle qui, notamment, informe Jean-Pierre Timbaud qu'il est recherché[11].
Le , elle rédige, sous la dictée d'Henri Tanguy, l'appel à l'insurrection des Parisiens : « Aux patriotes aptes à porter des armes. (…) La France vous appelle ! Aux armes, citoyens ! »[3]. Le 26 août, elle assiste au défilé du général de Gaulle sur les Champs-Élysées[12] et elle est la seule femme invitée à une rencontre pour remercier les membres de la Résistance à l'Hôtel de ville de Paris[13].
Après la guerre : transmission
[modifier | modifier le code]Cécile Rol-Tanguy devient co-présidente de l’association Les Amis des combattants de l'Espagne république (ACER), dont sa fille, Claire, deviendra secrétaire générale. Elle prend l'engagement, avec son mari, de rester adhérente du PCF et abonnée à L'Humanité jusqu'à sa mort. Henri Rol-Tanguy meurt en 2002.
En , elle salue avec Odette Nilès dans une tribune dans Le Monde la décision du transfert des cendres de Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay au Panthéon[14].
Le , elle participe aux commémorations organisées à l'occasion de la journée nationale de la Résistance[15].
Elle meurt le dans son village de Monteaux, à l'âge de 101 ans, 75 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale[16],[17]. Elle est inhumée au cimetière de Monteaux (Loir-et-Cher)[18].
Décorations
[modifier | modifier le code]- Grand officier de la Légion d'honneur Elle est faite chevalier de l'ordre le , puis est promue officier le [19], commandeur le [20], avant d'être élevée à la dignité de grand officier le [21].
- Grand-croix de l'ordre national du Mérite Elle est directement élevée à la dignité de grand-croix en 2017 pour récompenser ses 75 ans de services[22].
- Médaille de la Résistance française (décret du )[23], homologuée lieutenant FFI en janvier 1946[24].
Filmographie
[modifier | modifier le code]- Patrick Barbéris, Cécile Rol-Tanguy, une combattante de la liberté, 2004.
Références
[modifier | modifier le code]- René Gaudy, « François Le Bihan », Le Maîtron, (lire en ligne, consulté le ).
- « François LE BIHAN – (45741 ?) », memoirevive.org
- Antoine Flandrin, « La résistante Cécile Rol-Tanguy est morte », Le Monde, (lire en ligne)
- Hélène Rol-Tanguy, sur le site data.bnf.fr.
- « "J'hésite" : Marie-George Buffet ou Ségolène Royal ? », Le Monde.
- « Francis Rol-Tanguy, un fils de résistant pour fermer Fessenheim », franceinfo.
- « Cécile Rol-Tanguy et Henri : "J’étais son agent de liaison, sa secrétaire... tout !" », L'Humanité
- « Une femme dans la Résistance : Cécile Rol-Tanguy vient témoigner à Limoges le 21 mars prochain », France 3 Régions.
- « Cécile Rol-Tanguy, une femme dans la Résistance », paris.fr.
- « Cécile Rol-Tanguy : « Si on a peur, on ne fait rien » », sur leparisien.fr,
- Pierre Outteryck, Jean-Pierre Timbaud. Métallo & résistant, Le geai bleu, 2014.
- « Cécile Rol-Tanguy : "Je représente les résistantes qui ont été oubliées" », France 24.
- (en) Eva Mbengue. Cécile Rol-Tanguy, 101, French Resistance Fighter Who Smuggled Guns and Grenades Past the Nazis. The New York Times, Wednesday, May 20, 2020, p. B10.
- « Trois résistantes ensemble jusqu'au Panthéon », lemonde.fr
- « Benoît Hamon commémore avec des élèves et de grands personnages de la Résistance la première journée nationale de la Résistance », education.gouv.fr
- « Figure de la Résistance, Cécile Rol-Tanguy est décédée », L'Obs, .
- (en-US) Eva Mbengue, « Cécile Rol-Tanguy, French Resistance Fighter, Dies at 101 », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
- Cimetières de France et d'ailleurs
- Décret du 31 décembre 2002 portant promotion et nomination
- Décret du 11 juillet 2008 portant promotion
- Décret du 12 juillet 2013 portant élévation aux dignités de grand'croix et de grand officier
- Décret du 18 novembre 2017 portant élévation aux dignités de grand'croix et de grand officier
- Ordre de la Libération, « Base Médaillés de la Résistance française - fiche Cécile rol-TANGUY » (consulté le )
- Roger Bourderon, « ROL-TANGUY Cécile, née LE BIHAN », sur maitron.fr.
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Ressource relative à la vie publique :
- Naissance en avril 1919
- Naissance à Royan
- Résistante française
- Résistant communiste français
- Personnalité du Parti communiste français
- Nom de guerre
- Titulaire de la médaille de la Résistance française
- Grand officier de la Légion d'honneur
- Grand-croix de l'ordre national du Mérite
- Centenaire français
- Décès en Loir-et-Cher
- Décès à 101 ans
- Décès en mai 2020
- Personnalité inhumée en Loir-et-Cher
- Naissance en Charente-Inférieure
- Femme dans la guerre d'Espagne
- Antifranquiste français