Culture ouïghoure
La culture ouïghoure est la culture du peuple ouïghour, un peuple turcophone, devenu très importante lors du Khanat ouïghour, située sur le territoire de l'actuelle Mongolie et alentours. Les ouïghour sont aujourd'hui principalement situé dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, au Nord-Ouest de la Chine.
Langue
[modifier | modifier le code]La langue ouïghoure fait partie du groupe oriental des langues ouïghoures de la famille des langues turciques.
Écriture
[modifier | modifier le code]Lors du Khanat ouïghour, les ouïghours utilisaient l'alphabet ouïghour, à l'origine notamment de l'écriture mongole, puis différentes écritures des langues toungouses, dont l'alphabet mandchou et xibe.
La principale écriture ouïghoure est aujourd'hui est, en Chine, l'Écriture ouïghoure arabisée, adaptation de l'écriture arabe aux langues turques, l'alphabet cyrillique est également utilisé pour cette langue dans les pays voisins.
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Caractères mobiles en ouïghour datant du XIIe siècle
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texte manichéen en ancienne écriture ouïghoure
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ouïghour en écriture arabe
Gastronomie
[modifier | modifier le code]Les laghman, des nouilles ouïghoures, différents plats à base de riz (polu, nom à rapprocher du persan polo).
Le nan est un pain non levé que l'on retrouve également dans les cuisines indiennes et persanes est un pain au cumin et les brochettes d'agneau au cumin (ouïghour : كاۋاپ, kawap), sont des plats d'origine ouïghoure qui ont influencé la cuisine chinoise dans son ensemble.
Les fruits secs sont aussi une spécialité ouïghoure importante
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plats servis lors d'un accueil d'un invité à Turfan
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Brochettes d'agneau au cumin, au Xinjiang et Chine du Nord
Musique
[modifier | modifier le code]La principale forme musicale ouïghoure actuelle est le muqam, c'est un des styles du maqâm, un système musical microtonal commune à de nombreux peuples de culture arabe et turques.
Fêtes
[modifier | modifier le code]Le meshrep (signifiant fête des moissons) est une fête annuelle ouïghoure au cours de laquelle différentes musiques, danses et représentations sont effectuées.
Religion
[modifier | modifier le code]Lors du Khaganat ouïghour (744–848), la religion d'état était le manichéisme.
Dans le Royaume ouïghour de Qocho (843 – Fin XIIe siècle - mis XIVe siècle), les trois principales religions étaient le manchichéisme, le nestorianisme (christianisme d'orient) et le bouddhisme mahāyāna.
La principale religion des ouïghours du Xinjiang est aujourd'hui l'islam.
Protection
[modifier | modifier le code]C'est à la fin de la Guerre Dzoungar-Qing (1687 – 1758), opposant Mandchous khanat mongol dzoungar, que la région où vivent aujourdhui la majorité des ouïghours prend son nom actuel. Ice Jecen en mandchou, Xinjiang en mandarin (新疆, , signifiant « nouvelle région frontière », est donné en 1760, sous la dynastie Qing, lorsque l'empereur Qianlong décide de placer la culture ouïghoure sous sa protection personnelle[1].
Le muqam ouïgour du Xinjiang est proclamé au patrimoine culturel immatériel de l'humanité en 2005 et inscrit en 2008 (3.COM) sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l'UNESCO[2] à la demande de la République populaire de Chine.
En , la Chine a demandé[3],[4] avec succès à l'UNESCO d'ajouter le meshrep traditionnel à sa liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. « Le Meshrep » a été inscrit en 2010 par l'UNESCO sur la liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente[5].
Annexes
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- Crossley 2008.
- « Le muqam ouïgour du Xinjiang », sur UNESCO.org
- représentants du gouvernement chinois, « DOSSIER DE CANDIDATURE N° 00304 POUR L’INSCRIPTION SUR LA LISTE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL NÉCESSITANT UNE SAUVEGARDE URGENTE EN 2010 », UNESCO
- (en) représentants du gouvernement chinois, « certificate of authorization », UNESCO
- UNESCO, « Le Meshrep »
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Pamela Kyle Crossley, « Pluralité impériale et identités subjectives dans la Chine des Qing », Annales. Histoire, Sciences Sociales, no 3, , p. 597-621 (lire en ligne)