Chã das Caldeiras

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Chã das Caldeiras
Image illustrative de l'article Chã das Caldeiras
Vue aérienne de la Chã das Caldeiras avec le Pico do Fogo.
Localisation
Coordonnées 14° 57′ N, 24° 22′ O[1]
Pays Drapeau du Cap-Vert Cap-Vert
Municipalités Mosteiros, Santa Catarina do Fogo, São Filipe
Géologie
Massif Fogo
Type de cratère Caldeira
Type Volcan de point chaud
Activité Actif
Dernière éruption novembre 2014
Code GVP 384010
Observatoire Observatoire volcanologique du Cap-Vert[2]
Dimensions
Altitude 2 700 m
Diamètre km
Profondeur 1 000 m
Découverte
Découvreur Portugais (1456)
Géolocalisation sur la carte : Cap-Vert
(Voir situation sur carte : Cap-Vert)
Chã das Caldeiras

La Chã das Caldeiras, parfois abrégée en Chã[3], est une caldeira du Cap-Vert située sur l'île de Fogo. D'un diamètre de neuf kilomètres et ouverte vers l'est, elle est ceinturée à l'ouest par la bordeira, un rempart montagneux qui culmine à 2 700 mètres[4],[1]. Elle a été créée par une éruption du Monte Armarelo, un ancien cône volcanique effondré, qui a été remplacé par le Pico do Fogo[1].

Géographie[modifier | modifier le code]

Vue aérienne de Fogo avec le Pico do Fogo à l'intérieur de la caldeira de Chã das Caldeiras.

La Chã das Caldeiras est située dans le Sud-Ouest du Cap-Vert et occupe le Nord-Est de l'île de Fogo. Elle est partagée entre les municipalités de Mosteiros au nord-est, de Santa Catarina do Fogo au sud-est de São Filipe à l'ouest. D'un diamètre de neuf kilomètres, la caldeira est cernée par un rempart montagneux au sud, à l'ouest et au nord qui culmine à environ 2 700 mètres d'altitude : la bordeira. À l'est, le rebord est absent et la caldeira est ouverte sur l'océan Atlantique. Dans la caldeira s'élève un stratovolcan, le Pico do Fogo, qui culmine à 2 829 mètres d'altitude et qui constitue la partie active du volcan depuis la formation de la Chã das Caldeiras.

Avant l'éruption du 23 novembre 2014, un millier de personnes vivaient de manière permanente à l'intérieur de la caldeira, dans les hameaux de Bangaeira, Portela et Dje de Lorna, qui font partie de la municipalité de Santa Catarina. Partie intégrante du parc national de Fogo, c'est l'une des principales destinations touristiques du Cap-Vert. On y accède par une seule route centrale, pavée de basalte, depuis São Filipe au sud, à 35 kilomètres, ou par la route du nord-est. Un sentier à fort dénivelé permet également de rejoindre la localité côtière de Mosteiros.

Sur la pouzzolane, les lapilli ou les contreforts rocheux de la bordeira, la végétation est clairsemée mais plusieurs plantes endémiques y poussent néanmoins, tout particulièrement Echium vulcanorum (lingua-de-vaca) que l'on ne trouve nulle part ailleurs, également Sarcostemma daltonii (gestiba), Verbascum cystolithicum (mato-branco), Lavandula rotundifolia (aipo) ou Euphorbia tuckeyana (tortolho)[5].


Histoire[modifier | modifier le code]

L'éruption de 1995 a ouvert une fissure dans la caldeira, dans la lave de la précédente éruption de 1951, à proximité du village de Portela. La route a été coupée et les habitants ont été évacués pendant plusieurs mois[6].

Du 23 novembre 2014 au 8 février 2015, une éruption alimente une coulée de lave qui recouvre les hameaux de Portela, Bangaeira et Dje de Lorna[7],[8]. Les villages et hameaux sont par la suite partiellement reconstruits et l'infrastructure hôtelière peut depuis l'automne 2017 accueillir à nouveau les touristes[9].

Économie[modifier | modifier le code]

Une communauté de 1 300 personnes y vivaient de manière permanente, dans plusieurs hameaux, dont les plus importants sont Portela et Bangaeira[6]. Là où la terre n'est pas recouverte par la lave, les paysans cultivent des arbres fruitiers, des céréales et des vignes. Une coopérative viticole y produit un vin local, le manecon, qui n'est pas exporté[6].


Infrastructures[modifier | modifier le code]

Une école accueillait 158 élèves en 2010[10]. Le village de Portela possède deux églises, l'une catholique, l'autre adventiste.

En 2012 il n'y a pas d'électricité dans les hameaux de Bangaeira et Portela mais le raccordement est attendu pour 2016[11].


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) « Fogo », Global Volcanism Program (consulté le )
  2. (en) Observatório Vulcanológico de Cabo Verde (OVCV)
  3. (en) « Synonymes et sous-éléments », Global Volcanism Program (consulté le )
  4. (fr) Michel Lesourd, Le Cap-Vert, Paris, Éditions du Jaguar, , 277 p. (ISBN 978-2-86950-408-0), « Chã das Caldeiras », p. 136-140
  5. (en) Isildo Gomes et al., Endemic plants and indigenous trees of the Cape Verde islands, Ministry of Environment, Agriculture and Fishery and the Projects « Conservation and Exploration of the Natural Resources on the Island Fogo » (Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeitand) and « Conservation of Biodiversity », 2003
  6. a b et c (fr) Michel Lesourd, État et société aux îles du Cap-Vert : alternatives pour un petit État insulaire, Karthala, Paris, 1996, p. 86-87 (ISBN 2-86537-625-7)
  7. (fr) « Cap Vert: de la lave coule toujours du volcan Pico de Fogo », Jeune Afrique (consulté le )
  8. (fr) « L'éruption du Pico do Fogo du 23.11.2014 – l'éruption oublie … », Blogs le monde sur Le Monde.fr (consulté le )
  9. D'après les récits de voyage du géographe Christophe Neff, « « Lua Nha Testemunha »– souvenir d’un voyage « phytogéographique » aux iles du Cap Vert (Santiago/Fogo) en Novembre 2017 » (dernière consultation 27.11.2017.
  10. (pt) « Chã das Caldeiras: 158 alunos recebem kits escolares », A Semana, 23 octobre 2010 [1]
  11. (pt) « Primeiro-ministro promete energia para Chã das Caldeiras, Fogo, até 2016 », RTC, 13 juin 2011 [2]

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Michel Lesourd, Le Cap-Vert, Paris, Éditions du Jaguar, , 277 p. (ISBN 978-2-86950-408-0), « Chã das Caldeiras », p. 136-140