Charles Madge

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Charles Henry Madge
Naissance
Johannesburg
Décès (à 83 ans)
Londres
Nationalité Britannique
Pays de résidence Royaume-Uni
Profession
poète, sociologue, journaliste, professeur d'université
Activité principale
écrivain et professeur de sociologie
Conjoint

1938, Kathleen Raine, 1942, Agnes Marie Pearn,

1984, Evelyn Brown.
Auteur
Mouvement Surréalisme

Œuvres principales

The Disappearing Castle, Society in the mind: Elements of social eidos

Charles Henry Madge, né le 10 octobre 1912 à Johannesburg (Afrique du Sud), mort le 17 janvier 1996 à Londres, est un poète, journaliste, sociologue, universitaire britannique. Il est le cofondateur de l'institut de recherche sociale "Mass Observation"[1], [2].

Biographie

Charles Madge est le fils d'un officier de l'armée britannique, celui-ci est tué en 1916, à la suite de quoi, la mère de Charles, Barbara Hylton-Foster, retourne au Royaume-Uni. Après ses études secondaires, il est admis aux classes préparatoires du Winchester College. Brillant élève il obtient une bourse pour entrer au Magdalene College de l'Université de Cambridge pour suivre des études de littérature anglaise. Au Magdelene College il peut assister aux cours et conférences de T.S Eliot, Ivor Armstrong Richards et de John Maynard Keynes.

Grâce aux relations de T.S Eliot, Charles Madge peut gagner sa vie comme journaliste pour le Daily Mirror.

Parallèlement, étant pacifiste et proche du parti communiste, il est aussi éditorialiste pour la Left Review[3]. Dans les années 1940, il s'éloignera du parti communiste tout comme Georges Orwell, John Newsinger et d'autres britanniques qui feront une critique du communisme stalinien tout en défendant un communisme libertaire (Cf. le livre de Philip Bounds British communism, éd. The Merlin Press Ltd, 2011).

En 1933, il publie ses premiers poèmes inspirés de David Gascoyne, un poète surréaliste. Dans un article de la revue New Verse[4], il signe un manifeste pour une poésie surréaliste anglaise ; dans cet article au titre de Surrealism for the English, il reproche aux britanniques de n'être que des spectateurs, des lecteurs ou des imitateurs des diverses œuvres issues du surréalisme, ne comprenant pas que le surréalisme est étroitement lié à une vision politique révolutionnaire et que plus qu'une esthétique, il s'agit d'une pratique sociale. Dans un second temps, il fustige les imitateurs des surréalistes français, leur rappelant que les œuvres des surréalistes français sont étroitement liées à l'histoire sociale et aux luttes émancipatrices françaises et que, par conséquent, il est nécessaire de créer un surréalisme anglais, qui soit un travail sur la langue anglaise, travail sur soi afin de créer de nouvelles liaisons et de nouvelles associations entre les divers objets littéraires, modifiant ainsi le regard sur l'environnement et la pratique révolutionnaire. C'est la raison pour laquelle, la poésie de Charles Madge ne peut être dissociée de son action de sociologue , ni de ses prises de position pour un marxisme contestataire[5]. Pour lui, la poésie est un acte de connaissance de soi individuel, comme la sociologie est un acte de connaissance de soi collectif, les deux étant nécessaires à toute transformation de la société.

En 1936, suite à des échanges avec deux amis ; Tom Harrisson, un anthropologue et Humphrey Jennings, un cinéaste, Charles Madge et celle qui deviendra son épouse en 1938 Kathleen Raine constatant que la connaissance de la vie réelle des classes populaires, de leurs opinions était le fait de personnes extérieures, ils ont décidé d'utiliser les méthodes d'études des populations pratiquées par les ethnologues et les anthropologues et de les appliquer aux classes populaires, autrement dit de laisser les personnes concernées parler d'elles mêmes sur elles mêmes, les laisser parler de leurs opinions, de leurs attitudes et comportements ou de leur style de vie. C’est ainsi qu'ils ont fondé l'Institut "Mass Osbervation" qui mena les premières études d'enquête d'opinion telles que nous les connaissons actuellement, c'est-à dire en composant un panel de 500 personnes, gardant l’anonymat, et répondant à des questions (ouvertes, semi fermées, ouvertes) sur tel ou tel thème. Le but de ces enquêtes était de fournir des informations à la gauche britannique. Pendant la guerre , ces études ont servi à connaitre le moral de la population vis-à-vis des décisions militaires ou vis-à-vis des bombardements allemands. Ceci entraîna des critiques; en effet , ces études pouvaient aussi bien être utilisées pour l'établissement de politiques sociales comme pour la marketing commercial ou la manipulation des masses.

En 1950, l'Université de Birmingham lui offre un poste de professeur de sociologie, poste qu'il occupera jusqu'en 1970.

Les manuscrits de Charles Madge sont déposés en partie aux archives de la bibliothèque de l'Université du Sussex[6], [7], ainsi qu'aux archives de "Mass Observation"[8].

Œuvres

Recueils de poésie

  • Of Love, Time and Places: Selected Poems, éd. Anvil Press Poetry, 1994,
  • The Father Found, éd. Faber and Faber, 1941,
  • The Disappearing Castle, éd. Faber and Faber, 1937.

Rapports, études, chroniques

  • Pandaemonium, 1660-1886: Coming of the Machine as Seen by Contemporary Observers, co-écrit avec Mary Lou Jennings, éd. Picador, 1987,
  • Inner City Poverty in Paris and London, éd. Routledge, 1981,
  • Society in the mind: Elements of social eidos, éd. Faber and Faber, 1964,
  • Pilot Papers, éd. Pilot Papers, 1947,
  • Pilot Guide To The General Elections, éd. Pilot Press, 1945,
  • To Start You Talking - An Experiment in Broadcasting, co-écrit avec A.W. Coysh et George Dixon, éd. Pilot Press, 1945,
  • War Begins at Home, by Mass Observation, co-écrit avec Tom Harrisson, éd. Chatto & Windus, 1940,
  • The Propensity to save in Blackburn and Bristol, éd. National Institute of Economy, 1940
  • Britain, co-écrit avec Tom Harrisson, éd. Ticktock Books Ltd, 1939,
  • First Year's Work, co-écrit avec Tom Harrisson, éd. Lindsay Drummond, 1938.
  • Mass-Observation, co-écrit avec Tom Harrisson, éd. Frederick Muller, 1937.
  • May The Twelfth: Mass-Observation Day-Surveys 1937 by over two hundred observers, co-écrit avec Humphrey Jennings, éd. Faber and Faber, 1937.

Bibliographie

Références

  1. (en-GB) Super User, « History of MO », sur www.massobs.org.uk (consulté le )
  2. (en-US) « Charles Madge (1912 - 1996) | Bolton Worktown », Bolton Worktown,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Brian Pearce, « Brian Pearce: The Left Review, 1934-1938 (November 1959) », sur www.marxists.org (consulté le )
  4. (en) « New Verse »
  5. Steven Connor, « Charles Madge's Imminences », sur www.stevenconnor.com (consulté le )
  6. « Charles Madge Archive - Archives Hub » (consulté le )
  7. « University of Sussex Library Special Collections: Charles Madge Archive », sur www.sussex.ac.uk (consulté le )
  8. « Mass Observation Archive, Parts 1 to 3 », sur www.ampltd.co.uk (consulté le )
  9. Caleb Crain, « Surveillance Society », The New Yorker,‎ (ISSN 0028-792X, lire en ligne, consulté le )
  10. (en) « Jacket 20 - Rod Mengham - Bourgeois News: Humphrey Jennings and Charles Madge », sur jacketmagazine.com (consulté le )
  11. (en-GB) « OBITUARY:Charles Madge », The Independent,‎ (lire en ligne, consulté le )

Liens externes